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[CRITIQUE/RESSORTIE] : Big Guns - Les Grands fusils


Réalisateur : Duccio Tessari
Avec : Alain Delon, Richard Conte, Carla Gravina, Marc Porel, Roger Hanin, Ettore Manni, Lino Troisi.,…
Distributeur : Les Films du Camelia
Budget : -
Genre : Thriller, Drame.
Nationalité : Français, Italien.
Durée : 1h53min

Date de sortie : 23 août 1973
Date de ressortie : 15 février 2023

Synopsis :
Tony Arzenta, ancien tueur à gages, souhaite se retirer des affaires. N'acceptant pas sa démission, l'organisation tente de l’éliminer, et tue, par erreur, sa femme et son enfant. Fou de douleur, il décide de se venger...



Critique :


Quoiqu'on en dise, il est toujours intimement passionnant de se replonger au coeur des années fastes du septième art italien (des 50s au 70s, il était littéralement sur le toit du monde), véritable champ de tous les possibles où un monument tel qu'Alain Delon pouvait alterner entre des productions dîtes ambitieuses auprès de cinéastes renommés, tout autant que de balader son charisme sauvage au coeur de divertissements plus populaires voire même gentiment bis, sans que cette anomalie ne vienne ternir de quelque manière que ce soit son aura.

Une époque désormais révolue (que ce soit pour une industrie italienne en pleine renaissance, où la possibilité des comédiens/comédiennes à pouvoir jouer les équilibristes avec des projets diamétralement opposés) mais bénie, et encore plus pour les amoureux de bisseries violentes et décomplexées que nous sommes, qui ne peuvent voir qu'en la ressortie pimpante et restaurée de Big Guns - Les Grands fusils du solide faiseur de rêves Duccio Tessari, un cadeau de Noël avec dix mois d'avance - où deux de retard, c'est selon ton envie.

PATHÉ/LES FILMS DU CAMÉLIA

Plongée sombre et crepusculaire au coeur des affres de la pègre italienne façon fusion passionnée entre le polar urbain ultra-violent à la Lenzi, le western spaghetti et le vigilante flick musclé et sadique où Tessari inscrit consciencieusement sa mise en scène (ici bien plus épurée que dans ses autres efforts) dans l'ombre de celle de Melville (impossible de ne pas ressentir les effluves d'un Samouraï sauce pasta-land, jusque dans l'iconisation stylisée et pulp de Delon); la péloche épouse sans réserve la familiarité évidente de son pitch (le meilleur des tueurs à gages qui cherche à quitter le business, craignant pour la vie des siens, voit sa femme et son fils se faire tuer à tort par ses anciens patrons mafieux, une monumentale erreur qu'il leur fera payer cash) pour mieux incarner un bonheur de cinéma vicieux et jouissif à la violence frontale et sans concession, mené tambour battant et avec une assurance à toute épreuve.

De ses mises à mort oniriques à son action brutale et spectaculaire, Tessari s'exerce comme un beau diable pour maintenir intacte l'attention d'un auditoire qui n'a d'yeux que pour sa renversante et chaotique vendetta à travers l'Europe, habitée par une jolie galerie de trognes légendaires - Richard Conte, Marc Porel, Roger Hanin où encore Ettore Manni et Lino Troisi.
Big Guns - Les Grands fusils où de la bonne série B à la morale gentiment douteuse et taillée dans le marbre du subversif, du modeste et féroce poliziottesco à l'ancienne comme on n'en fait, malheureusement, plus...


Jonathan Chevrier


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