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[CRITIQUE] : Malignant

Réalisateur : James Wan
Acteurs : Annabelle Wallis, Maddie Hasson, George Young,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min

Synopsis :
La vie de Madison Mitchell est perturbée lorsque de terribles visions viennent la hanter. Quelle est cette créature malveillante qui la poursuit et commet ces meurtres atroces ? Une nouvelle histoire originale par James Wan, le maitre de l’horreur.




Critique :


Sur la pointe des pieds, la faute à une campagne promotionnelle férocement rachitique - voire inexistante -, le nouveau long-métrage de James Wan, Malignant, débarque enfin dans les salles obscures hexagonales, laissant les aficionados du cinéma de genre avec la bave aux lèvres, tant la péloche semblait incarner un bel hommage au cinéma européen des 60s; mais surtout une vraie déclaration d'amour au cinéma de Mario Bava - maître du fantastique gothique enlevé et produit avec peu de moyens -, passé celle décevante - même si attachante - qu'il avait faite via son Dead Silence.
N'emboitant pas totalement le pas du cinéaste italien (plutôt celui d'un feu Wes Craven des 80s, capable de tout et surtout du pire génial), puisque la débauche de moyen est résolument plus imposante (et jamais masquée) ici, Wan délivre une oeuvre foisonnante dont la générosité est à la fois la plus grande force, mais aussi le plus gros défaut : un giallo qui n'en est pas totalement un, épousant les tropes du film de maison hanté avant de littéralement se perdre dans un gloubiboulga foutraque et sans tension constamment à la lisière du ridicule, n'incarnant jamais le choc espéré excepté (et ses dialogues sur-explicatifs qui plombent tout, quel amateurisme de bas étage...) dans un climax WTF-esque et bricolé épousant le body horror.

Copyright 2021 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved. / Matt Kennedy

Handicapé par un script bordélique (et des reshoots qui n'ont pas dû aider non plus) à la psychologie au raz des pâquerettes (nouvelle usage du thème éculé de la famille déglinguée), qui peine à donner du corps à son héroïne et à sa menace - plutôt captivante - quand il ne se saborde pas lui-même, le nouvel effort du cinéaste est un train fantôme fétichiste qui quitte constamment les rails du bon goût autant qu'il ne s'aventure guère au-delà des sentiers battus, se bornant à effleurer la surface des choses tout en alignant un peu trop mécaniquement ses effets horrifiques, entre les envolées brutales et sanglantes de Saw et les fakes scares des plus mauvais efforts de la franchise Conjuring.
Un comble quant on sait que la mise en scène de Wan transpire l'amour du cinéma comme rarement, multipliant les cadrages imaginatifs autant que les séquences diablement réussies ou la puissance de sa caméra éclate (là encore, visuellement et esthétiquement, son film est réellement un giallo). 
Un tendre et générique ratage donc, plastiquement somptueux et embaumé dans une ambiance à l'ancienne, mais gaché par une écriture anodine - voire catastrophique -, ou Wan galère à préserver l'essentiel du bout de sa caméra.
Reste à savoir maintenant si, comme Dead Silence, l'aspect bancal de la séance et cette modeste sortie de route est à imputer soit à son scénario maladroit (dont les tendances Z sont à la limite du pardonnable), soit à son remontage abusif... les paris sont ouverts.


Jonathan Chevrier


Copyright 2021 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved. / Matt Kennedy

Dès le générique de début, délicieusement gore et cliché, sur fond de musique rock tonitruante, je sais que cette nouvelle péloche de James Wan va me plaire. Oui c’est beaucoup trop et ça rappelle un épisode de Supernatural des premières saisons, oui c’est atrocement kitsch ; mais on sent la maestria du réalisateur derrière, et son intention de nous divertir au maximum. C’est réussi.
Annabelle Wallis porte une fois de plus un rôle dans un film d’horreur, assiégée par des forces obscures. Sa maison immense, baroque, semble beaucoup trop grande pour elle. Elle est éclairée comme un manoir victorien, montrant que la menace sera probablement à l’intérieur. Ce qui pouvait s’annoncer comme un home invasion classique bifurquera assez vite vers des scènes de courses poursuites surprenantes dans un Seattle sombre et décrépi.

Copyright 2021 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved. / Matt Kennedy

Les personnages secondaires jouent des clichés : ce policier bogosse campé par un George Young en grande forme, cette petite soeur délurée très attachante (Maddie Hasson), Jake Abel en mari violent que l’on avait notamment pu voir dans… Supernatural. Des guests jubilatoires pour les fans d’horreur complètent le tableau : Andy Bean (It, Swamp Thing,…) et McKenna Grace (The Haunting of Hill House, Sabrina,…).
C’est cet excès permanent qui caractérise le film, avec un pitch alambiqué mais dont les rouages sont compréhensibles au bout de 10 minutes chrono en main. Les effets gores sont grandiloquents, la reprise de Where is my Mind à chaque scène clé l’est aussi, rendant le film attachant et toujours surprenant. De belles idées de mise en scène transparaissent, comme ce “fondu” d’un rêve à l’autre, ce travelling dans le plafond de la maison, cette course poursuite toujours plus profonde dans les égouts de la ville. Du cinéma d’horreur qui a compris son ridicule et le sublime. Que demande le peuple ?


Léa (Cilly Karma)



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