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[CRITIQUE] : A Journal for Jordan


Réalisateur : Denzel Washington
Acteurs : Michael B. Jordan, Chanté Adams, Tamara Tunie,...
Distributeur : (Sony Pictures Releasing France)
Budget : -
Genre : Drame, Romance, Biopic.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h11min.

Synopsis :
L'histoire vraie du sergent américain Charles Monroe King, mort à Bagdad en octobre 2006, un mois avant la fin de son service militaire. Il y tient un journal intime destiné à son fils, né après son départ pour l'Irak, dans lequel il se confie et le prépare à vivre sans père.



Critique :


Cantonné à une sortie en VOD en catimini par une Sony Pictures qui ne croyait définitivement pas en son pouvoir attractif dans les salles obscures (et la liste de péloches dans son cas devient incroyablement longue depuis le début de la pandémie), A Journal for Jordan, estampillé quatrième long-métrage du King Denzel Washington est, force est d'admettre, sans doute le film le plus impersonnel de son réalisateur tant est si bien qu'on ne reconnaît absolument pas sa patte ni l'impact de son regard derrière la caméra, tant le film ne se fait qu'une mise en images conventionnelle et sans artifices des mémoires de la journaliste du New York Times Dana Canedy.
Une histoire d'amour, de perte et de sacrifice racontée à travers les souvenirs romantiques et la reconstitution de l'identité par Canedy, du journal de bord de son mari décédé en Irak, le sergent instructeur Charles Monroe King, laissé pour son fils.
Du pur mélodrame américain en somme où l'intention n'est pas tant porté sur les mots et les pensées d'un père pour son fils - comme l'indique de manière suffisamment explicit le titre - que sur la romance tragique entre Dana et Charles, facon portrait lisse et proprette tout droit sortie d'un bouquin de Nicholas Sparks.

(David Lee/Sony Pictures Entertainment/Columbia Pictures)

Une vision parfaite et subjective (voire même totalement dépolitisé de la guerre en Irak - jamais critiquée -, quant elle n'apparaît pas propagandiste et pro-armée américaine) qui ne semble jamais réellement crédible (dénué de toute complexité - on omet où presque l'existence de son précédent mariage et sa première fille -, le seul défaut de Charles serait de toujours porter les mêmes baskets), engoncée dans un cycle constant et redondant de flashbacks et de sauts dans le temps.
Si l'alchimie qui lie Chanté Adams et Michael B. Jordan - plus stoïque que jamais - est palpable, difficile de se laisser emporter par cette histoire artificielle et au rythme douloureusement sinueux (deux heures de bobines bien tassées), sorte de rêve humide et pro-militaire/chrétien de l'Amérique conservatrice bien trop rose pour se sentir réelle, digeste comme une pimpante carte postale de noël vendue en réduction trois mois après les fêtes. 
Prévisible, larmoyant et conventionnel as hell, A Journal for Jordan une interprétation artificielle d'une histoire pourtant indéniablement déchirante sur le papier, un comble vu les talents impliqués devant et derrière (Washington, Virgil " Mudbound " Williams au scénario) l'écran.


Jonathan Chevrier


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