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[CRITIQUE] : Des Mots sur les Murs


Réalisateur : Thor Freudenthal
Acteurs :  Charlie Plummer, Taylor Russell McKenzie, Molly Parker, Walton Goggins,…
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h55min

Synopsis :
Adam est un lycéen atteint schizophrénie paranoïde qui lutte contre de violentes hallucinations. Heureusement, un traitement expérimental pourrait lui permettre de cacher sa maladie à ses pairs et surtout à Maya, la fille de ses rêves.



Critique :


Alors que la St Valentin vient de tirer sa révérence il y a une poignée d'heures, force est de constater que l'on a rarement eu autant de teen movies pointer le bout de leur nez aussi bien sur les plateformes SVOD que sur le marché justement, de la VOD.
Pas forcément le plus manchot du lot, même s'il est lui aussi le fruit d'une adaptation facile d'un roman YA populaire (celui éponyme signé Julia Walton), Words on Bathroom Walls - Des Mots sur les Murs par chez nous - de Thor Freudenthal arpente avec une certaine aisance le terrain sinueux de la sensibilisation sur la santé mentale des adolescents, se faisant une mission de dénoncer gentiment les tropes du genre (en faisant du sympathique Never Been Kissed/College Attitude une madeleine de Proust pour les deux héros), tout en plongeant étrangement tête la première dedans, avec une toute petite pointe de complexité cela dit : les " parias " sont toujours beaux et spirituels, les adultes les côtoyant arrivent constamment avec des conseils sages et parfaitement rédigés en un rien de temps la représentation admirable d'un état psychologique complexe et effrayant est éternellement enlacé autour de la conquête amoureuse,...

JACOB YAKOB/LD ENTERTAINMENT AND ROADSIDE ATTRACTIONS

Pourtant, il y a du bon dans ce joli et pittoresque portrait d'un lycéen intelligent et socialement maladroit (Charlie Plummer, solide), qui cherche simplement à survivre à son année, après quoi il pourra s'inscrire dans une école de cuisine pour réaliser son rêve de devenir un grand chef digne du guide Michelin.
Un plan évidemment rendu moins simple à cause de ses ruptures mentales imprévisibles et des évanouissements causés par sa schizophrénie, qui se manifestent à l'écran par des poussées de fumée noire tourbillonnante qui inondent son quotidien.
Les voix intérieures qui le tourmentent, quant à elles, se matérialisent physiquement comme trois personnalités distinctes - la bonne fée hippie Rebecca, l'excité Joaquin et un bodyguard bourru sans nom - qui lui offrent des conseils contradictoires dans ses moments de crise.
Mais s'il offre une compréhension un poil plus évoluée de la schizophrénie - même si le tout reste cruellement artificiel -, il donne également un regard plutôt juste sur la stigmatisation, que ce soit dans les attitudes (pas toujours volontaires) des proches, des autres lycéens ou même du héros lui-même, qui cache longtemps sa maladie à celle qu'il aime; le tout embaumé dans un score (trop ?) présent et tendance de The Chainsmokers, contribuant grandement à sa réalité accrue.

JACOB YAKOB/LD ENTERTAINMENT AND ROADSIDE ATTRACTIONS

Il y a des instants de vérité, de grâce et de douleur dans ce portrait d'une adolescence troublée (beaucoup porté par un Andy Garcia d'une sagesse touchante), coming of age movie frappé par les réalités désorientantes de la schizophrénie, donnant parfois un traitement inhabituel et anxieux aux tropes du genre (un brin dans la veine de Good Will Hunting).
Dommage alors que le film se fait lui-même le miroir d'un adolescent lambda au coeur du genre balisé du teen movie : une entité constamment tiraillée entre l'envie de se démarquer et de s'intégrer.


Jonathan Chevrier