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[CRITIQUE] : The Closet

Réalisateur : Kim Kwang-bin
Acteurs : Ha Jung-Woo, Heo Yool, Nam-Gil Kim,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Fantastique.
Nationalité : Sud-coréen.
Durée : 1h38min.

Synopsis :
Sang-won, architecte et veuf depuis peu, s’installe dans une nouvelle maison avec sa fille Ina. Rapidement, celle-ci entend d’étranges bruits émaner du placard de sa chambre. Du jour au lendemain, l’enfant disparaît sans laisser de trace. Un chaman vient trouver Sang- won et lui propose de l’aider à retrouver sa fille…




Critique :


Bien qu'on ne l'avouera plus vraiment aujourd'hui (la honte quand-même hein), quand on était môme, on avait tous peur à l'idée d'avoir un monstre aussi bien sous notre lit que dans notre placard, férocement persuadé qu'il n'y avait pas simplement que nos vêtements dedans.
C'est en partant de cette frayeur quasi-universelle, tout en contredisant gentiment la naïveté de Narnia (un monde magique et merveilleux dans un placard... really ?), que Kwang-bin Kim dégaine son ambitieux premier long-métrage The Closet, ou un vieux placard sert tout simplement de portail vers le royaume des morts... pas merci Ikea Corée.
Porté par le génial Ha Jung-woo, le film suit l'histoire perturbée de Sang-won qui, après la mort tragique de sa femme dans un accident de voiture, déménage au sein d'une nouvelle maison pour essayer de renouer avec sa jeune fille Yi-na, et de redémarrer une nouvelle vie.
Tentant d'équilibrer son deuil encore vif avec sa carrière d'architecte, Sang-won a du mal à trouver du temps pour Yi-na (qu'il pense même envoyer dans un internat), et il n'est donc pas particulièrement inquiet lorsqu'elle commence à parler à un ami imaginaire - après tout, pourquoi pas.
Malheureusement, le dit ami se révèle être un esprit malveillant venant tout droit de son placard, et quand sa fille vient à disparaître, il ne sait plus quoi faire et est même blâmé par les autorités.

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Mais Kyung-hoon, un homme étrange se considèrant publiquement comme un exorciste, débarque dans le game et prétend pouvoir aider Sang-won, tant il semble avoir connaissance du mal qui se cache à l'intérieur du placard...
À part les zombies sprinteurs du décevant Peninsula, 2020 n'a été une cuvée d'exception pour l'horreur coréenne et fort heureusement, 2021 démarre sous de meilleurs auspices avec ce premier effort citant autant le Dark Water de Nakata que le diptyque Insidious de Wan, avec des faux airs de Searching - Portée disparue d'Aneesh Chaganty; un petit bout de cinéma de genre trompant ses airs familiers avec une vraie maîtrise narrative et formelle.
Embaumé dans une atmosphère inquiétante et tendue, The Closet nourrit ses penchants surnaturels autant avec ce qu'il faut de sursauts plutôt bien amenés (SFX décents, esprits aussi menaçants que vicieux,...), que par une dimension humaine déchirante, tant son horreur profondément mélancolique, ne sert in fine que de cadre sombre pour un mélodrame psychologique douloureux sur une relation père-fille à la dérive, mais aussi et surtout le parcours personnel et initiaque d'un homme tentant de devenir un meilleur patriarche pour sa progéniture.
Familier donc pour une ghost story, mais furieusement efficace et humain.


Jonathan Chevrier



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