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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #152. Semaine du 19 au 25 décembre



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.


Semaine du 19 Décembre au 25 Décembre.




Dimanche 19 Décembre. Le Docteur Jivago de David Lean sur Arte.

Le docteur Jivago est enrôlé de force dans l’armée au début de la révolution d’Octobre. Commence un long exode qui le sépare de la femme qu’il aime. Ce médecin russe idéaliste sera ballotté dans les remous de l’Histoire, entre une vie conformiste auprès de son épouse et une passion aventureuse avec sa maîtresse.

Avec Le Docteur Jivago, David Lean fait la synthèse de deux courants de sa propre filmographie. En effet, le voici renouant avec l’intime dans ce qu’il a de plus romantique tout en poursuivant son exploration des fresques aux dimensions XXL. Véritable épopée qui embrasse une période historique appelant à l’épique, le cinéaste se fait surtout enchanteur d’une romance sans âge. Bien sûr, le film est d’une grande épaisseur de par sa longueur, mais il est perpétuellement passionnant tant il tire chez nous un panel d’émotion allant de l’exaltation aux larmes. Une œuvre qui fut souvent méprisée par la critique et qui mérite, aujourd’hui encore, d’être découverte et redécouverte.




Lundi 20 Décembre. Elle et Lui de Leo McCarey sur Arte.

Un playboy d’origine italienne et une ravissante chanteuse de cabaret tombent éperdument amoureux au cours d’une traversée sur un paquebot. Mais il est fiancé et elle doit se marier à un riche Texan. Pour mettre à l’épreuve leur amour soudain, ils décident de se séparer et se donnent rendez-vous six mois plus tard au sommet de l’Empire State Building...

Elle et lui ou An Affair to Remember en VO est une œuvre toute précieuse. En effet, en s’auto-remakant, Leo McCarey sublime son long-métrage de 1938. Ici, il peut déjà compter sur le charme instantané de Cary Grant et le ravinement discret de Deborah Kerr. Mais surtout, le film est traversé par un romantisme délicatement flamboyant qui, par moment, semble convoquer l’esprit de Douglas Sirk. Dans le même temps, le cinéaste savoure une cocasserie screwball-esque qui n’est jamais plus irrésistible que dans cette scène de diner sur le paquebot. Prototype de la romcom, Elle et Lui tient à illustrer que l’amour ne se trouve pas dans le songe d’une traversée, mais dans l’amertume de la réalité.




Mercredi 22 Décembre. Matrix de Lana & Lilly Wachowski sur TF1.

Programmeur anonyme dans un service administratif le jour, Thomas Anderson devient Neo la nuit venue. Sous ce pseudonyme, il est l’un des pirates les plus recherchés du cyber-espace. À cheval entre deux mondes, Neo est assailli par d’étranges songes et des messages cryptés provenant d’un certain Morpheus. Celui-ci l’exhorte à aller au-delà des apparences et à trouver la réponse à la question qui hante constamment ses pensées : qu’est-ce que la Matrice ?

Avant d’aller voir Matrix Ressurections, il vaut peut-être mieux pour chacun d’entre nous de revoir le 1er Matrix (et se faire les deux suites, car oui les deux suites sont importantes). En effet, derrière le prétexte de rafraichir nos mémoires, se niche surtout une envie, celle de reprendre une petite claque. Car, Matrix demeure l’un des longs-métrages les plus inventifs, ébouriffants et sidérants de ces dernières années. Il faut dire que les sœurs Wachowski offrent une œuvre qui fait imploser les digues. Oui, bien sûr qu’on rattache le film à sa nature blcobbustersesque, mais à l’intérieur de cela réside un récit dense qui multiplie les thématiques. Aussi philosophiques que politiques, venant secouer les influences entrent manga et jeu vidéo. Surtout, il laisse le champ des possibles à son spectateur qui pourra, encore aujourd’hui, passer des heures à théoriser.


Thibaut