[CRITIQUE] : The Old Guard 2

Réalisatrice : Victoria Mahoney
Acteurs : Charlize Theron, KiKi Layne, Chiwetel Ejiofor, Veronica Ngo, Matthias Schoenaerts, Henry Golding, Uma Thurman,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h45min.

Synopsis :
Andy et son équipe de guerriers immortels retrouvent motivation et vigueur en affrontant un nouvel ennemi puissant qui met en péril leur mission de protection de l'humanité.

C'était l'un des gros hold-ups made in Netflix d'une période confinée où l'on avait tous (pas de jugements, c'est un fait) une tendance à regarder à la fois tout et - surtout - n'importe quoi : The Old Guard de Gina Prince-Bythewood (le pas fifou The Woman King mais surtout la tendre et juste comédie romantico-sportive Love & Basketball, les vrais savent), qui jouait de manière furieusement opportuniste sur le statut d'action woman badass de Charlize Theron, en adaptant - très fidèlement - le comic-book éponyme de Greg Rucka (au scénario) et Leandro Fernandez.

Un blockbuster au féminin un poil chiche - pour être poli - en action et taquiné donc à la source, ressemblant avec plus ou moins de réussite à une origin story super-héroïque noué autour des combats d'une troupe de mercenaires immortels (sorte de mix improbable entre des sous-Wolverine, capable de guérir de tout, et des Connor MacLeod à la solitude obligée et insondable), survivant aux affres du temps et se battant constamment pour ce qu'ils pensent être juste - souvent préserver l'humanité.

Mou de la pellicule même si assez juste dans son propos sur l'immortalité (de la douleur physique constante pendant les batailles, à la solitude incroyable de perdre tous les êtres aimés), le film avait réussi à faire suffisamment péter son audience pour que ses velléités de franchises soient exaucées par une firme au Toudoum toujours prompt à gangbangiser le moindre de ses produits populaires.
Cinq ans après et non sans heurts, The Old Guard 2 (pourquoi s'emmerder ?), chapeauté cette fois par Victoria Mahoney, réussit la prouesse non-négligeable d'être encore plus ennuyé et ennuyeux que son illustre aîné, dont il reprend scrupuleusement la même dynamique pour mieux faire... pire.

Mettant encore davantage l'accent sur les (res)sentiments et les relations - à peine collégiennes - entre chaque personnages (on salut la bonne idée de rajouter encore une grosse couche de réflexions effroyablement verbeuses, interminables et déprimantes sur ce que signifie être mortel/immortel), plus que sur toute idée de narration construite et un tant soit peu dynamique, l'écriture pachydermique installe péniblement ses maigres enjeux emo malsains (à l'image de séquences d'action dont le montage maladroit couplé à des effets visuels dégueulasses, diluent l'enthousiasme du moindre de ses affrontements), avant de s'offrir une sieste maousse costaud jusqu'à ce que la pauvre Queen Uma Thurman ne vienne jouer la menace majeure, d'un dernier acte absolument désastreux et bouclé dans la panique.

À peine mieux emballé qu'un téléfilm de luxe, porté par une mise en scène aussi lessivée que sa distribution, The Old Guard 2 n'est rien de moins qu'une suite générique et sans âme d'un film générique et sans âme; un opus de transition laborieux qui ne donne absolument pas envie d'accepter la proposition d'une aventure de conclusion dont on connaît l'issue déjà sous toutes les coutures.
L'été Netflixien cuvée 2025 commence bien donc...

Jonathan Chevrier