[CRITIQUE] : Les Rêveurs
Réalisatrice : Melissa Drigeard
Acteurs : Isabelle Carré, Judith Chemla, Tessa Dumont Janod, Alex Lutz, Pablo Pauly, Mélissa Boros, Bernard Campan, Nicole Garcia, Vincent Dedienne,...
Distributeur : Pan Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h46min.
Synopsis :
Élisabeth, comédienne, anime des ateliers d’écriture à l’hôpital Necker avec des adolescents en grande détresse psychologique. À leur contact, elle replonge dans sa propre histoire : son internement à 14 ans. Peu à peu, les souvenirs refont surface. Et avec eux, la découverte du théâtre, qui un jour l’a sauvée.
On ne le répète sans doute jamais assez (évidemment que non, mais fait comme si c'était le cas), mais il y a toujours quelque chose de profondément intéressant à l'idée de voir un ou une comédienne se décider à sauter le pas difficile de la réalisation et de passer in fine derrière la caméra.
D'intéressant à l'idée de voir si il où elle laissera s'exprimer une vraie vision de cinéma, de voir si il ou elle laissera parler les influences des cinéastes qui ont jalonnés sa carrière, où même d'hypothétiquement laisser exploser un talent qui, fasse caméra, s'avérait peut-être plus timide...
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| Copyright Christine Tamalet |
Pas forcément la comédienne la plus populaire de sa génération, mais définitivement l'une des plus talentueuses, la merveilleuse Isabelle Carré saute enfin le pas donc, comme Kristen Stewart où encore Julia Stiles un petit peu plus tôt cette année, avec Les Rêveurs, adaptation de son propre roman éponyme (dont elle a écrit en solo le scénario) pour lequel elle brigue également le rôle titre - on n'est jamais mieux servi que par soi-même, après tout.
Inspiré de sa propre enfance et donc profondément autobiographique, tant elle aborde un pan important de son adolescence (son internement dans un service de psychiatrie à l'âge de 14 ans), à travers le prisme des souvenirs d'un passé difficile d'une célèbre comédienne aujourd'hui épanouie, invitée à animer un atelier d’écriture avec des adolescents hospitalisés en psychiatrie à l’hôpital Necker; Carré aborde avec délicatesse même si de manière beaucoup trop scolaire pour son bien, la question du mal-être adolescent comme de la santé mentale à cet age charnière, tout en vantant le pouvoir incroyablement curatif de l'art comme alternative à une mécanique institutionnelle pas toujours prompt à l'empathie (qu'elle ne juge pourtant jamais).
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| Copyright Christine Tamalet |
D'une sincérité difficilement discutable dans son fond (quand bien même elle survole un brin son sujet tout autant que la caractérisation de ses personnages) mais sensiblement plus vulnérable dans sa forme (sa mise en scene plutôt enlevée et inventive, se fait un poil plomber par un montage maladroit où flashbacks et scènes au présent ne sont pas toujours subtilement agencées), Les Rêveurs n'en reste pas moins un beau drame sous fond de résilience et de solidarité.
Un premier essai réussit donc.
Jonathan Chevrier



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