[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #158. Avenging Force
Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !
#158. American Warrior II : Le Chasseur de Sam Firstenberg (1986)
Michael Dudikoff est l'une de ses anomalies cinématographiques qui ont fait pourquoi les années 80 sont aussi singulières que géniales à nos yeux de bouffeurs - jamais rassasiés - de VHS.
Blondinet beau gosse mais discret dont l'inexpérience en matière d'arts martiaux et le talent fantomatique pour la comédie, n'aura jamais vraiment posé un souci à la Cannon pour en faire une star maison; il a réussi à faire modestement son trou dans la jungle Hollywoodienne avant de furieusement mordre la poussière en même temps que la Cannon - au début des 90's.
Clairement l'homme d'un seul rôle, le rangers Joe Armstrong, soldat ricain élevé au japon dans la plus pure tradition ninja, qui va se faire un malin plaisir à bouffer du trafiquant d'armes et du milliardaire accro à la génétique, dont le point commun est de toujours avoir une armée de ninjas pour garde personnelle; le bonhomme aura pourtant su démontrer un peu plus que son simple statut de kicker peu crédible dans l'excellent Avenging Force de Sam Firstenberg, survival bouillant au coeur du bayou en Louisiane, au développement gentiment cocasse et franchement symptomatique du beau bordel organisé qu'incarnait la firme de Golan et Globus.
Rare exemple d'un film développé et consciemment mis en boîte comme une suite, avant d'être commercialisé sans la moindre mention de son lien avec le film original, issue d'un studio qui, justement, avait bâti sa réputation sur la franchisation à outrance assumée de son catalogue; American Warrior II : Le Chasseur par chez nous (encore un titre qui mélange stupidement deux franchises qui n'ont strictement rien à voir l'une avec l'autre), est une anomalie délirante intimement liée... à la légende Chuck Norris.
Suite directe du régressif Invasion USA puisque toujours vissé aux aventures musclées de Matt Hunter, mais boudé par un Norris parti - officiellement - tourné simultanément The Delta Force et Firewalker pour la Cannon, le récit prend ici volontairement le contre-pied du film de Zito en laissant aux placards les relans républicains de l'Amérique Reaganienne, transformant ainsi la panique psychotique face aux élans libéraux de terroristes gauchistes en un appel puissant à l'action contre l'hégémonie d'une élite américaine riche et raciste.
Un affront pour le Chuck, mais par pour Dudikoff et encore moins pour feu son acolyte des American Ninja, Steve James, qui se payent ici les deux rôles principaux, un tandem dont l'alchimie naturelle n'a jamais paru aussi sincère et convaincante.
On y suit donc les aléas l'agent du gouvernement à la retraite Matt Hunter qui, a la mort de ses parents, doit s'occuper de sa sœur cadette Sarah et de son grand-père Jimmy.
Tentant tant bien que mal de vivre une vie paisible dans son ranch, Matt est malheureusement tiré de sa quiétude lorsque la Pentangle Hunting Fraternity fait connaître sa présence à la Nouvelle-Orléans, ciblant son ami et candidat au Sénat, Larry Richards.
Organisation d'extrême droite avec un système de croyances férocement lié aux enseignements d'Hitler, le Pentangle est dirigé par Elliot Glastenbury (génial John P. Ryan), un milliardaire vicieux et raciste prêt à nettoyer la ville de ses péchés, organisant des petites balades champêtres sous fond de chasse à l'homme barbare.
Alors que les cadavres commencent à s'accumuler, Hunter décide d'ignorer les intérêts du gouvernement américain et de s'attaquer seul au Pentangle, avec l'aide de Richards...
Petite pépite sous-évaluée du catalogue turbo-débile et musclé de la Cannon, offrant comme dit plus haut, une inversion plutôt réjouissante du rapport à l'ennemi (ce sont ici les " vrais " patriotes hostiles aux minorités qu'il faut calmer, et non le sempiternel ennemi communiste), même si vissé sur un schéma naïvement simplistes (les gentils sont très gentils, les méchants très... méchants) et culturellement ignorant, Avenging Force épouse sans réserve la notion d'actionner régressif ou la notion fondamentale de justice, est asséné avec un manque assumé de subtilité.
Pas fin pour un sou mais d'une efficacité redoutable compte tenu de son maigre coût (couplé à un tournage expéditif), ou l'action un poil familière (des gunfights calibrés aux courses poursuites plus ou moins emballantes) laisse gentiment place à un survival brutal et rugueux en plein Bayou, le - meilleur - film de Firstenberg, pas même plombé par son score sous synthé et ses fights pas toujours énergiques (ni bien montés), est de ces B movie pessimistes et musclés dont la nostalgie nous pique encore grandement.
À tel point que l'on en oublie volontairement ses fragilités, pour se laisser tendrement bercer par ses douces effluves de rayons de vidéoclub et de VHS usées.
C'était bien hein, les années 80...
Jonathan Chevrier
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !
#158. American Warrior II : Le Chasseur de Sam Firstenberg (1986)
Michael Dudikoff est l'une de ses anomalies cinématographiques qui ont fait pourquoi les années 80 sont aussi singulières que géniales à nos yeux de bouffeurs - jamais rassasiés - de VHS.
Blondinet beau gosse mais discret dont l'inexpérience en matière d'arts martiaux et le talent fantomatique pour la comédie, n'aura jamais vraiment posé un souci à la Cannon pour en faire une star maison; il a réussi à faire modestement son trou dans la jungle Hollywoodienne avant de furieusement mordre la poussière en même temps que la Cannon - au début des 90's.
Clairement l'homme d'un seul rôle, le rangers Joe Armstrong, soldat ricain élevé au japon dans la plus pure tradition ninja, qui va se faire un malin plaisir à bouffer du trafiquant d'armes et du milliardaire accro à la génétique, dont le point commun est de toujours avoir une armée de ninjas pour garde personnelle; le bonhomme aura pourtant su démontrer un peu plus que son simple statut de kicker peu crédible dans l'excellent Avenging Force de Sam Firstenberg, survival bouillant au coeur du bayou en Louisiane, au développement gentiment cocasse et franchement symptomatique du beau bordel organisé qu'incarnait la firme de Golan et Globus.
Copyright Cannon Films / Golan-Globus Productions |
Rare exemple d'un film développé et consciemment mis en boîte comme une suite, avant d'être commercialisé sans la moindre mention de son lien avec le film original, issue d'un studio qui, justement, avait bâti sa réputation sur la franchisation à outrance assumée de son catalogue; American Warrior II : Le Chasseur par chez nous (encore un titre qui mélange stupidement deux franchises qui n'ont strictement rien à voir l'une avec l'autre), est une anomalie délirante intimement liée... à la légende Chuck Norris.
Suite directe du régressif Invasion USA puisque toujours vissé aux aventures musclées de Matt Hunter, mais boudé par un Norris parti - officiellement - tourné simultanément The Delta Force et Firewalker pour la Cannon, le récit prend ici volontairement le contre-pied du film de Zito en laissant aux placards les relans républicains de l'Amérique Reaganienne, transformant ainsi la panique psychotique face aux élans libéraux de terroristes gauchistes en un appel puissant à l'action contre l'hégémonie d'une élite américaine riche et raciste.
Un affront pour le Chuck, mais par pour Dudikoff et encore moins pour feu son acolyte des American Ninja, Steve James, qui se payent ici les deux rôles principaux, un tandem dont l'alchimie naturelle n'a jamais paru aussi sincère et convaincante.
Copyright Cannon Films / Golan-Globus Productions |
On y suit donc les aléas l'agent du gouvernement à la retraite Matt Hunter qui, a la mort de ses parents, doit s'occuper de sa sœur cadette Sarah et de son grand-père Jimmy.
Tentant tant bien que mal de vivre une vie paisible dans son ranch, Matt est malheureusement tiré de sa quiétude lorsque la Pentangle Hunting Fraternity fait connaître sa présence à la Nouvelle-Orléans, ciblant son ami et candidat au Sénat, Larry Richards.
Organisation d'extrême droite avec un système de croyances férocement lié aux enseignements d'Hitler, le Pentangle est dirigé par Elliot Glastenbury (génial John P. Ryan), un milliardaire vicieux et raciste prêt à nettoyer la ville de ses péchés, organisant des petites balades champêtres sous fond de chasse à l'homme barbare.
Alors que les cadavres commencent à s'accumuler, Hunter décide d'ignorer les intérêts du gouvernement américain et de s'attaquer seul au Pentangle, avec l'aide de Richards...
Petite pépite sous-évaluée du catalogue turbo-débile et musclé de la Cannon, offrant comme dit plus haut, une inversion plutôt réjouissante du rapport à l'ennemi (ce sont ici les " vrais " patriotes hostiles aux minorités qu'il faut calmer, et non le sempiternel ennemi communiste), même si vissé sur un schéma naïvement simplistes (les gentils sont très gentils, les méchants très... méchants) et culturellement ignorant, Avenging Force épouse sans réserve la notion d'actionner régressif ou la notion fondamentale de justice, est asséné avec un manque assumé de subtilité.
Copyright Cannon Films / Golan-Globus Productions |
Pas fin pour un sou mais d'une efficacité redoutable compte tenu de son maigre coût (couplé à un tournage expéditif), ou l'action un poil familière (des gunfights calibrés aux courses poursuites plus ou moins emballantes) laisse gentiment place à un survival brutal et rugueux en plein Bayou, le - meilleur - film de Firstenberg, pas même plombé par son score sous synthé et ses fights pas toujours énergiques (ni bien montés), est de ces B movie pessimistes et musclés dont la nostalgie nous pique encore grandement.
À tel point que l'on en oublie volontairement ses fragilités, pour se laisser tendrement bercer par ses douces effluves de rayons de vidéoclub et de VHS usées.
C'était bien hein, les années 80...
Jonathan Chevrier