Breaking News

[CRITIQUE] : Dis-moi juste que tu m'aimes


Réalisatrice : Anne Le Ny

Acteurs : Omar Sy, Élodie Bouchez, José Garcia, Vanessa Paradis,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h51min.

Synopsis :
Au bout de quinze ans de mariage, une crise met à l’épreuve l’union de Julien et Marie. Dans le couple, cette dernière a toujours été celle qui aimait le plus, aussi, au moment où Anaëlle, le grand amour de jeunesse de son mari Julien, réapparait dans le paysage, Marie panique. Perdue dans une spirale infernale de jalousie et d’autodépréciation, Marie se laisse entraîner dans une aventure avec Thomas, son nouveau supérieur hiérarchique. Celui-ci va se révéler aussi manipulateur que dangereux, jusqu’à faire basculer leur liaison dans le fait-divers.



Critique :



On avait laissé le cinéma de la comédienne et réalisatrice Anne Le Ny sur - au mieux - une sacrée occasion manquée, Le Torrent, drame familial aux (très) legers relans de polar Hitchcockien dans la cadre toujours aussi cinématographique de Gérardmer, à l'intrigue bien trop alambiquée pour son bien qui peinait autant à captiver qu'à susciter la moindre identification, la faute à une écriture gentiment maladroite qui, au-delà de rendre irritable ses personnages - aux actions incohérentes - ne distillait que sporadiquement quelques éclairs de tension essentiels.

Copyright Emmanuelle Jacobson-Roques

Le tout avec une mise en scène sans ampleur ni ambition, qui ne venait jamais relever ce qui s'avérait in fine un simili-téléfilm made in France Télévision qui se serait miraculeusement payé une distribution des grands soirs - un tandem José Garcia et André Dussolier, plutôt investis, côté rôles titres.

Avec un tout petit peu de mauvaise foi - juste un peu -, on pourrait targuer que son nouvel effort en date, Dis-moi juste que tu m'aimes, qui lui aussi flirte avec le terrain sinueux du thriller psychologique pour dynamiter un brin son drame domestique sous fond d'emprise, de manipulation et de triangles amoureux emprunt de jalousie, est composé des mêmes fragilités quand bien même la distribution se fait ici définitivement plus talentueuse (José Garcia une nouvelle fois, Omar Sy, Vanessa Paradis et Élodie Bouchez), vissé qu'il est sur les ambiguïtés qui nourrissent les fêlures d'un mariage à la communication gentiment entamée, qui voit sa sérénité lentement se briser lorsque l'ancienne amante du mari revient de sa vie, et que l'épouse, déboussolée, se laisse aller à une aventure avec son supérieur hiérarchique, infiniment plus dangereux qu'il ne le laisse présager.

Copyright Emmanuelle Jacobson-Roques

L'orage gronde furieusement en Bretagne mais cela ne rythme pas pour autant une narration à la fois ludique et ronronnante, qui s'étire jusqu'à l'extrême tout en s'appuyant un poil trop sur la musique flamboyante de Benjamin Esdraffo, pour distiller une tension à laquelle elle n'arrive jamais réellement à donner de corps jusqu'à un final incroyablement abrupte.
Dommage tant la composition délicate de son casting, qui fait des merveilles tout en manquant un brin de matière (Bouchez et Sy en tête), arrive presque à masquer ses vacuités comme sa prévisibilité.

Encore une belle occasion manquée donc.


Jonathan Chevrier