[CRITIQUE] : La Dernière Reine
Acteurs : Adila Bendimerad, Dali Benssalah, Mohamed Tahar Zaoui, Nadia Tereszkiewicz,...
Distributeur : Jour2Fête
Budget : -
Genre : Historique, Drame.
Nationalité : Algérien, Français, Saoudien, Taïwanais, Qatari.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Algérie, 1516. Le pirate Aroudj Barberousse libère Alger de la tyrannie des Espagnols et prend le pouvoir sur le royaume. Selon la rumeur, il aurait assassiné le roi Salim Toumi, malgré leur alliance. Contre toute attente, une femme va lui tenir tête : la reine Zaphira. Entre histoire et légende, le parcours de cette femme raconte un combat, des bouleversements personnels et politiques endurés pour le bien d'Alger.
Critique :
Spectaculaire et intime à la fois, totalement porté par le talent de sa brillante distribution,#LaDernièreReine embrasse avec fougue les contours de la fresque Shakespearienne qui met solidement en lumière le rôle délibérément invisibilisé des femmes dans la résistance historique pic.twitter.com/wMwn6EYBDC
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 19, 2023
À une heure où l'on fustige, plus par manque de connaissance que par pur acte de stupidité (quoique la question se pose parfois sur les réseaux sociaux... bon très souvent), le manque d'originalité et de diversité dans le paysage cinématographique - et encore plus en ce qui concerne le septième art hexagonal -, pas une semaine ne passe pourtant où presque sans qu'un premier long-métrage ne pointe fièrement le bout de son nez dans une salle obscure, qu'un où qu'une cinéaste ne vienne potentiellement faire son trou et démontrer que talent est bien là, et qu'il ne demande qu'à être soutenu (surtout en salles).
Nouvelle preuve en date - si besoin était, pour les trois au fond qui ne suivent pas - avec à la fois Chien de la Casse de Jean-Baptiste Durand mais également La Dernière Reine, premier effort du tandem Damien Ounouri et Adila Bendimerad (derrière le puissant moyen-métrage Kindil El Bahr, passé par la Croisette en 2016), qui se paye le luxe d'être à la fois un drame en costumes et un film historique flanqué au cœur du XVème, une première pour le cinéma algérien.
Pas un petit pari donc, pour ce qui s'avère une (très) agréable expérience jouant constamment avec la frontière trouble entre réalité et fiction, une véritable tragédie Shakespearienne au séduisant souffle romanesque (trahison, sensualité et brutalité à la clé), dressant le portrait vibrant de la reine Zaphira (incarnée par Adila Bendimerad elle-même) dans un Alger jusqu'alors sous dominance espagnole, confrontée aux désirs de conquête du pirate Aroudj Barberousse auquel elle tient tête après la mort du roi Salim Toumi.
Si l'on pourra sans doute lui reprocher un certain didactisme (le tribu d'une narration lourde en exposition) voire même un rythme un brin décousu, difficile de ne pas célébrer en revanche sa volonté louable et nécessaire de mettre en lumière le rôle - délibérément - oublié/invisibilisé des femmes dans la résistance historique (ce que le cinéma hexagonal peine également à faire), tout en explorant une histoire méconnue aux accents féministes gentiment contemporains.
Spectaculaire, intime et raffiné à la fois, totalement porté par le talent de sa brillante distribution (Adila Bendimerad et Dali Benssalah en tête), La Dernière Reine embrasse avec fougue les contours de la fresque historique qui met en images un passé trouble pour mieux parler d'un présent qui l'est tout autant.
Jonathan Chevrier
Nouvelle preuve en date - si besoin était, pour les trois au fond qui ne suivent pas - avec à la fois Chien de la Casse de Jean-Baptiste Durand mais également La Dernière Reine, premier effort du tandem Damien Ounouri et Adila Bendimerad (derrière le puissant moyen-métrage Kindil El Bahr, passé par la Croisette en 2016), qui se paye le luxe d'être à la fois un drame en costumes et un film historique flanqué au cœur du XVème, une première pour le cinéma algérien.
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Pas un petit pari donc, pour ce qui s'avère une (très) agréable expérience jouant constamment avec la frontière trouble entre réalité et fiction, une véritable tragédie Shakespearienne au séduisant souffle romanesque (trahison, sensualité et brutalité à la clé), dressant le portrait vibrant de la reine Zaphira (incarnée par Adila Bendimerad elle-même) dans un Alger jusqu'alors sous dominance espagnole, confrontée aux désirs de conquête du pirate Aroudj Barberousse auquel elle tient tête après la mort du roi Salim Toumi.
Si l'on pourra sans doute lui reprocher un certain didactisme (le tribu d'une narration lourde en exposition) voire même un rythme un brin décousu, difficile de ne pas célébrer en revanche sa volonté louable et nécessaire de mettre en lumière le rôle - délibérément - oublié/invisibilisé des femmes dans la résistance historique (ce que le cinéma hexagonal peine également à faire), tout en explorant une histoire méconnue aux accents féministes gentiment contemporains.
Spectaculaire, intime et raffiné à la fois, totalement porté par le talent de sa brillante distribution (Adila Bendimerad et Dali Benssalah en tête), La Dernière Reine embrasse avec fougue les contours de la fresque historique qui met en images un passé trouble pour mieux parler d'un présent qui l'est tout autant.
Jonathan Chevrier