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[CRITIQUE] : M3GAN 2.0


Réalisateur : Gerard Johnstone
Avec : Allison Williams, Violet McGraw, Ivanna Sakhno, Amie Donald,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h00min

Synopsis :
Deux ans ont passé depuis la destruction de M3GAN, le prototype à la pointe de l'intelligence artificielle devenu incontrôlable lors d'un carnage aussi sanglant qu'impeccablement chorégraphié. Sa créatrice Gemma aujourd'hui auteure de renom milite pour l'encadrement drastique des I.A par le gouvernement, alors que Cady, sa nièce de 14 ans entre dans l'adolescence et se rebelle contre les règles trop strictes de sa tante. Cependant, à l'insu de tous, la technique de pointe mise au point pour M3GAN a été volée et détournée pour créer une arme militaire connue sous le nom d'AM3LIA. À mesure que se développe la conscience de ce bijou d'espionnage, implacable machine à tuer, les ordres qu'elle reçoit lui paraissent de plus en plus superflus. Comme les humains qui les lui donnent. Alors que l'avenir de l'humanité est en jeu, Gemma réalise que M3GAN est sa seule option. Elle la réactive alors et la reprogramme dans une version encore plus rapide, plus puissante et implacablement létale pour affronter une adversaire enfin à sa mesure.




Les ravages successifs des sagas Saw et The Conjuring par Lionsgate et Warner Bros nous ont appris que la mention " James Wan " à la production n'est ni un gage de qualité et encore moins quelque chose de sensiblement rassurant, d'autant que le bonhomme y est crédité uniquement dans un souci de continuité plus qu'autre chose.

Reste que sa passion sincère pour le cinéma de genre et la bisserie qui tâche font que le spectateur n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise, et encore plus quand la dite péloche assume totalement ses contours de divertissement facile et régressif.

Copyright 2025 Universal Studios. All Rights Reserved.

Pitché par ses soins et écrit une nouvelle fois par Akela Cooper, M3GAN de Gerard Johnstone incarnait in fine une jolie surprise (mais pas fofolle non plus, calmes-toi), moins un Chucky au féminin sauce Black Mirror (avec un pseudo constat alarmiste sur notre sur-dépendance à la technologie et le danger de l'intelligence artificielle) équilibrant avec plus où moins d'adresse l'horreur et le camp, qu'une bonne bisserie baveuse, foutraque et jubilatoire oubliant l'horreur pour jouer généreusement la carte de l'humour - sans pour autant épouser tout son potentiel régressif et déviant.

Autant dire donc que l'on attendait sa suite, inéluctable vu son carton en salles (180M$ de recettes pour 12M$ de budget), avec une impatience un poil marquée, lui qui abandonnait la franchise chère à Don Mancini pour loucher mignon sur celle de Terminator (Terminator 2 surtout), avec une M3gan qui se transforme en T-800 du pauvre pour protéger Gemma et sa nièce rebelle Cady d'une version 2.0 de sa personne : AM3LIA, une arme militaire inexpressive et encore plus habile pour tuer son prochain (enfin, surtout ceux qui ont participés à sa conception), et qui met deux secondes montre en main pour s'extirper du contrôle d'une armée américaine appelée à être dépassée.

Pas forcément de quoi en faire une menace à la T-1000/Skynet cela dit, mais une opposante de poids à notre robot danseur affreusement bavard.
Un second opus qui en rajouterait une couche niveau action, assumerait encore plus mignon son second degré tout en conservant le même cœur narratif (la relation M3gan/Cady, ici confrontée à l'adolescence et à un questionnement presque métaphysico-existentiel) et la même volonté de commenter notre propre rapport à une intelligence artificielle de plus en plus omniprésente (ironie folle avec une firme telle que Blumhouse aux productions algorithmiques et n'ayant pas de fricoter avec l’IA générative)... oui mais non.

Copyright 2025 Universal Studios. All Rights Reserved.

Sensiblement plus foutraque que son aîné, lui qui joue (bien trop) sans complexe la carte du bigger and louder dans un délire certes débridé mais méchamment étiré en longueur et à la morale gentiment douteuse (tant qu'on peut tout réguler, tout va), qui trouve son pic dans un twist final risible façon Güten Pränken fomentée par un anti-IA (quel meilleur moyen d'alerter sur la dangerosité de l’IA, que d'organiser un nouveau massacre ?); M3GAN 2.0 rate tout autant le coche du creapy and fabulous que de la satire déglinguée, sans pour autant s'avérer être une épave totalement indéfendable dénué de tout petits plaisirs (jamais) coupables.

Oui au fun et à à régression la plus absolue, moins à la propagande IA.


Jonathan Chevrier