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[CRITIQUE] : The Last Hillbilly


Réalisateur/trice : Diane-Sara Bouzgarrou et Thomas Jenkoe
Avec : Brian Ritchie
Distributeur : New Story
Budget : -
Genre : Documentaire
Nationalité : Français, Qatarien.
Durée : 1h20min

Synopsis :
Dans les monts des Appalaches, Kentucky de l’Est, les gens se sentent moins Américains qu’Appalachiens. Ces habitants de l’Amérique blanche rurale ont vécu le déclin économique de leur région. Aux États-Unis, on les appelle les " hillbillies " : bouseux, péquenauds des collines. The Last Hillbilly est le portrait d’une famille à travers les mots de l’un d’entre eux, témoin surprenant d’un monde en train de disparaître et dont il se fait le poète.


Critique :


Le premier long métrage des deux cinéastes français Diane-Sara Bouzgarrou et Thomas Jenkoe, The Last Hillbilly, suit Brian Ritchie à l'intérieur de ses terres  au fond fin du Kentucky. Un documentaire fascinant, fruit du hasard de la rencontre entre les réalisateur/trices et Brian, personnage typique de la campagne américaine, oublié par le monde politique d’aujourd’hui. En acceptant le regard que pose la caméra sur lui et sa famille, Brian apporte une chose invisible, cachée, la vision d’une population insultée de hillbilly (que l'on peut traduire par "plouc"). Incarnant à l’état brut le stéréotype, il se raconte devant nous.

Copyright New Story

The Last Hillbilly a l’intelligence de conforter les stéréotypes du campagnard, sans jamais les juger. Les cinéastes laissent tout l’espace visuel, mais aussi sonore à Brian, pour qu’il nous conte sa vision du monde. Le format western (2:35) est délaissé pour un format carré (1:33), qui casse d'emblée l'attente du spectateur face à ces paysages très cinématographiques. Une impression étouffante se détache des images, de n’avoir jamais accès à un autre monde que le leur. Véritable bulle auto-destructrice, la famille de Brian est hantée par l’ennui, qu’elle trompe comme elle le peut. Subissant de plein fouet une crise économique et sociale sans précédent, l’univers des hillbillies se délite dans la négation la plus totale. La voix-off exprime le fantasme de Brian à voir renaître un jour la gloire de ses ancêtres, des textes écrits par lui-même, une poésie à la rage sous-jacente.

Copyright New Story

Nous sommes des témoins amères devant The Last Hillbilly. Le documentaire pourrait résonner comme un appel s'il ne capturait pas la blessure béante d'un monde déjà oublié, qui n'existe que dans les yeux de ces quelques survivants. 


Laura Enjolvy



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