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[CRITIQUE] : Don’t Breathe 2


Réalisateur : Rodolfo Sayagues
Acteurs : Stephen Lang, Madelyn Grace, Brendan Sexton III,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h39min.

Synopsis :
Quelques années après la première effraction mortelle au domicile de Norman Nordstrom, ce dernier vit des jours tranquilles et paisibles. Mais ses anciens péchés le rattrapent...



Critique :


Petit rappel - essentiel - de circonstance.
Norman Nordstrom (Stephen Lang, habité et salement creapy) est un violeur et un meurtrier qui a kidnappé la jeune femme directement impliquée dans l'accident de voiture qui a tué sa fille, avant de la mettre enceinte (à l'aide d'une poire à jus) et de l'enfermer dans son sous-sol, pour procréer ce qu'il considérait comme l'enfant de remplacement qui lui était dû.
Voilà la moelle substantielle de ce qui faisait le sel de l'un des boogeymen les plus impressionnant et terrifiant de la dernière décennie (un vétéran de la guerre du Golfe ravagé par une tragédie intime, sorte de monstre d'un conte de fées dont l'handicap apparent masque la sauvagerie viscérale et sans limite), et qui incarnait clairement l'un des (gros) points forts de l'excellent Don’t Breathe de Fede Alvarez, qui n'avait pas fondamentalement besoin d'une suite.

Copyright © 2021 Sony Pictures Entertainment Deutschland GmbH

Quoi de plus déconcertant donc sur le fond, que de voir un second opus débarquer cinq ans plus tard, avec rien de moins que ce bon vieux Norman en vedette et occupant désormais le statut d'anti-héros (ou plutôt un " anti-villain ", boutade balancée par un Alvarez résolument embarrassé par le concept), et échoué au co-scénariste du film original, Rodo Sayagues.
Vissé sur la croyance chimérique - ou plutôt stupide - que le public puisse soutenir un tant soit peu l'odyssée rédemptrice (même si jamais totalement assumée comme telle) d'un homme dont on connaît tous les crimes et les atrocités, sous prétexte qu'il doit désormais sauver la vie d'une jeune fille dont il a la charge (enfin, qu'il a aussi kidnappée); Don't Breathe 2, qui suit la même ligne directrice de toutes les franchisation à outrance de tout succès populaire du giron horrifique (toujours faire revenir le vilain), convoque un malaise conséquent dans son processus d'identification d'un homme réitérant les mêmes violences que par le passé, à ceci près qu'il s'attaque cette fois à un gang qui " le mérite ".
Tout est dans le souci de nuance d'un récit qui en manque cruellement, vraie bisserie brutale articulée sur un twist plombé dans l'oeuf, qui espère que l'on s'investisse dans la quête d'un violeur assassin et kidnappeur de reprendre avec succès l'enfant qu'il a illégalement kidnappé (Phoenix, seule personnage empathique qui passe la majorité du temps hors champ), en assassinant violemment des personnes qui l'ont à leur tour kidnappé alors qu'ils sont de sa propre famille - mais qui la ramène sous le logis familiale uniquement parce que la mère a besoin d'une transplantation cardiaque et que la môme est un donneur compatible...

Copyright © 2021 Sony Pictures Entertainment Deutschland GmbH

Plus violent et amorale autant qu'il est moins tendu et attrayant, Don't Breathe 2, au demeurant honnêtement mis en boîte (c'est déjà ça), est une suite inutile, grossière et manipulatrice, symbole sur pellicule d'une major tentant cyniquement de tirer profit du succès surprise - mais mérité - du premier film.
Et une fois encore, tout était déjà annoncé dans la bande annonce...


Jonathan Chevrier


 

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