[CRITIQUE] : Burning Days
Réalisateur : Emin Alper
Avec : Selahattin Paşalı, Ekin Koç, Erol Babaoğlu,...
Distributeur : Memento Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Turque, Français, Allemand, Hollandais, Grecque, Croate.
Durée : 2h08min.
Synopsis :
Le film est présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2022.
Emre, un jeune procureur déterminé et inflexible, vient d’être nommé dans une petite ville reculée de Turquie. À peine arrivé, il se heurte aux notables locaux bien décidés à défendre leurs privilèges par tous les moyens, même les plus extrêmes.
Critique :
Tranquillement mais sûrement, Elmin Alper est en passe de se constituer une sacré filmographie depuis ses débuts il y a tout pile dix ans et le bouillant thriller Beyond The Hill, mais aussi et surtout le statut de plus en plus solide de cinéaste à suivre, et pas uniquement au coeur d'un cinéma turque qui a vu plusieurs visages talentueux émerger sur la dernière décennie.
Une potentielle next big thing qui fut pourtant cantonné à la " petite - section Un Certain Regard (définitivement THE place to be sur les dernières campagnes cannoises) cette année avec son quatrième effort - sans doute son meilleur - : Burning Days, thriller vénéneux et sauvage qui avait (comme plein d'autres encore une fois cette année) pleinement sa place au sein de la Compét Officielle.
Avec puissance, il tisse le récit tortueux d'une plongée au coeur d'un sud de la Turquie désertique - et plus directement la petite ville très unie de Yaniklar - où baigne pauvreté, corruption institutionnalisée et homophobie.
Soit l'odyssée semée d'embûches d'Emre, (excellent Selahattin Paşali), un ambitieux jeune procureur déterminé et intègre, qui représente le visage progressiste et citadin de la Turquie moderne, qui débarque d'Ankara dans la petite ville de Yaniklar - au fin fond de l'Anatolie - pour apporter un semblant d'ordre, de respect et de justice sociale face au règne chaotique du mouvement populiste traditionnel qui prospère sur la corruption et le populisme dans le monde rural.
Avec pour toile de fond un scandale sanitaire et humain lié à un manque d'approvisionnement d'eau (la faute à une sécheresse ayant provoqué de vastes pénuries, mais aussi à un pouvoir en place rationnant son bénéfice pour tous en vues des élections politiques locales), mais aussi une homophobie criante (à laquelle Emre est confrontée lorsqu'il noue des liens avec Murat, le propriétaire du journal local), Alper croque un formidable thriller racé et anxiogène, usant du petit microcosme du Yaniklar comme d'un exemple pour explorer en profondeur les travers modernes (politiques, économiques, écologiques, sociaux,...) d'une Turquie à deux visages.
Visuellement puissant (la mise en scène nous prend aux tripes dès la première bobine) et politiquement engagé, Burning Days rappelle l'âpreté et le nihilisme décomplexé du cinéma de Sam Peckinpah, à qui il lui manque plus qu'une pointe de brutalité sauvage pour en être l'un de ses plus dignes héritiers.
Jonathan Chevrier
Avec : Selahattin Paşalı, Ekin Koç, Erol Babaoğlu,...
Distributeur : Memento Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Turque, Français, Allemand, Hollandais, Grecque, Croate.
Durée : 2h08min.
Synopsis :
Le film est présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2022.
Emre, un jeune procureur déterminé et inflexible, vient d’être nommé dans une petite ville reculée de Turquie. À peine arrivé, il se heurte aux notables locaux bien décidés à défendre leurs privilèges par tous les moyens, même les plus extrêmes.
Critique :
Visuellement puissant et politiquement engagé, #BurningDays rappelle l'âpreté et le nihilisme décomplexé du cinéma de Peckinpah, et incarne un formidable thriller racé et anxiogène, sondant en profondeur les travers (politiques, économiques, écologiques, sociaux) de la Turquie. pic.twitter.com/hwDpDP1GIW
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 7, 2022
Tranquillement mais sûrement, Elmin Alper est en passe de se constituer une sacré filmographie depuis ses débuts il y a tout pile dix ans et le bouillant thriller Beyond The Hill, mais aussi et surtout le statut de plus en plus solide de cinéaste à suivre, et pas uniquement au coeur d'un cinéma turque qui a vu plusieurs visages talentueux émerger sur la dernière décennie.
Une potentielle next big thing qui fut pourtant cantonné à la " petite - section Un Certain Regard (définitivement THE place to be sur les dernières campagnes cannoises) cette année avec son quatrième effort - sans doute son meilleur - : Burning Days, thriller vénéneux et sauvage qui avait (comme plein d'autres encore une fois cette année) pleinement sa place au sein de la Compét Officielle.
Avec puissance, il tisse le récit tortueux d'une plongée au coeur d'un sud de la Turquie désertique - et plus directement la petite ville très unie de Yaniklar - où baigne pauvreté, corruption institutionnalisée et homophobie.
Copyright Memento Distribution |
Soit l'odyssée semée d'embûches d'Emre, (excellent Selahattin Paşali), un ambitieux jeune procureur déterminé et intègre, qui représente le visage progressiste et citadin de la Turquie moderne, qui débarque d'Ankara dans la petite ville de Yaniklar - au fin fond de l'Anatolie - pour apporter un semblant d'ordre, de respect et de justice sociale face au règne chaotique du mouvement populiste traditionnel qui prospère sur la corruption et le populisme dans le monde rural.
Avec pour toile de fond un scandale sanitaire et humain lié à un manque d'approvisionnement d'eau (la faute à une sécheresse ayant provoqué de vastes pénuries, mais aussi à un pouvoir en place rationnant son bénéfice pour tous en vues des élections politiques locales), mais aussi une homophobie criante (à laquelle Emre est confrontée lorsqu'il noue des liens avec Murat, le propriétaire du journal local), Alper croque un formidable thriller racé et anxiogène, usant du petit microcosme du Yaniklar comme d'un exemple pour explorer en profondeur les travers modernes (politiques, économiques, écologiques, sociaux,...) d'une Turquie à deux visages.
Visuellement puissant (la mise en scène nous prend aux tripes dès la première bobine) et politiquement engagé, Burning Days rappelle l'âpreté et le nihilisme décomplexé du cinéma de Sam Peckinpah, à qui il lui manque plus qu'une pointe de brutalité sauvage pour en être l'un de ses plus dignes héritiers.
Jonathan Chevrier