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[TERRIBLE SEQUELS] : #10. Les Visiteurs - La Révolution

Copyright Nicolas Schul - GAUMONT - OUILLE PRODUCTIONS - NEXUS FACTORY

Qu'on se le dise, même si elles arrivent à incarner des morceaux de cinéma légitimes - voire même franchement excellentes pour certaines -, les suites ont toujours eu mauvaise presse.
Raison de plus donc pour que nous, petite bande de cinéphiles qui aiment sadiquement se faire du mal (mais pour la bonne cause), nous nous penchions non pas sur ses dits cas mais bel et bien sûr le fond de la cuvette du pire, ses suites regrettables, inutiles et terribles; le tout dans un esprit un minimum ludique (car pourquoi ne pas si les mauvais films ne sont même pas là pour nous faire triper, à quoi bon ?).
Alors prends ton magnétoscope (ou ton lecteur DVD, mais c'est moins fun), enveloppe-toi dans le drap de la nostalgie et laisse-toi aller à une bonne dose de régression qui sent bon le bousin, la Fucking Team est là pour jouer les pilotes de l'impossible !



#10. Les Visiteurs - La Révolution de Jean-Marie Poiré (2016)

Force est d'avouer que l'audace est belle, celle de vouloir concocter plus de dix-huit ans plus tard, une suite direct au déjà très bancal Les Visiteurs 2 : Les Couloirs du Temps, et resservir une bonne dose bien grasse de okay et de gourdasse comme si le temps qui puire n'avait pas eu d'emprise sur le Jacquouille et Godefroy (physiquement, l'illusion ne pouvait absolument pas exister); dans une sorte de melting-pot comico-générationnel voulant malhonnêtement - et à coups de nostalgie facile - racoler du spectateur en masse dans les salles obscures.
Balancé en pleine Révolution Française (sujet il est vrai, plutôt fertile pour l'humour), et surtout en pleine terreur - titre original - et avec le même pitch originel (tout faire pour revenir au XIIeme siècle), La Révolution s'inscrit dans la droite lignée faisandée des Couloirs du Temps, en incarnant une comédie jamais vraiment drôle, plus satire sociale (même si le questionnement et le rapport à la société contemporaine reste très en surface) qu'aventure réellement originale et fantaisiste comme le premier opus, sorte de totem inatteignable autant par roublardise que par un manque cruel de volonté

Copyright Nicolas Schul - GAUMONT - OUILLE PRODUCTIONS - NEXUS FACTORY

Une suite grassement généreuse que furieusement poussive (c'est écrit à la va-vite et ça se sent), qui masque la simplicité évidente de son scénario par une accumulation de gags mal senties et une pluie de seconds couteaux (Karin Viard, Sylvie Testud et Pascal N'Zonzi en tête) à l'enthousiasme totalement plombé par une intrigue prétexte qui ne leur rend jamais justice.
Véritable Clavier show (comme pour le second) avec un Reno volontairement en retrait, rattrapant avec l'absurdité la plus totale le soucis de l'âge avancé de ses héros (une déformation partiellement corrigé lors d'un ultime bond dans le temps remettant encore plus en cause, la cohérence du procédé), furieusement bavard et sans scènes véritablement culte dans sa besace - on pisse pas de rire à foison et on ne se frotte pas le fessard à sa vision -; Les Visiteurs - La Révolution c'est autant une merdasse qui a mal vieilli qu'un laideron jamais bon, dont on ne pouvait pas attendre grand chose et qui trouve tout de même le moyen de décevoir.
Le final, très ouvert et culotté, laissait même présager une volonté pas forcément inspirée d'offrir une nouvelle aventure dans un futur plus ou moins proche, aux deux héros voyageurs du temps.
Heureusement, la vox populi a parlé, et cette ignominie n'adviendra jamais...


Jonathan Chevrier


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