[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #140. Semaine du 27 juin au 3 juillet
Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.
Semaine du 27 Juin au 3 Juillet
Lundi 28 Juin. Tout l’argent du Monde de Ridley Scott sur France 3.
Rome, 1973. Des hommes masqués kidnappent Paul, le petit-fils de J. Paul Getty, un magnat du pétrole connu pour son avarice, mais aussi l’homme le plus riche du monde. Pour le milliardaire, l’enlèvement de son petit-fils préféré n’est pas une raison suffisante pour qu’il se sépare d’une partie de sa fortune.
Si beaucoup ont entendu parler de Tout l’argent du Monde ce n’est pas vraiment pour le film en lui-même, mais les évènements entourant sa post-production. En effet, à l’automne 2017 Kevin Spacey est accusé d’agression et harcèlement sexuel, ni une ni deux Ridley Scott efface l’acteur de son film et reprend sa caméra pour des reshoots avec Christopher Plummer en remplacement de Spacey. Mais, derrière cette histoire, il reste un film et un sacré bon film. Oui, Tout l’argent du Monde est un excellent Ridley Scott, notamment car le cinéaste vient, dans une ossature thrillesque, ériger un drame Shakespearien. Avec cette misanthropie rampante dans les Scott des années 2010, l’œuvre vient faire de J.Paul Getty un empereur gangréné par son pouvoir, voyant son empire vaciller par une étrangère. C’est vaniteux, mégalo, presque peplum-esque par moment et simplement génial.
Mardi 29 Juin. Ratatouille de Brad Bird sur W9.
Rémy est un jeune rat qui rêve de devenir un grand chef français. Ni l’opposition de sa famille, ni le fait d’être un rongeur dans une profession qui les déteste ne le démotivent. Rémy est prêt à tout pour vivre sa passion de la cuisine... et le fait d’habiter dans les égouts du restaurant ultra coté de la star des fourneaux, Auguste Gusteau, va lui en donner l’occasion ! Malgré le danger et les pièges, la tentation est grande de s’aventurer dans cet univers interdit.
L’arrivée de Brad Bird au sein de Pixar va apporter quelque chose de sensiblement différent à la firme. En effet, le cinéaste n’a que faire des concepts visant à explorer des univers que seule l’animation peut s’approprier, lui il aime les personnages et les émotions qui peuvent y naitre. Si Ratatouille n’est pas originalement son projet, il va le faire sien, et comment ? Tout simplement en mettant au cœur du métrage les liens entre les différents protagonistes. Presque dépouillé, ce Pixar à pourtant une magie, celle de ce Paris romantique, utopique et purement cinématographique oui, mais surtout il met en image la puissance de la cuisine. Voir, une ratatouille réveiller les souvenirs enfouis est à la fois l’une des choses les plus simples, mais les plus belles que Pixar ait pu offrir.
Mercredi 30 Juin. Le Masque de Zorro de Martin Campbell sur 6Ter.
Après vingt ans de prison, Don Diego de La Vega, alias Zorro, qui a autrefois combattu avec succès l’oppression espagnole et qui est toujours poursuivi par la haine du gouverneur Rafael Montero, se cherche un successeur. Il rencontre alors un jeune brigand, Alejandro Murieta, qui a lui aussi quelques comptes à régler avec l’ancien gouverneur. Après une formation complète, de La Vega remet à son élève le masque de Zorro, son épée et son fouet et l’envoie déjouer le sinistre complot de Montero visant à confisquer la Californie au Mexique.
Lors de sa sortie en 1998 j’avais 5 ans, et je me souviens que lors d’un quelconque évènement j’ai eu droit à la VHS de Le Masque de Zorro. J’ai alors regardé encore et encore le film jusqu’à bousiller ma précieuse cassette. Cette année, un peu par hasard, je me suis retrouvé à réanimer ce souvenir afin de répondre à cette question : est-ce que Le Masque de Zorro est un bon film ? C’est en tout cas un bon divertissement qui offre ce qu’il faut de grand spectacle pour vider un pot de popcorn, tout en n’oubliant jamais de se faire espiègle et ainsi éviter de trop se prendre au sérieux. Mais, ce qui est le plus intéressant dans l’œuvre de Campbell c’est comment, le réalisateur de Golden Eye puis Casino Royale, fait avec Zorro quelque chose de très Bondien. En effet, le cinéaste vient s’amuser avec le personnage qui ici devient un mythe pouvant s’incarner dans des corps différents.
Thibaut Ciavarella