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[CRITIQUE] : Contrecoups


Réalisateur : Charlie McDowell
Avec : Jason Segel, Lily Collins, Jesse Plemons,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Thriller, Drame, Policier.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h32min

Synopsis :
Un homme s'introduit dans la résidence secondaire d'un milliardaire en son absence, mais la situation dégénère lorsque le magnat et son épouse débarquent à l'improviste.



Critique :


De manière subtilement pensée, Windfall - Contrecoups par chez nous - de Charlie McDowell, incarne la production made in Netflix la plus représentative de l'ère mi-pandémique du cinéma, non seulement à cause des limites qui ont inspiré sa création et son exécution (un casting resserré, une seule unité de lieu,...), mais aussi et surtout par son examen douloureux et pointu de l'écart de richesse de plus en plus croissant au coeur de notre société - et que la pandémie n'a fait qu'accroître.
Fusion ambitieuse entre le thriller psychologico-cynique, le home invasion, le neo-noir classique et le drame conjugal, le long-métrage suit trente-six heures tendues dans la vie de trois personnages dont on ne sait les noms, uniquement caractérisés par leurs situations au coeur de l'intrigue.

Copyright Netflix

Soit Nobody, s'introduit par effraction dans la maison de vacances vide d'un CEO milliardaire de la technologie.
Le voleur décide de prendre son temps pour explorer la maison et de goûter à la douceur de vivre qu'elle insoire, avant d'être pris au dépourvu lorsque le CEO arrive sur place avec sa femme, pour des vacances de dernière minute.
Pensant un temps s'enfuir sans que l'on ne réalise son infraction, Nobody réalise qu'il ne pourra fuir qu'en montrant sa présence et en soutirant de l'argent au couple...
Nobody n'est évidemment pas un criminel, mais il a un désir irrésistible de voler les riches tout en côtoyant leur milieu aisé.
Si le CEO est une victime, il est aussi et surtout un imbécile égoïste et imbuvable sans la moindre reconnaissance de ses privilèges et avantages.
Entre ses deux axes masculins symboles du surmoi se retrouve la femme du CEO, qui a totalement conscience que de la futilité de son mariage, qui lui a permis d'être au bras de l'un des hommes les plus riches du monde; elle se déteste pour ce choix et ce qu'elle est aujourd'hui, autant qu'elle déteste viscéralement son mari.
Articulé sur ses perceptions individuelles du monde qui ne peuvent que se diviser entre elles (avant l'arrivée d'une quatrième tout aussi opportuniste), la narration gentiment tortueuse distille suffisamment de tromperies sournoises et de loyautés discutables et versatiles, pour faire de ce thriller hitchcockien a combustion lente et matiné de drame conjugal savoureusement volubile, une expérience certes fragile mais aussi joliment dépouillée et vintage, constamment remise à flot par son impressionnant trio vedette.

Copyright Netflix

Que ce soit Jason Segal, parfait en voleur foutu et usé, qui tente de canaliser sa rage tout en évitant le plus possible l'inéluctable, ou Lily Collins au jeu plus subtil mais tout aussi chirurgical, sans oublier un Jesse Plemons parfait (il bouffe une fois de plus l'écran à chaque fois qu'il en à l'occasion) en milliardaire narcissique et détestable à souhait (mais tellement crédible); tous sont au diapason (plus même que l'écriture à l'égard de leurs personnages, peu approfondie) d'une séance décalée, tendue et old school qui a résolument plus à offrir (notamment dans son commentaire sur la stratification sociale et la radicalisation des deux bords des inégalités actuelles), que ces contours très familiers ne le laisse présager.


Jonathan Chevrier


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