[CRITIQUE] : Madame Claude
Réalisatrice : Sylvie Verheyde
Avec : Karole Rocher, Roschdy Zem, Garance Marillier, Pierre Deladonchamps,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Drame, Biopic.
Nationalité : Français
Durée : 1h52min
Synopsis :
Fin des années 1960, Madame Claude règne sur Paris et au-delà grâce à son commerce florissant. En réinventant les codes de la prostitution, en empruntant ceux de la bourgeoisie et en s’inventant un passé respectable, elle est devenue une femme d’affaires redoutée et estimée du monde politique au grand banditisme. Femme de pouvoir dans un milieu et une époque d’hommes, à la veille des grands mouvements de libération de la femme, elle sera aussi le témoin de la fin d’une époque. Sa rencontre avec Sidonie, son opposée mais aussi son alter ego, sera imperceptiblement le fil conducteur de l’érosion de son empire. Sidonie est la fille qu’elle s’est choisie, qui deviendra presque son bras droit. Pour la première fois de sa vie, elle tient à quelqu’un. Elle qui tient le tout Paris dans ses carnets, qui s’est construite sur la haine et la honte, aimer quelqu’un, ça, elle ne sait pas le gérer. Sans le vouloir, et sans doute aussi car elle représente la liberté et l’indépendance, Sidonie précipitera sa chute...
Critique :
Avec #MadameClaude, Sylvie Verheyde dresse le portrait de cette femme d'affaires redoutée en s'éloignant du système dans lequel elle évolue. Une vision dénuée d'intérêt, malgré cette volonté louable de montrer le personnage dans toute son ambivalence. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/OQA8Y2M1ui
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 3, 2021
Un temps prévu pour la salle, le nouveau film de Sylvie Verheyde, Madame Claude, est sorti directement sur Netflix le 2 avril. Après s’être intéressée à la figure de la call-girl dans Sex Doll (2015), la cinéaste a confié vouloir explorer l’envers du décor, explorer une autre partie de ce monde, le proxénétisme. C’est au travers d’un personnage emblématique du monde de la nuit, Fernande Grudet, dite Madame Claude, qu’elle nous entraîne dans la France de Pompidou et dresse un portrait insipide et peu convaincant de la “maquerelle de la République”.
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La fascination autour de Madame Claude est intacte, malgré les années. Devenue célèbre grâce à son réseau de “filles” qu’elle envoyait dans les chambres d’illustres membres du gouvernement ou de stars de toutes nationalités dans les années 60, sa vie avait déjà fait les frais d’une adaptation sous les traits de Françoise Fabian dans un film érotique en 1977, réalisé par Just Jaekin. Un biopic peu fidèle d’après les dires de Sylvie Verheyde, qui brosse dans le sens du poil cette femme beaucoup plus ambivalente qu’on veut bien nous la montrer. Quand la cinéaste s’est prise de passion pour ce projet de film, sa première volonté était de montrer le côté sombre de Claude. Menteuse invétérée, Fernande la provinciale issue d’une famille pauvre, s'est réinventée une fois sur Paris. Elle est devenue Claude, d’origine bourgeoise, éduquée chez les Soeurs visitandines et résistante pendant la guerre. La cinéaste prend donc de grande liberté dans son récit pour nous raconter une toute autre histoire, celle d’une maquerelle manipulatrice, qui mène ses filles à la baguette tout en jonglant dans un milieu d’hommes (donc dangereux). Madame Claude est le portrait d’une femme sous la France de Pompidou, prônant la seule émancipation qu’il lui soit accessible, celle du corps. Tandis qu’elle l’offre contre de l’argent, son esprit tourne à plein régime et fomente un business lucratif. “Prendre l’argent là où il y en a et baiser les hommes de l’intérieur” comme le personnage l’apprend à une de ses nouvelles protégées, Sidonie, interprétée par Garance Marillier. Une relecture qui se veut féministe, jouant sur la dichotomie entre le monde de la prostitution (un monde de pouvoir régit par les hommes) et la figure de la maquerelle, comme une femme qui a réussit son ascension sociale.
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