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[CRITIQUE] : Jurassic World : Renaissance


Réalisateur : Gareth Edwards
Avec : Scarlett Johansson, Jonathan Bailey, Mahershala Ali, Rupert Friend,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Action, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h13min

Synopsis :
Cinq ans après Jurassic World : Le monde d'après, l’environnement de la planète s’est révélé hostile pour la plupart des dinosaures. Ceux qui subsistent vivent dans des zones équatoriales isolées, aux conditions proches de celles de leur ère d’origine. Parmi ces créatures terrifiantes, trois spécimens renferment peut-être la clé d’un remède capable de changer le destin de l’humanité.




Débutée en 1993, la saga Jurassic Park est l’une des plus marquantes du cinéma. La première trilogie a été un monument pour beaucoup d'enfants, développant des passions pour les dinosaures. Malgré une qualité jugée inégale par le public, ils n’en restent pas moins des films fondateurs et souvent cités. La seconde trilogie nommée Jurassic World a énormément divisé. D’un côté, ceux qui y voyaient un simple divertissement nostalgique, et d’un autre, une tentative opportuniste d’exploiter une vieille licence afin de capitaliser un maximum. Il est vrai que le projet de ressusciter un ancien divertissement pour s’enrichir dessus semble plutôt détestable (un brin en contradiction avec le message des premiers films).

Copyright Universal Studios. All Rights Reserved.

Mais, malgré des histoires bas de plafond et un duo d’interprètes à la performance plus que discutable, les Jurassic World arrivent à offrir quelques beaux moments de cinéma.
Trois ans après le dernier, la licence revient avec un nouveau cinéaste aux commandes, Gareth Edwards. Mais aussi avec le retour du scénariste des premiers films, David Koepp. L’association de ce cinéaste qui a su montrer ses talents d’artisan du cinéma (Godzilla, Rogue One, The Creator,...) et de Koepp, on était en droit de s'attendre au renouveau d’une saga. Si sur le papier, le mélange semble parfait, le résultat n’est malheureusement pas au rendez-vous.

Le film débute avec un carton de texte nous expliquant qu’en moins de dix ans, les dinosaures n'intéressent plus l’humanité. Nombreux sont ceux à ne pas avoir survécu au climat terrestre, sauf dans une zone équatoriale isolée. Quelques spécimens subsistent encore dans le reste du monde, mais sont plus perçus comme des nuisibles. Ensuite débute le film, qui passe une dizaine de minutes à réexpliquer exactement ce qui était écrit. Et c’est là que le premier gros défaut du film commence. Jurassic World : Renaissance est extrêmement bavard et sur-explicatif. Tous les personnages sont caractérisés par un petit dialogue où ils racontent leur vie de but en blanc, récitant leur fiche “background”, dans des scènes sans grand intérêt.

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Le pire étant que l’aspect “perte d’intérêt” pour les dinosaures n’est finalement jamais exploité. Alors qu’il débute un semblant de propos intéressant sur l'obsolescence des nouvelles technologies et la fatigue du public devant l’extraordinaire, Jurassic World abandonne tout ça pour nous servir une banale mission de récolte d’ADN de dinosaures pour le compte d’une multinationale. Koepp réutilise une énième fois la problématique des grosses entreprises, avec encore un homme d'affaires véreux et peu scrupuleux. Et bien évidemment, on nous ressert une créature génétiquement modifiée (qui ressemble plus à un alien qu’à un dinosaure), mais qui n'apparaît qu’à la fin, n’ayant donc aucune place dans le film.

À cela s’ajoute une famille avec un père, ses deux filles, et le petit ami de l’aînée qui n’ont absolument aucun intérêt. Leurs caractérisations et développements n’ont aucune substance. Ils n’ont quasiment pas d’impact sur l’intrigue. La seule utilité est l’introduction d’un petit dino servant de mascotte. L’idéal pour vendre des jouets et capitaliser un maximum sur la licence. Une créature qui sera prise par la petite fille de cette famille, mais qui ne sera jamais un enjeu. Et c’est le deuxième gros défaut du film : chaque situation et chaque problématique installées sont désamorcées dans la minute, supprimant toute tension dans le film.

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Jurassic World : Renaissance porte très mal son nom. On nous ressert la même recette que les précédents, avec quelques différences insignifiantes, et beaucoup de superflu n’apportant strictement rien à l’histoire. En résulte un film plutôt ennuyeux, avec un manque total de tension. La patte d’artisan du cinéma de Gareth Edwards est absente. Finalement, son Godzilla de 2014 est un meilleur hommage à la saga Jurassic Park.


Livio Lonardi