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Esther : Le réalisateur William Brent Bell tutoie l'idée d'un troisième film.

Copyright Studiocanal GmbH/Paramount Pictures/Steve Ackerman

Le prequel était déjà une idée improbable, alors pourquoi pas maintenant une suite du dit prequel ?


Résolument plus pulp et moins viscéral et traumatisant que son aîné, Esther 2 : Les Origines du tâcheron William Brent Bell abandonne les contours de drame familial mâtiné d'horreur pour jouer totalement la carte du slasher décomplexé et - partiellement - jouissif à l'ironie presque méta (Furhman était une enfant jouant une adulte qui prétendait être une enfant, elle est désormais une adulte jouant une adulte qui de fait passer pour une enfant), où la ruse du cinéaste côté mise en scène pour faire paraître le personnage plus jeune qu'elle ne l'est (des jeux de caméras avec une Furhman accroupie où à genoux, quant elle n'est pas remplacée par une enfant sur certains plans large), rajoute une touche encore plus grotesque à un film qui assume totalement ses faiblesses et son ridicule.

Contant l'odyssée rocambolesque de Leena, de son évasion sanglante d'un hôpital psychiatrique estonien férocement creepy, à sa première escroquerie familiale, qui l'amène à se faire passer pour l'enfant disparue d'une famille riche et désespérée - la fameuse Esther -, qui semble pourtant totalement consciente de la supercherie (la vraie Esther a en réalité été tuée dans un accident par son frère brutal, Gunnar, et sa mère a même aidé à dissimuler le crime); ce second opus n'a que faire des pistes dégainées par le passé, faisant de sa tueuse non plus un personnage dont la folie n'émerge que lorsque c'est absolument nécessaire, mais bel et bien un vilain caricatural et cartoonesque (Furhman s'éclate et cela se sent) qui pourrait aussi bien se frotter les mains tout en lançant un regard complice à l'écran, avant de commettre un crime.

Souvent à la lisière de la parodie autant qu'il semble souvent frappé d'une réelle conscience de soi (même dans le pire), expurgé de toute la psychologie autant que du soin esthétique apporté par Collet-Serra sur le premier (la photographie Karim Hussain embaume le film dans une brume trouble et laide qui ne masque même pas tous ses artifices du pauvre), Orphan : First Kill en VO (qui ne fait non pas référence aux premier meurtre de Leena, mais bien à celui de Gunnar) se fait un prequel ridiculisement absurde, étrange et sanglant qui démythifie l'emblématique figure horrifique d'Esther/Leena pour en faire une vulgaire tueuse en série comme le giron horrifique en dénombre à la pelle.

Copyright Studiocanal GmbH/Paramount Pictures/Steve Ackerman

Fort d'un petit succès d'estime outre-Atlantique au milieu des gros hits du moment - 1,6 millions de dollars sur 498 salles, soit huit fois moins que la concurrence -, difficile de ne pas imaginer la Paramount penser un brin à l'avenir avec une hypothétique troisième aventure d'une Leena/Esther zigouillant tout le monde sur son passage.

Trop content d'avoir potentiellement du boulot à défaut d'avoir des idées, William Brent Bell, en pleine promotion du film, s'est laissé aller à quelques confidences enthousiasmés au micro du podcast Bloody Disgusting, The Boo Crew, quant à l'idée d'un troisième film, pour lequel il rempilerait si Isabelle Fuhrman est elle aussi, de l'aventure et que s'ils avaient en main un " scénario vraiment cool ".

" Je ne le ferais jamais si Isabelle ne le faisait pas. Et il faudrait aussi que ce soit un script vraiment cool. Nous avons parlé… nous avons plaisanté sur tout. Il y a 30 ans de sa vie que nous n'avons pas explorés. Et il y a tellement d'expérience de vie avec laquelle nous pouvons jouer. Et je pense qu'à cause du ton de ce film, nous pouvons aller encore un petit peu plus loin dans le côté sombre. On peut la rendre plus responsable et plus diabolique, mais aussi encore plus amusante parfois. Alors bien sûr, il y a du potentiel... " William Brent Bell

Copyright Studiocanal GmbH/Paramount Pictures/Steve Ackerman

Fait intéressant - ou ridicule c'est selon -, Bell assure également qu'une suite directe au premier film est possible si la société de production - Dark Castle Entertainment - voudrait " annuler " sa mort, comme c'est souvent le cas malheureusement dans de nombreuses franchises horrifiques.
Reste qu'ils n'ont pas intérêt à trop tirer sur la corde du prequel tant l'âge de Fuhrman, qui va avancer d'année en année (et c'est tout ce qu'on lui souhaite), est déjà un problème rien qu'avec ce second film...