[CRITIQUE] : La Bulle
Réalisateur : Judd Apatow
Acteurs : Karen Gillan, Iris Apatow, Pedro Pascal, David Duchovny, Leslie Mann, Keegan-Michael Key,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h06min.
Synopsis :
Dans cette comédie, un groupe d'actrices et d'acteurs confinés en pleine pandémie dans un hôtel s'efforcent, tant bien que mal, de boucler le tournage de la suite d'un film d'action sur des dinosaures volants.
Acteurs : Karen Gillan, Iris Apatow, Pedro Pascal, David Duchovny, Leslie Mann, Keegan-Michael Key,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h06min.
Synopsis :
Dans cette comédie, un groupe d'actrices et d'acteurs confinés en pleine pandémie dans un hôtel s'efforcent, tant bien que mal, de boucler le tournage de la suite d'un film d'action sur des dinosaures volants.
Critique :
De loin l'oeuvre la + impersonnelle et oubliable d'Apatow, qui ne tire absolument pas parti de son concept accrocheur, #LaBulle incarne l'esquisse décousue d'un sketch du SNL qui ironise sur la crise d'inventivité Hollywoodienne tout en étant fatalement son exemple le plus criant pic.twitter.com/8ycNGmhA3E
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 2, 2022
Si le cinéma de Judd Apatow n'a pas toujours fait l'unanimité, que ce soit ses élans potaches assumés - mais enrobé dans un vrai coeur émotionnel - sur ses Peter Pan immatures ayant peur de grandir, ou ses explorations dramatico-cyniques et existentielles laissant une belle part à l'improvisation (quitte à paraître parfois un poil hirsute), impossible pourtant de renier le talent du bonhomme autant que le fait qu'il est l'une des figures les plus importantes de l'humour US du 21ème siècle.
Rien de plus déprimant alors que de le voir se complaire à la tête d'une comédie aussi étrangement datées, suffisante et irritante que La Bulle, satire présumée et jamais vraiment drôle qui tente de se moquer d'une clique de célébrités égocentriques incapablent de se concentrer sur quoi que ce soit de significatif à une heure de pandémie mondiale (où comment déjà être à la rue sur sa critique d'Hollywood à peine trois mois après Don't Look Up...), dont la vanité de sa conception (un Apatow sans le moindre contrôle créatif, semble totalement se satisfaire de balancer une bouse sur une plateforme, histoire de laisser penser qu'il avait lui aussi quelque chose à dire sur cette crise sanitaire mondiale), ne fait que renforcer sa vacuité et la stérilité de son propos.
Copyright Laura Radford/Netflix |
Car même malgré deux bonnes heures au compteur et une sacré galerie de talents - couplée à une belle liste de caméos douteux -, jamais le script n'arrive à rendre justice à aucun de ses personnages (sauf peut-être le Dieter de Pedro Pascal, le seul à embrasser un folie que tente de distiller le film).
Pire, à l'instar d'un Dany Boon du pauvre qui avait déjà sournoisement usé de la pandémie pour capitaliser honteusement dessus (8, rue de l'humanité, déjà produit et distribué par Netflix, comme quoi...), Apatow se perd volontairement dans une écriture amorphe bardée de saillies comico-pandémiques déjà épuisées et une accumulation de scènes/sketchs fatigués qui sont totalement déconnectés les uns des autres, sorte de collection malade de vignettes et anecdotes sur l'industrie Hollywoodienne légèrement reliées entre elles par une narration fragile, ne donnant jamais de cadre solide à ses improvisations.
De loin l'oeuvre la plus impersonnelle et oubliable de son auteur, qui ne tire absolument pas parti de son concept génial (imaginez un film méta façon Curb Your Enthousiasm, avec une pluie d'acteurs et actrices se jouant eux-mêmes en tentant de mettre en boîte un gros blockbuster décérébré), La Bulle incarne l'esquisse d'un sketch du SNL sans inspiration et décousu, qui ironise sur la crise d'inventivité Hollywoodienne tout en étant fatalement son exemple le plus frappant.
Frustrant donc mais surtout incroyablement déprimant, là ou un an et demi plus tôt, Apatow dégainait sans aucun doute son meilleur film à ce jour, The King of Staten Island...
Jonathan Chevrier