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[CRITIQUE] : Le Soleil de trop près


Réalisateur : Brieuc Carnaille
Acteurs : Clément Roussier, Marine Vacth, Diane Rouxel,...
Distributeur : Jour2Fête
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h30min.

Synopsis :
À sa sortie d’hôpital psychiatrique, Basile se réfugie chez sa sœur Sarah. Elle est sa seule famille et sa plus grande alliée pour se reconstruire. Aussi flamboyant qu'instable, Basile parvient à trouver du travail et rencontre Élodie, une jeune mère célibataire : il se prend à rêver d'une vie "normale"...



Critique :

À une heure où l'on fustige, plus par manque de connaissance que par pur acte de stupidité (quoique...), le manque d'originalité et de diversité dans le paysage cinématographique hexagonale, pas une semaine ne passe pourtant où presque sans qu'un premier long-métrage bien de chez nous ne pointe fièrement le bout de son nez dans une salle obscure.
Pas le seul à le faire cette semaine, Le Soleil de trop près de Brieuc Carnaille, co-écrit avec son acteur vedette Clément Roussier, peut au moins se targuer d'être la proposition la plus singulière en scrutant le quotidien d'un trentenaire schizophrène tentant de mener une vie si ce n'est " normale ", au moins comme celles des autres.
Soit Basile, fraîchement sorti de l'hôpital psychiatrique où il séjournait, et qui se réfugie faute de mieux chez sa soeur Sarah - qu'il aime plus que tout -, seule famille qu'il lui reste et sa seule et unique alliée pour tenter de se reconstruire dans un monde où il ne semblait plus réellement avoir sa place.

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Mais, à force de lutte contre ses tourments intérieurs et son comportement instable, Basile tente de retrouver pied, trouve un travail s'éprend même d'une jeune mère célibataire, Élodie.
Et si, finalement, il avait lui aussi droit à une vie " normale "...
Dans un Roubaix dont il capte aussi bien la lumière que la rugosité, Carnaille dresse pudiquement le portrait intime et réaliste d'une âme fébrile dont la schizophrénie n'est ici pas tant perçu par un versant psychologique où medical, mais bien humain (avec cette pression sociale anxiogène, vraie épée de Damoclès qui pousse les personnes à cacher leur maladie pour ne pas être rejeté, quitte à arrêter leur traitement et s'enfoncer encore un peu plus dans ce cercle infernal) où l'imprévisibilité des maux viennent perturber la quiétude d'un beau drame familial pour lui faire prendre les contours d'un thriller primitif et immersif, au coeur d'une psyché tourmentée mais attachante.
Drame funambule enlacé entre légèreté et gravité, à la fois sombre et solaire grâce aux prestations sensibles et intenses de Clément Roussier et Marine Vacth, Le Soleil de trop près se fait un doux et complexe récit de reconstruction à l'humanité littéralement à fleur de peau.


Jonathan Chevrier