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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #130. Semaine du 11 au 17 avril



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 11 Avril au 17 Avril



Lundi 12 Avril. La Guerre des Mondes de Steven Spielberg sur W9.

Ray Ferrier est un docker divorcé et un père rien moins que parfait, qui n’entretient plus que des relations épisodiques avec son fils Robbie, 17 ans, et sa fille Rachel, 11 ans. Quelques minutes après que son ex-femme et l’époux de cette dernière lui ont confié la garde des enfants, un puissant orage éclate. Ray assiste alors à un spectacle qui bouleversera à jamais sa vie…


La Guerre des Mondes s’inscrit dans un ensemble d’œuvres Spielberienne décortiquant l’Amérique post-11 Septembre. Minority Report pointe du doigt les dérives d’un système judiciaire faussé, Le Terminal met fin au rêve américain, La Guerre des Mondes s’empare quant à lui de la peur qui plane. 28 ans après, le cinéaste désenchante sa rencontre avec le troisième type. Imbibé par une imagerie forte en symbole — Tom Cruise recouvert de poussière blanche — le réalisateur offre son blockbusters le plus horrifiquement cauchemardesque. Si l’optimisme qui le définit pointe par instant, La Guerre des Mondes est avant tout le récit d’une humanité retournant à ses instincts primitifs de survie, habités par la peur, en d’autres mots détruite. Quelques mois plus tard, Spielberg offrira son chef-d’œuvre mésestimé, Munich, clôturant son analyse de l’Amérique en apportant frontalement et funestement le terrorisme moderne.


Mercredi 14 Avril. Amanda de Mikhael Hers sur Arte.

Paris, de nos jours. David, 24 ans, vit au jour le jour. Il jongle entre différents petits boulots et recule, pour un temps encore, l’heure des choix plus engageants. Le cours tranquille des choses vole en éclats quand sa sœur ainée meurt brutalement. Il se retrouve alors en charge de sa nièce de 7 ans, Amanda.

La mort brutale de cette sœur ne vient ni d’une maladie, ni d’un accident, mais bel et bien des attentats parisiens du 13 novembre 2015. Mikhael Hers part du réel pour s’engouffrer dans le romanesque et y puiser toute la puissance de la fiction. Celle qui permet de faire d’Amanda un pansement pour guérir les plaies de ces évènements. De tout cela il émerge quoi au juste ? Un film sensible, aussi radieux que suspendu avec ce Paris si ordinaire et pourtant si différent. Amanda est à bien des égards une œuvre simple, presque dépouillée, qui sait que son affect ne peut se trouver que dans sa pudeur. Mais aussi, par ce duo, ce Vincent Lacoste renversant d’émotions et cette jeune, très jeune, Isaure Multrier tout simplement bouleversante.



 

Jeudi 15 Avril. Le Chant du Loup de Antonin Baudry sur M6.

Un jeune homme a le don rare de reconnaitre chaque son qu’il entend. À bord d’un sous-marin nucléaire français, tout repose sur lui, l’Oreille d’Or. Réputé infaillible, il commet pourtant une erreur qui met l’équipage en danger de mort. Il veut retrouver la confiance de ses camarades, mais sa quête les entraine dans une situation encore plus dramatique. Dans le monde de la dissuasion nucléaire et de la désinformation, ils se retrouvent tous pris au piège d’un engrenage incontrôlable.

Survival cylindrique, dont l’onde d’émission se fait aussi haletante que politique ; venant brouiller le signal d’un cinéma français peu enclin à ce genre d’objet aussi proprement divertissant qu’intimement mystérieux, Le Chant du Loup est tout simplement une magistrale claque. Antonin Baudrey, dont c’est le premier film, parvient à créer une œuvre ambitieuse aussi bien dans le récit qu’elle déroule que dans l’ambiance qu’elle tient à imposer. Voici donc du cinéma thrillesque dont la tension est omniprésente et qui parvient au milieu de tout cela, à donner une émotion, une poésie, une âme à ce qui aurait pu n’être qu’un exercice de style. Définitivement un des meilleurs films français de 2019.

 

Thibaut Ciavarella

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