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[CRITIQUE] : O Fim do Mundo


Réalisateur : Basil da Cunha
Acteurs : Michel David Pires Spencer, Marco Joel Fernandes, Alexandre Da Costa Fonseca,...
Distributeur : Urban Distribution
Budget : -
Genre : Action, Policier, Drame.
Nationalité : Suisse, Portugais.
Durée : 1h47min.

Synopsis :
Après huit ans passés en maison de correction, Spira revient à Reboleira, un bidonville en cours de destruction dans la banlieue de Lisbonne. Tandis qu’il retrouve ses amis et sa famille, Kikas un vieux trafiquant du quartier lui fait comprendre qu’il n’est pas le bienvenu.



Critique :


À peine majeur et tout juste sortie d'une peine de huit ans passé dans une maison de correction, Spira fait son retour dans le quartier de son enfance, Reboleira, qui a changé du tout au tout depuis son départ brutal.
Ses yeux ne cesse de questionner cette nouvelle réalité qu'il arpente comme un fantôme mutique, dont l'avenir est aussi sombre que les montagnes de détritus qui surplombent son bidonville.
Les jours passent et se ressemble, les policiers vont et viennent délivrer les ordres d'expulsion, les maisons sont démolies les unes après les autres et son quartier se transforme en une véritable zone de guérilla frappée par l'injustice et l'inhumanité.
Toutes les réalités existentielles de cette cité expriment un malaise que la démolition des maisons et la gentrification ordonnée par la municipalité, ne fait qu'amplifier et radicaliser...

Copyright URBAN DISTRIBUTION

Faisant suite à Até Ver a Luz, O Fim do Mundo de Basil Da Cunha se fait une chronique du chaos dont la narration s'avère certes sensiblement convenu, mais de laquelle il est impossible de ne pas extraire la puissance du parti pris de la vision de son auteur, sa volonté sincère et authentique de vouloir donner la parole aux marginalisés de la société portugaise repoussés aux marges de la capitale, dans un portrait à la fois littéral et métaphorique, d'une population qui n'a plus sa place et qui est même bannie de ses propres foyers maudits.
En ce sens, Basil Da Cunha semble s'inscrire - toute propension gardée - dans la droite lignée de son compatriote Pedro Costa dans sa manière de sonder les maux de sa nation dans une sorte de bulle désenchantée, un sentiment de monde/écosystème en constant effondrement, gangrenée par une violence (ici retranscrire de manière crédible) à tous les coins de rue, impulsivité qui l'emporte toujours sur la raisonnabilité.
Un cauchemar amer vissé sur un jeune homme déboussolé, qui quitte une prison pour en retrouver une autre à ciel ouvert, dont il ne peut s'échapper...


Jonathan Chevrier


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