[CRITIQUE] : All Eyes Off Me
Réalisatrice : Hadas Ben Aroya
Avec : Elisheva Weil, Leib Lev Lenin, Yoav Hait,...
Distributeur : Wayna Pitch
Budget : -
Genre : Drame, Comédie.
Nationalité : Israélien.
Durée : 1h30min.
Synopsis :
Raconté en trois chapitres liés, le film suit une génération jeune et confiante. Danny est enceinte de Max. Elle veut profiter d’une fête pour le lui annoncer, mais n’y parvient pas. De son côté, Max explore les fantasmes sexuels de sa fiancée Avishag. Celle-ci se confie à Dror, qui la paye pour garder son chien. Entre le vieil homme et la jeune femme naît une intimité inattendue.
Critique :
On ne dénombre plus le nombre de péloches s'étant lancées dans une représentation plus où moins juste des préoccupations existentielles de la génération des millenials, scrutant ses défis personnels et professionnels, ses préoccupations émotionnelles et sexuelles où encore son esprit contradictoire au coeur d'un monde qui se construit à la fois sur les prémisses du passé que sur les espoirs de l'avenir.
Un entre-deux déstabilisant voire même profondément anxiogène, qui sert de pivot puissant au second long-métrage de la cinéaste Hadas Ben Aroya, All Eyes Off Me, auscultation intime et douloureuse d'une jeunesse israélienne qui peine à se connecter à l'autre, errant dans une sorte d'espace vide et superficiel qui lui est propre, déconnecté de tout (surtout émotionnellement), comblé non par le tangible mais par l'impossible et l'éphémère.
Des âmes fragmentées capturées dans une narration qui l'est tout autant, trois parties bien distinctes comme les chapitres d'un morceau de vie de la captivante Avishag (Elisheva Weil, d'une mélancolie déchirante), engoncée dans un cocktail désenchanté de doute de soi, de poursuite catastrophique de l'amour, de fantasme sexuel problématique et de vulnérabilité sincère.
Un chemin d'indéterminations et d'incertitudes qui se résolvent, petit à petit, au travers de ses pérégrinations par lesquels la cinéaste sonde l'aspect furieusement paradoxal d'une génération coincée le cul entre les deux chaises d'une exploration sans réserve de leur jeunesse, et un respect réel des croyances institutionnelles.
Des êtres impudiques dans leurs explorations sexuelles (replaçant totalement la question du consentement de certains actes, même dans une relation consentie à la base) et furieusement pudique dans leur connexion à l'autre (tout en étant, paradoxalement une nouvelle fois, tiraillés par la solitude et l'angoisse face au néant), des êtres qui à force de transgression ne ressentent plus rien, des êtres qui ne sont finalement eux-mêmes que lorsqu'ils acceptent - péniblement - leur propre vulnérabilité.
Entre sincérité et naturalisme, jusque dans son approche viscérale et explicite du sexe (un regard certes provocateur mais aussi et surtout dépourvue de tout glamour et tendant à la démystification), All Eyes Off Me explore et questionne l'incertitude, l'intimité et le désarroi d'une jeunesse complexe et sans tabous (dans les actes comme dans les mots), incarnant autant une œuvre contemplative qu'introspective joliment captivante.
Le film de la confirmation pour une cinéaste définitivement à suivre.
Jonathan Chevrier
Avec : Elisheva Weil, Leib Lev Lenin, Yoav Hait,...
Distributeur : Wayna Pitch
Budget : -
Genre : Drame, Comédie.
Nationalité : Israélien.
Durée : 1h30min.
Synopsis :
Raconté en trois chapitres liés, le film suit une génération jeune et confiante. Danny est enceinte de Max. Elle veut profiter d’une fête pour le lui annoncer, mais n’y parvient pas. De son côté, Max explore les fantasmes sexuels de sa fiancée Avishag. Celle-ci se confie à Dror, qui la paye pour garder son chien. Entre le vieil homme et la jeune femme naît une intimité inattendue.
Critique :
Entre sincérité et naturalisme, jusque dans son approche viscérale du sexe, #AllEyesOffMe se fait un drame joliment captivant aussi contemplatif qu'introspectif, qui explore et questionne l'incertitude, l'intimité et le désarroi d'une jeunesse israelienne complexe et sans tabous. pic.twitter.com/mzx05ihw6M
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 8, 2022
On ne dénombre plus le nombre de péloches s'étant lancées dans une représentation plus où moins juste des préoccupations existentielles de la génération des millenials, scrutant ses défis personnels et professionnels, ses préoccupations émotionnelles et sexuelles où encore son esprit contradictoire au coeur d'un monde qui se construit à la fois sur les prémisses du passé que sur les espoirs de l'avenir.
Un entre-deux déstabilisant voire même profondément anxiogène, qui sert de pivot puissant au second long-métrage de la cinéaste Hadas Ben Aroya, All Eyes Off Me, auscultation intime et douloureuse d'une jeunesse israélienne qui peine à se connecter à l'autre, errant dans une sorte d'espace vide et superficiel qui lui est propre, déconnecté de tout (surtout émotionnellement), comblé non par le tangible mais par l'impossible et l'éphémère.
Des âmes fragmentées capturées dans une narration qui l'est tout autant, trois parties bien distinctes comme les chapitres d'un morceau de vie de la captivante Avishag (Elisheva Weil, d'une mélancolie déchirante), engoncée dans un cocktail désenchanté de doute de soi, de poursuite catastrophique de l'amour, de fantasme sexuel problématique et de vulnérabilité sincère.
Copyright Meidan Arama |
Un chemin d'indéterminations et d'incertitudes qui se résolvent, petit à petit, au travers de ses pérégrinations par lesquels la cinéaste sonde l'aspect furieusement paradoxal d'une génération coincée le cul entre les deux chaises d'une exploration sans réserve de leur jeunesse, et un respect réel des croyances institutionnelles.
Des êtres impudiques dans leurs explorations sexuelles (replaçant totalement la question du consentement de certains actes, même dans une relation consentie à la base) et furieusement pudique dans leur connexion à l'autre (tout en étant, paradoxalement une nouvelle fois, tiraillés par la solitude et l'angoisse face au néant), des êtres qui à force de transgression ne ressentent plus rien, des êtres qui ne sont finalement eux-mêmes que lorsqu'ils acceptent - péniblement - leur propre vulnérabilité.
Entre sincérité et naturalisme, jusque dans son approche viscérale et explicite du sexe (un regard certes provocateur mais aussi et surtout dépourvue de tout glamour et tendant à la démystification), All Eyes Off Me explore et questionne l'incertitude, l'intimité et le désarroi d'une jeunesse complexe et sans tabous (dans les actes comme dans les mots), incarnant autant une œuvre contemplative qu'introspective joliment captivante.
Le film de la confirmation pour une cinéaste définitivement à suivre.
Jonathan Chevrier