[CRITIQUE] : Come Away
Réalisatrice : Brenda Chapman
Acteurs : Angelina Jolie, David Oyelowo, Gugu Mbatha-Raw,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Fantastique, Drame, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h34min.
Synopsis :
Avant qu'Alice ne mette les pieds aux Pays des Merveilles et Peter Pan au Pays Imaginaire, ils étaient frère et sœur. Quand leur frère aîné meurt dans un accident tragique, ils font tout leur possible pour sortir leurs parents de la spirale de désespoir dans laquelle ils sont plongés, jusqu'à devoir choisir entre rester dans leur foyer ou fuir vers imaginaire.
Critique :
Sur le papier, Come Away de Brenda Chapman, dont c'est le premier run en solo derrière la caméra, avait tout du film familial craquant à l'univers vaguement Dickensien où l'Alice de Lewis Carroll et le Peter Pan de JM Barrie, sont des frères et sœurs dont la vie est uniquement ou presque, définie par la tragédie - le tout avec le couple Angelina Jolie et David Oyelowo en vedette.
À l'écran, ce divertissement fantasmé à tout du conte aussi fin que du béton armé et creux qu'un emballage de bonbon vide, une aventure fantastique confuse et ampoulée comme un mauvais téléfilm de Noël, qui donne la sale impression que le script fourre-tout a balancé toute la magie du genre au placard, pour mieux incarner une oeuvre inexplicablement sérieuse et rigide quelle est profondément déprimante, qui subit mal la comparaison avec le magnifique Wendy de Benh Zeitlin - qui incarne lui aussi une relecture des écrits de Barrie.
Expurgé ou presque de toute envolée fantastique (un comble quand on est censé conter les enfances des esprits ayant donnés naissance aux royaumes alternatifs de Neverland ou Wonderland) autant qu'il ne laisse aucun répit à son auditoire (il faut vite gérer la mort d'un enfant et la lente déchéance de ses parents), le film crée une sorte de " mythe d'origine " à la réalité alternative totalement déconcertante tant ce quelle dépeint ne correspond jamais aux histoires fictionnelles bien établies de Peter Pan et Alice, et encore moins aux situations du monde réel qui ont menés les auteurs à créer leurs personnages légendaires.
Semant une série inutilement compliquée d'«inspirations» pour les aventures ultérieures d'Alice et Peter, tout en tentant modestement de dégainer quelques commentaires sociaux plutôt faisandés (la sempiternelle lutte des classes, sans même questionner les disparités raciales dans l'Angleterre victorienne, à quoi bon placer un couple mixte en son coeur du coup ?), caractérisant ses personnages à la truelle (Jolie qui passe de la plus grande maman du monde à un zombie frêle et alcoolique qui traîne sa douleur comme un boulet intime, ou Oyelowo qui retombe trop facilement dans son penchant autodestructeur pour le jeu); Come Away est l'exemple parfait du divertissement familial ennuyant qui ne sait jamais à qui s'adresser (quitte à se perdre dans des scènes proprement consternantes), à l'approche pachydermique et pas du tout substantielle (l'anti-Labyrinthe de Pan en somme, dans sa fusion ratée des terreurs du monde réel et une escapade imaginative dans le fantastique).
Plus que l'ode à la fantaisie, à la créativité et à l'imaginaire espérée, le film refuse toute évasion et semble promouvoir une existence sous thérapie carabinée pour deux mômes, dirigés à l'arrache, s'échappant dans un monde hideusement fantastique, pour tromper un quotidien fait de dépendances diverses, de problèmes d'argent et de mort enfantine... pas vraiment feel good.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Angelina Jolie, David Oyelowo, Gugu Mbatha-Raw,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Fantastique, Drame, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h34min.
Synopsis :
Avant qu'Alice ne mette les pieds aux Pays des Merveilles et Peter Pan au Pays Imaginaire, ils étaient frère et sœur. Quand leur frère aîné meurt dans un accident tragique, ils font tout leur possible pour sortir leurs parents de la spirale de désespoir dans laquelle ils sont plongés, jusqu'à devoir choisir entre rester dans leur foyer ou fuir vers imaginaire.
Critique :
Semant une série inutilement compliquée d'«inspirations» pour les aventures ultérieures d'Alice et Peter, #ComeAway refuse toute évasion imaginaire/magique et semble promouvoir une existence sous thérapie carabinée pour deux mômes s'échappant dans un monde hideusement fantastique pic.twitter.com/fthxzmj7NE
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) February 17, 2021
Sur le papier, Come Away de Brenda Chapman, dont c'est le premier run en solo derrière la caméra, avait tout du film familial craquant à l'univers vaguement Dickensien où l'Alice de Lewis Carroll et le Peter Pan de JM Barrie, sont des frères et sœurs dont la vie est uniquement ou presque, définie par la tragédie - le tout avec le couple Angelina Jolie et David Oyelowo en vedette.
À l'écran, ce divertissement fantasmé à tout du conte aussi fin que du béton armé et creux qu'un emballage de bonbon vide, une aventure fantastique confuse et ampoulée comme un mauvais téléfilm de Noël, qui donne la sale impression que le script fourre-tout a balancé toute la magie du genre au placard, pour mieux incarner une oeuvre inexplicablement sérieuse et rigide quelle est profondément déprimante, qui subit mal la comparaison avec le magnifique Wendy de Benh Zeitlin - qui incarne lui aussi une relecture des écrits de Barrie.
Copyright DeaPlaneta |
Expurgé ou presque de toute envolée fantastique (un comble quand on est censé conter les enfances des esprits ayant donnés naissance aux royaumes alternatifs de Neverland ou Wonderland) autant qu'il ne laisse aucun répit à son auditoire (il faut vite gérer la mort d'un enfant et la lente déchéance de ses parents), le film crée une sorte de " mythe d'origine " à la réalité alternative totalement déconcertante tant ce quelle dépeint ne correspond jamais aux histoires fictionnelles bien établies de Peter Pan et Alice, et encore moins aux situations du monde réel qui ont menés les auteurs à créer leurs personnages légendaires.
Semant une série inutilement compliquée d'«inspirations» pour les aventures ultérieures d'Alice et Peter, tout en tentant modestement de dégainer quelques commentaires sociaux plutôt faisandés (la sempiternelle lutte des classes, sans même questionner les disparités raciales dans l'Angleterre victorienne, à quoi bon placer un couple mixte en son coeur du coup ?), caractérisant ses personnages à la truelle (Jolie qui passe de la plus grande maman du monde à un zombie frêle et alcoolique qui traîne sa douleur comme un boulet intime, ou Oyelowo qui retombe trop facilement dans son penchant autodestructeur pour le jeu); Come Away est l'exemple parfait du divertissement familial ennuyant qui ne sait jamais à qui s'adresser (quitte à se perdre dans des scènes proprement consternantes), à l'approche pachydermique et pas du tout substantielle (l'anti-Labyrinthe de Pan en somme, dans sa fusion ratée des terreurs du monde réel et une escapade imaginative dans le fantastique).
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Plus que l'ode à la fantaisie, à la créativité et à l'imaginaire espérée, le film refuse toute évasion et semble promouvoir une existence sous thérapie carabinée pour deux mômes, dirigés à l'arrache, s'échappant dans un monde hideusement fantastique, pour tromper un quotidien fait de dépendances diverses, de problèmes d'argent et de mort enfantine... pas vraiment feel good.
Jonathan Chevrier