[CRITIQUE] : Plumes
Réalisateur : Omar El Zohairy
Avec : Demyana Nassar, Samy Bassouny, Fady Mina Fawzy,...
Distributeur : Dulac Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français, Égyptien, Néerlandais, Grec.
Durée : 1h52min
Synopsis :
Une mère passive, dévouée corps et âme à son mari et ses enfants. Un simple tour de magie tourne mal pendant l’anniversaire de son fils de quatre ans, et c’est une avalanche de catastrophes absurdes et improbables qui s’abat sur la famille. Le magicien transforme son mari, un père autoritaire, en poule. La mère n’a d’autre choix que de sortir de sa réserve et assumer le rôle de cheffe de famille.
Critique :
Quoiqu'il advienne de sa, pour le moment, jeune et prometteuse carrière, Omar El Zohairy peut au moins se targuer d'être le premier cinéaste égyptien à présenter un long-métrage à la Semaine de la Critique (dont il n'est d'ailleurs pas reparti bredouille, histoire de totalement marqué le coup), et qui plus est dès son premier effort - ça pète la classe sur un CV.
Sacré premier long d'ailleurs, Plumes, petit bout de cinéma ambitieux dont le réalisme social désenchanté et sombre cite gentiment la beauté diaphane du cinéma de Kore-eda, auquel on aurait ajouté une - grosse - pincée de la magie délirante et imprévisible de Jacques Tati.
Et de magie, il en est justement question au travers de l'histoire tragico-cocasse d'un anniversaire qui tourne passablement au vinaigre, où un magicien pour divertir la foule présente, réussi un peu trop bien son tour après avoir placé un père de famille dans une caisse en bois pour le transformer en poulet.
L'astuce fonctionne, et la matriarche du clan jusqu'ici passivement dans l'ombre de son mari, se voit toute seule à s'occuper des siens, tout en ayant une poule sur les bras...
Toute la poésie absurde du film réside là, dans ce petit tour gentiment loufoque, puisqu'il est le moteur de la difficile quête d'émancipation d'une mère de famille au coeur d'une société furieusement patriarcale, qui se doit d'assumer toutes les responsabilités du ménage et d'essayer de tutoyer un tant soit peu une vie de bonheur pour elle et ses enfants, tout en cherchant un moyen de faire revenir son mari - au risque que des escrocs profitent d'elle et de ses maigres revenus.
Démarrant comme une comédie absurde aux situations comiques faisant joliment mouche, qui épouse totalement les courbes d'une critique acerbe du climat social égyptien (entre le constat sur la condition feminine, le savatage mignon du patriarcat et de l'exploitation humaine face à la précarité, et l'ode vibrante à l'entraide), avant de glisser vers la dramédie solaire dénuée de tout misérabilisme; Plumes trébuche parfois (quelques longueurs couplé à un petit sentiment de répétitivité) mais séduit souvent, tant El Zohairy croît tout du long autant à son histoire qu'en ses comédiens qu'il dirige à la perfection.
Une fable sociale rafraîchissante mais surtout joliment pertinente.
Jonathan Chevrier
Avec : Demyana Nassar, Samy Bassouny, Fady Mina Fawzy,...
Distributeur : Dulac Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français, Égyptien, Néerlandais, Grec.
Durée : 1h52min
Synopsis :
Une mère passive, dévouée corps et âme à son mari et ses enfants. Un simple tour de magie tourne mal pendant l’anniversaire de son fils de quatre ans, et c’est une avalanche de catastrophes absurdes et improbables qui s’abat sur la famille. Le magicien transforme son mari, un père autoritaire, en poule. La mère n’a d’autre choix que de sortir de sa réserve et assumer le rôle de cheffe de famille.
Critique :
Démarrant comme une comédie burlesque épousant totalement les contours d'une critique acerbe du climat social égyptien, avant de glisser vers la dramédie solaire dénuée de tout misérabilisme, #Plumes incarne une fable sociale aussi drôle et rafraîchissante que joliment pertinente pic.twitter.com/cNpXtOa5xp
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 22, 2022
Quoiqu'il advienne de sa, pour le moment, jeune et prometteuse carrière, Omar El Zohairy peut au moins se targuer d'être le premier cinéaste égyptien à présenter un long-métrage à la Semaine de la Critique (dont il n'est d'ailleurs pas reparti bredouille, histoire de totalement marqué le coup), et qui plus est dès son premier effort - ça pète la classe sur un CV.
Sacré premier long d'ailleurs, Plumes, petit bout de cinéma ambitieux dont le réalisme social désenchanté et sombre cite gentiment la beauté diaphane du cinéma de Kore-eda, auquel on aurait ajouté une - grosse - pincée de la magie délirante et imprévisible de Jacques Tati.
Et de magie, il en est justement question au travers de l'histoire tragico-cocasse d'un anniversaire qui tourne passablement au vinaigre, où un magicien pour divertir la foule présente, réussi un peu trop bien son tour après avoir placé un père de famille dans une caisse en bois pour le transformer en poulet.
L'astuce fonctionne, et la matriarche du clan jusqu'ici passivement dans l'ombre de son mari, se voit toute seule à s'occuper des siens, tout en ayant une poule sur les bras...
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Toute la poésie absurde du film réside là, dans ce petit tour gentiment loufoque, puisqu'il est le moteur de la difficile quête d'émancipation d'une mère de famille au coeur d'une société furieusement patriarcale, qui se doit d'assumer toutes les responsabilités du ménage et d'essayer de tutoyer un tant soit peu une vie de bonheur pour elle et ses enfants, tout en cherchant un moyen de faire revenir son mari - au risque que des escrocs profitent d'elle et de ses maigres revenus.
Démarrant comme une comédie absurde aux situations comiques faisant joliment mouche, qui épouse totalement les courbes d'une critique acerbe du climat social égyptien (entre le constat sur la condition feminine, le savatage mignon du patriarcat et de l'exploitation humaine face à la précarité, et l'ode vibrante à l'entraide), avant de glisser vers la dramédie solaire dénuée de tout misérabilisme; Plumes trébuche parfois (quelques longueurs couplé à un petit sentiment de répétitivité) mais séduit souvent, tant El Zohairy croît tout du long autant à son histoire qu'en ses comédiens qu'il dirige à la perfection.
Une fable sociale rafraîchissante mais surtout joliment pertinente.
Jonathan Chevrier