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[CRITIQUE] : Murder Mystery 2


Réalisateur : Jeremy Garelick
Acteurs : Adam Sandler, Jennifer Aniston, Mélanie Laurent, Mark Strong, Jodie Turner-Smith,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Policier.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h29min.

Synopsis :
Désormais soucieux de faire décoller leur propre agence, les détectives Nick et Audrey Spitz se retrouvent au cœur d'un enlèvement de niveau international, qui les touche de près.



Critique :

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Adam Sandler n'est pas forcément un comédien de franchise.
Pour preuve, en une bonne quarantaine de péloches - majoritairement des comédies sensiblement régressives -, le bonhomme n'a donné suite qu'à deux ses succès - Copains pour Toujours (décrié mais pourtant excellent) et donc Murder Mystery, carton historique du côté d'une plateforme au Toudoum où il a posé ses quartiers depuis près de huit ans maintenant.

Pas forcément le plus mémorable de ses efforts Netflixiens (Uncut Gems forever), le film de Kyle Newachek incarnait néanmoins un sympathique pastiche de l'œuvre d'Agatha Christie prenant les contours d'un immense Cluedo bling-bling un poil foutraque et plus où moins bien rythmé, qui marquait en prime les retrouvailles de Sandler et Jennifer Aniston après l'excellent Le Mytho (et l'arrivée en grande pompe de Dany Boon sur Netflix, aussi).

Copyright Scott Yamano/Netflix

Loin de péter dans la soie de l'originalité, volant gentiment au ras des pâquerettes d'un point de vue narration, personnages (croqués à la truelle), humour (loin de la folie des Sandler movie) et même mise en scène (sans la moindre ambition visuelle), le film de Kyle Newachek se laissait tout de même regarder sans déplaisir (en grande partie grâce à la moustache so-Magnum de Sandler), à tel point que l'on ne rechignait pas totalement à l'idée de mirer son inéluctable suite, tant que son duo vedette était toujours du rendez-vous.

Trois ans plus tard et à quelques encablures de deux autres suites du genre dégainées par la plateforme (Enola Holmes 2 et Glass Onion : Une Histoire À Couteaux Tirés), Murder Mystery 2, cette fois mis en boîte par Jeremy Garelick, s'inscrit dans la droite lignée de son illustre prédécesseur tout en s'avérant, sans trop d'efforts, nettement plus défendable et divertissant.
S'il est à nouveau porté par une intrigue prétexte qui contredit cette fois complètement son titre (pas de meurtre cette fois, mais un enlèvement) et un dernier acte furieusement désordonné, ce second opus a pour lui la bonne idée de ne pas perdre de temps et d'aller directement à l'essentiel.

Copyright Scott Yamano/Netflix

Purgé de toute scène d'exposition visant à installer les dynamiques entre les personnages (ici résolument plus fluide), la narration rentre directement dans le lard et assume totalement sa légèreté en capitalisant toute son attention sur des choses simples (tout le monde s'éclate et chacun est pleinement conscient de la vacuité de l'entreprise, qui leur offre néanmoins de jolies vacances à moindre effort) : un cadre parisien suffisamment carte postale pour ne pas bousculer les fans d'Emily in Paris, ainsi qu'une bonne humeur sincèrement communicative.

Le tout avec un tandem Adam Sandler/Jennifer Aniston à l'alchimie plus complémentaire que jamais, eux dont l'évolution timide mais salutaires de leurs personnages (qui sont devenus des détectives privés) permet au spectateur d'être autant intéressé par leurs compétences déductives que par leur charme indéniable et infatigable.
Ils sont si mignons et géniaux ensemble que rien d'autre où presque n'a d'importance, tant mieux après tout, vu que tout ne tourne et n'existe que pour eux...

Copyright Scott Yamano/Netflix

Petit moment de cinéma prenant voire même presque enchanteur, Murder Mystery 2 se fait une aventure distrayante même si elle ne transcende - une fois encore - jamais son postulat de départ, une comédie policière dont le manque de construction et d'enjeux est méticuleusement travaillé pour ne jamais viser au-delà de la cible du divertissement oubliable purement Netflixien.
Mais quitte à vraiment délirer au coeur d'un cadre paradisiaque, et si on faisait se rencontrer les Spitz et Benoît Blanc ?
On signerait tout de suite...


Jonathan Chevrier