[CRITIQUE] : Nine Days
Avec : Winston Duke, Zazie Beetz, Bill Skarsgård, Tony Hale, Benedict Wong,…
Distributeur : - (Sony Pictures Releasing France)
Budget : -
Genre : Drame, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h04min
Synopsis :
Dans une maison éloignée de la civilisation vit un homme solitaire. Il décide d'interroger des candidats potentiels qui représentent tous la personnification de l'âme humaine.
Critique :
Cosmologie métaphysique à la mélancolie douce-amère, dénué de tout moralisme ou d'émotion sirupeuse,#NineDays n'est pas tant une auscultation intime sur la vie qu'une méditation sur le regret et les secondes chances, prônant la nécessité de l'empathie et de l'ouverture aux autres pic.twitter.com/gKdpe3xguo
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 28, 2022
Dans la catégorie des cinéaste qui se donnent vraiment du mal avec des premiers longs-métrages denses et complexes, Edson Oda se pose gentiment là, tant son Nine Days s'échine tout du long à ne ressembler à rien ou presque, de ce que l'on à pu voir jusqu'à aujourd'hui (une version live du Soul de Pete Docter mâtiné du After Life d'Hirokazu Kore-eda), ce qui explique sans doute pourquoi aucun distributeur ne s'est bagarré pour en faire une expérience en salles.
Cosmologie métaphysique à la mélancolie douce-amère, la péloche aborde autant ce qui précède la vie que ce qui la constitue, mettant l'accent sur ce que signifie réellement de naître dans un monde aussi semé d'embûches qu'il peut l'être aujourd'hui.
Extrêmement émouvant et confiant dans sa nature résiliente à préférer les démonstrations émotionnelles au naturel plutôt que de se perdre dans un tunnel de dialogues faussement philosophiques, la narration se fait un envers du décors imagé des mondes intermédiaires, un quelque part plus tendre et bienveillant que le purgatoire où les âmes immobiles sont éprouvées.
Photograph: Michael Coles/Sony Pictures Entertainment |
Soit l'histoire de Will, une sorte d'examinateur céleste de la fin des temps résidant dans une maison isolée elle-même flanquée au milieu d'une plaine déserte, qui va devoir jouer les rôles d'arbitre pour savoir qu'elle des cinq âmes postulant face à lui (des entités conscientes âgées de quelques heures seulement, et toutes désireuse d'avoir l'opportunité de faire l'expérience de ce que c'est que d'être en vie, comme Will l'était autrefois), est apte à occuper un poste récemment vacant en tant qu'être humain.
Au cours de neuf jours - d'où le titre - d'entretiens et de questions profondes et stimulantes, où l'on en apprendra bien plus sur lui et les cinq autres âmes, il devra faire son choix...
Oscillant entre imaginaire et réalité, le film n'est pas tant une auscultation intime sur la vie et la mort, qu'une méditation sur le regret et les secondes chances; une introspection qui découle du fait de se voir à travers les yeux d'un autre, si l'on à une chance ou non de renaître là où les erreurs passées peuvent être rectifiés ou réconciliés.
Dénué de tout moralisme abject où d'une émotion sirupeuse, Nine Days, porté par un casting en tout point exceptionnel (Winston Duke et Zazie Beetz y trouvent leurs meilleurs rôles sur grand écran, Tony Hale est lui aussi exceptionnel) se fait une ode mélancolique à la nécessité de l'empathie et de l'ouverture aux autres; une oeuvre poétique et surréaliste qui ne prétend pas nous donner toutes les réponses à ses questionnements existentiels, mais qui expose sans jugement ni prétention, ce que cela signifie de vivre, même dans un état qui n'est ni vraiment vivant, ni vraiment mort.
Jonathan Chevrier