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[CRITIQUE] : Brian Jones et les Rolling Stones


Réalisateur : Nick Broomfield
Acteurs : -
Distributeur : Program Store
Budget : -
Genre : Documentaire, Musical.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h38min.

Synopsis :
Qui se souvient vraiment de Brian Jones ? Pourtant, il est le visionnaire à l'origine des Rolling Stones. À travers des interviews exclusives de proches, des membres du groupe et grâce à des archives rares et inédites, ce documentaire retrace l'incroyable parcours de ce musicien de génie. Célébrant son rôle fondamental dans la naissance et le succès des Rolling Stones, le film plonge au cœur des tensions internes qui ont conduit à son éviction tragique, révélant une histoire fascinante et bouleversante sur l'ascension du plus grand groupe de rock de tous les temps.




Critique :



Le prisme du documentariste et cinéaste Nick Broomfield est des plus malins : orchestrer tout un documentaire sur la fondation d'un véritable mythe musical - les Rolling Stones - à travers son fondateur, le génie créatif (l'icône même, n'ayons pas  peut des superlatifs faciles lorsqu'ils sont pertinents) qui a façonné son aura mais qui, paradoxalement, a été le premier à en être exclu : relégué au second plan par l'influence de plus en plus imposante du tandem Mick Jagger et Keith Richards, il quittera le groupe à peine quelques semaines avant de disparaître le 3 juillet 1969, à l'âge de 27 ans (le fameux club des 27, auquel le cinéma de Broomfield était intimement lié avec son Kurt & Courtney).

Brian Jones et les Rolling Stones est donc à la fois l'occasion de célébrer Jones, multi-instrumentiste et artisan majeur du succès des Stones, comme de scruter les relations comme les rivalités au sein du groupe au cours de ces débuts, lancés dans l’exubérance et les turbulences sociales et intergénérationnelles des années 60.

Michael Ochs Archives/Magnolia Pictures

Tout en entretiens denses et passionnants - de tous les protagonistes de l'époque - et en archives inédites, le doc enquête donc sur la façon dont le fondateur de ce qui peut, intimement, être considéré comme le plus grand groupe de l'histoire rock 'n' roll, a lentement mais sûrement été retiré du spotlight des livres d'histoire, artiste bohème qui s'est fait connaître comme un musicien de blues avant d'exploser avec la création des Stones - qui n'aurait jamais existés sans lui -, d'où il passera du statut de membre indispensable (un véritable manager avant l'arrivée d'Andrew Loog Oldham, première pierre d'un enchaînement de tensions qui ne fera que croître lorsque les divergences artistiques entre lui et le duo Jagger/Richards) à un guitariste moins influent et mis à l'écart, pas aidé par des additions diverses - drogues comme alcool - qui ne feront que renforcer son mal être.

Une vie presque aussi trouble, folle et autodestructrice que l'époque où elle s'est épanouie à la face du monde (un véritable âge d'or créatif, à tous les niveaux et pas uniquement musical), à laquelle Nick Broomfield rend hommage dans un effort à la fois hypnotique et déchirant.


Jonathan Chevrier