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[CRITIQUE] : Chère Léa

Réalisateur : Jérôme Bonnell
Avec : Grégory Montel, Anaïs Demoustier, Grégory Gadebois, Léa Drucker,...
Distributeur : Diaphana Distribution
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min

Synopsis :
Après une nuit arrosée, Jonas décide sur un coup de tête de rendre visite à son ancienne petite amie, Léa, dont il est toujours amoureux. Malgré leur relation encore passionnelle, Léa le rejette. Éperdu, Jonas se rend au café d’en face pour lui écrire une longue lettre, bousculant ainsi sa journée de travail, et suscitant la curiosité du patron du café. La journée ne fait que commencer...



Critique :


Le cinéma de Jérôme Bonnell est de ces petites bouffées d'air frais dont on ne se lasse jamais, des séances rafraîchissantes qui, à l'instar de celui essentiel d'Emmanuel Mouret, explore avec justesse les tourments amoureux et le feu ardent de la passion naissante, à ceci près qu'il lui arrive aussi de dépeindre son pendant plus tragique, quand celui-ci se fane et laisse place - souvent - à l'amertume.
Son septième long-métrage, Chère Léa, pour lequel il retrouve la merveilleuse Anaïs Demoustier, ne déroge absolument pas à cette règle et incarne même, peut-être, son plus bel et romanesque effort à ce jour - avec Le Temps de l'Aventure.
Soit l'histoire Jonas, un chef d’entreprise qui suite à une nuit sensiblement arrosée, s'en va au petit matin surprendre Léa, une mère célibataire qui s'avère être sa maîtresse.
Ne l'accueillant pas les bras grands ouverts, elle ne semble que faire d'une annonce qu'elle a trop longtemps attendu - il vient de se séparer de sa femme -, et le rejette après une dernière étreinte plus mécanique que passionnelle.
Dévasté tout en restant éperdument amoureux, Jonas s'en va noyer son spleen dans le bar juste en face de chez Léa, se réfugiant des appels de son associé et de son ex-femme, en trouvant une oreille attentive auprès du patron des lieux, entre quelques cafés et des petits verres de blancs revigorants.

Copyright Diaphana Distribution

Là-bas, il veut lui écrire une lettre (véritable MacGuffin du film - le titre l'évoque d'ailleurs complètement -, dont on ne saura pourtant rien ou presque), alors que les habitués hauts en couleur du bar défileront sous ses yeux, aussi bien que sa bien aimée...
Enthousiasmante comédie burlesque que l'on pourrait presque admirer sur des planches, autant parce qu'il joue admirablement bien la carte de l'épure dans son une unité de lieu - un café parisien dans toute sa splendeur - et son unité de temps réduit - une seule journée -; le film sait aussi se faire étonnamment doux-amer, notamment dans son exploration psychologique et mélancolique d'un homme chancelant et toujours à contre-temps dans la (sa) vie, totalement incapable de dire adieu à celle qu'il aime, mais qui ne l'aime plus en retour - et ce par sa propre faute -, alors qu'un autre semble possiblement prendre la place qu'il n'a jamais vraiment su/voulu prendre.
Rappelant merveilleusement les balades minimalistes et humaines de Claude Sautet, d'un humour tendre autant qu'il est capable de laisser parler une émotion sincère, Chère Léa, boosté par la performance choral d'un splendide casting vedette (de Grégory Montel à Anaïs Demoustier en passant par Grégory Gadebois et Léa Drucker, tous sont joliment attachants et totalement voués à sa cause), est un vrai petit bout de cinéma humble, modeste et délicat qui fait du bien et Dieu sait qu'aujourd'hui, et encore plus dans les salles obscures, on en a cruellement besoin...


Jonathan Chevrier



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