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[CRITIQUE] : Insaisissables 3


Réalisateur : Ruben Fleischer
Acteurs : Jesse Eisenberg, Woody Harrelson, Dave Franco, Isla Fisher, Morgan Freeman, Rosamund Pike, Justice Smith, Dominic Sessa, Ariana Greenblatt,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Aventure, Comédie, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h53min.

Synopsis :
Les Cavaliers sont de retour pour le braquage le plus impressionnant jamais imaginé ! Accompagnés d’un groupe de jeunes magiciens qui espèrent suivre leur trace, ils vont devoir repousser les limites de l’illusion pour orchestrer leur tour le plus spectaculaire : dérober le joyau le plus précieux du monde des mains d’une redoutable organisation criminelle...





Il y avait quelque chose de joliment régressif, voire meme d'assez attachant, dans le tour de magie cinématographique totalement déglingué qu'incarnait les deux premiers films de la désormais trilogie (et, logiquement, tout prochainement quadrilogie) Insaisissables, dans cette volonté naïve de vouloir tordre la suspension d'incrédulité d'un spectateur jamais crédule, dans une sorte de show à l'américaine où David Copperfield et Christopher Nolan auraient cédés leurs places à du yes men aux caméras jamais emballées ni emballantes.

Et pourtant, on se laissait sensiblement prendre au jeu proposé par les Quatre Cavaliers parce que sa distribution semblait y croire bien plus que nous, nous invitait à être trompé tout en sachant pertinemment que nous ne le serions jamais, sans pour autant que la balade soit désagréable.

Copyright Katalin Vermes/Lionsgate

Que le tâcheron Ruben Fleischer ait réussi à convaincre la bande de rempiler pour une troisième aventure, est décemment le numéro le plus impressionnant d'une suite tardive qui ne cherche jamais vraiment à duper qui que ce soit, elle qui arbore sans ambition la cape d'un requel maladroitement déguisé en suite, où les héros originaux - Isla Fisher comprise - désormais quadragénaires (voire sexagénaires, pour un Woody Harrelson toujours en roue libre) passe le relais à la nouvelle génération nettement plus connectés, une transmission des valeurs Robin des Bois-esques de leurs illusions " élaborées " - mais surtout férocement illégales - qui visaient à soutirer de l'argent à de riches criminels pour le redistribuer à leur public.

Au détour d'une intervention magique de la fée des intrigues pourries, les deux bandes sont donc liées pour le plus grand casse de leur existence - voler le plus gros diamant du monde -, au coeur d'une narration certes pas moins légères que les précédentes (aussi usés soient les tours, l'enthousiasme lui reste toujours intact) mais jamais assez relevée aussi bien par le charme des interactions entre ses personnages (l'alchimie entre les anciens et les nouveaux venus est assez laborieuse, et l'idée de composer une ch'tite opposition de style générationnelle tombe vite à l'eau), que par une mise en scène capable de rendre l'absurdité de sa magie - et de ses mécanismes tout aussi ampoulés - particulièrement attrayante (aussi energique soit-elle).

Copyright Katalin Vermes/Lionsgate

Tranquillement mais sûrement, la saga a opéré sa transition d'un sympathique rip-off contemporain à la saga Ocean's, à du simili-Fast and Furious où l'invraissemblance spectaculaire des braquages ​​élaborés frôle une bêtise plus navrante que jouissive, quand bien même ses figures vedettes (dont un Jesse Eisenberg toujours aussi savoureusement sarcastique) comme ses grands vilains (ici une Rosamund Pike merveilleusement vénéneuse) s'avèrent plus attachantes que la famille de Dom.

La nostalgie n'a pas toujours que du bon, la magie non plus.


Jonathan Chevrier