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[CRITIQUE] : L'Emprise du démon


Réalisateur : Oliver Park
Acteurs : Nick BloodEmily Wiseman, Paul Kaye,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Britannique, Américain.
Durée : 1h33min.

Synopsis :
Alors qu’ils attendent leur premier enfant, Claire et Arthur décident de renouer les liens familiaux. Le jeune couple s’installe dans la vétuste entreprise de pompes funèbres tenue par Saul, le père d’Arthur. Mais l’arrivée d’un mystérieux cadavre va les faire basculer dans l’horreur : la dépouille contient une entité surnaturelle, Abyzou, qui une fois libérée, veut posséder l’enfant à venir du couple. Face à ce démon, personne n’est à l’abri...



Critique :


Au nom du père (où plutôt de la mère) Hollywood, du fils dollars et des producteurs simples d'esprits, damn it...
S'il y a bien un sous-genre du cinéma horrifique dont la proposition ronronne tellement que l'encéphalogramme d'une grenouille paraît plus vivant que lui, c'est bien le film de possession et/où d'esprits démoniaques, dont les rares saillies originales au cours de la dernière décennie (on pourrait même remonter plus loin, restons un brin optimiste cela dit), se comptent sur les doigts d'une main méchamment amputée.
Furieusement générique dès son titre, L'Emprise du Démon, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Oliver Park, surfe plus où moins sur la petite vague de l'excellent The Vigil de Keith Thomas, en vissant son effroi déroutant (pas vraiment dans le bon sens du terme) non pas sur des croyances catholiques plutôt communes à l'écran, mais bien judaïques.

Copyright Metropolitan FilmExport

Mais la comparaison s'arrête ici, tant le film de Park s'avère étonnamment (non) plus lisse et terriblement plus éculé que son aîné.
Partant d'une prémisse pour le coup aguichante (un fils prodigue revient avec sa femme enceinte pas vraiment accepté par les siens - parce que non juive -, dans la maison familiale où l'on retrouve dans la cave, les vestiges de l'entreprise paternel : une morgue, évidemment toujours en service) avant de gentiment dégringoler vers le ridicule (le rejeton ingrat, venu non pas pour réchauffer les liens familiaux mais quémander de l'argent, aide à embaumer leur voisin décédé avant de libérer une entité démoniaque évidemment pas commode qui change de forme et qui s'attaque aux vivants après la mort de son dernier hôte), la péloche, dénué de toute terreur atmosphérique où même de toute plausibilité psychologique, incarne un engin horrifique bourré jusqu'à la gueule de jumpscares faisandés et ringards, ne profitant jamais réellement de son cadre savoureusement sinistre ni même d'une entité pour le coup vraiment emballante (qui apparaît beaucoup trop de fois à l'écran pour son bien).

Copyright Metropolitan FilmExport

Pire, la faute à un script accessoire et à une écriture des personnages irritables, le spectateur n'a aucune possibilité de ressentir la moindre empathie ni même le moindre intérêt quant à leur (potentiel) triste sort.
Dommage tant la photographie décente de Lorenzo Senatore, qui tire le meilleur parti d'un cadre incroyablement sombre, aurait mérité à être couplé à une vision privilégiant la tension aux effets horrifico-faisandés d'un cinéaste pensant maladroitement que " toujours plus, c'est mieux " dans un petit bout de cinéma occulte et sérieux.


Jonathan Chevrier


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