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[CRITIQUE] : Wander Darkly

Réalisatrice : Tara Miele
Acteurs : Sienna Miller, Diego Luna, Aimee Carrero,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min.

Synopsis :
Une histoire d'amour réaliste et magique d'un couple qui doit faire face aux conséquences d'un accident de voiture dévastateur.

 

Critique :


Pour les amoureux des comédies romantiques saupoudrées d'une bonne (grosse ?) dose de fantastique, la très belle surprise qu'incarne Wander Darkly de Tara Miele pourrait presque être le rejeton improbable entre les vénérés Eternal Sunshine of The Spotless Mind (en moins excentrique et savoureusement absurde) et Ghost, avec sa romance dramatique valsant gentiment avec la métaphysique via un pitch accrocheur, même si un poil brouillonne sur la durée - suite à un accident, une femme convaincue de sa mort retrace les prémisses puis la déchéance de son couple.
Tout démarre très vite, l'intrigue ne mettant qu'une poignée de minutes pour installer ses enjeux dramatiques : on suit lors d'une escapade nocturne, Adrienne et Matteo, un couple aux fissures bien réelles.
Leur petit bout de chou de six mois semble représenter plus une tentative ratée de réanimation romantique que de finalité rêvée, et il y a une furieuse odeur d'infidélité dans l'air.

Copyright Lionsgate

Sur le chemin du retour en voiture, une dispute éclate, et si tout laisse finalement penser qu'ils sont arrivés à une impasse, un SUV débarquent dans le cadre et emportent tout sur son passage - même le spectacteur.
Ce qui s'en suit, après le réveil d'Adrienne à l'hôpital face à son propre corps inerte (mais est-elle réellement morte ?) suivi d'un twist conséquent (un syndrome de Cotard, qui provoque la croyance délirante que l'on est mort ou que l'on n'existe plus), est une épopée intime entre passé, présent et futur, convoquant la fragilité/versatilité de la mémoire pour mieux découvrir des vérités douloureuses - et toutes plus ou moins centrées sur la mort ou non, de l'amour qui unit les deux personnages principaux -, ou chacun apporte son propre ressentiment à l'histoire (de sorte que les flashbacks/projections/fantasmes changent en fonction de la personne qui parle), qui à la rendre plus alambiquée - mais pas moins immersive.
Adroitement monté et rythmé (la fluidité de l'effort explose au visage comme rarement dans un long-métrage ces derniers mois), véritable mosaïque surréaliste qui passe avec plus ou moins de justesse du portrait naturaliste d'un couple (de la naissance craquante et fougueuse de la passion initiale aux fardeaux financiers et émotionnels de la vie de famille) au drame psychologique - riche en séquences profondément claustrophobiques -, Wander Darkly trouve sa singularité mais surtout sa puissance sous les traits habités d'une Sienna Miller éblouissante en âme étourdie et torturée.

Copyright Lionsgate


Elle est le phare incandescent d'un métrage totalement voué à sa cause (même si Diego Luna lui offre un répondant solide, au romantisme calme et touchant) peut-être un peu trop soigné et conventionnel pour son bien, dont le lyrisme assumé sublime son auscultation du désordre amoureux à laquelle il est difficile de donner une réponse exacte - comme toute grande énigme de l'existence.


Jonathan Chevrier



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