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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #111. Stop! Or My Mom Will Shoot

Copyright D.R.

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !


#111. Arrête ou ma mère va tirer ! de Roger Spottiswoode (1992)

Les 90's n'ont pas fait du bien à tous les héros du cinéma béni des années 80, surtout à Sylvester Stallone qui dans sa rivalité " box-officesque " avec Schwarzenegger, à lui aussi voulu arpenter, à tort et surtout aveuglément, le terrain sinueux de la comédie populaire, avec le manque de réussite criant et le ridicule maousse costaud que l'on connaît aujourd'hui.
Parangon de cette escapade maladroite (auquel Stallone s'est justement attaché pour griller la priorité à Schwarzy, qui n'en avait en fait strictement rien à foutre du projet), Arrête ou ma mère va tirer ! de Roger Spottiswoode - Demain ne meurt jamais, quand-même -, est de ces panouilles si obscures, si complètement dépourvus du moindre morceau de valeur rédemptrice, que l'on regarde l'écran avec une incrédulité stupéfaite, voire même une jouissance assez incroyable; tout en ayant constamment conscience que Stallone - au look impayable - n'est jamais à sa place durant les 87 minutes de supplice pure qu'incarne la péloche.

Copyright D.R.

Louchant sur le genre déjà usé du buddy movie comico-policier, en collant Sly non pas avec un flic charismatique, ni même avec un chien - assez commun à l'époque - mais avec sa môman " Golden Girl " Estelle Getty, le film, pondu par trois scénaristes (visiblement en vacances en pleine écriture), aligne tous les passages obligés (jusque dans une scène de suicide, ou en bon flic le héros doit dissuader un homme de sauter du haut d'un immeuble) et clichés du genre, tout en se perdant volontairement dans l'océan de la paresse humoristique ou aucun gag ne fonctionne - pas même celui de voir l'éternel Rocky en couche-culotte devant tout le monde.
Pantalonnade cartoonesque digne du pire épisode de Tex Avery, au complot éculé (un trafic d'armes illicites, abordé la même année avec plus de peps par Lethal Weapon 3) et à la relation filiale jamais vraiment poussé (pas de recherche du temps perdu ni de réconciliation salvatrice : elle est insupportable, et lui fait avec), Arrête ou ma mère va tirer !, réalisé (le peu de scènes d'action ne rivalise même pas avec la seconde équipe de Derrick) et incarné avec détresse (aucune alchimie entre les comédiens), est un immense nanar indéfendable.
Et le pire dans tout ça, c'est que l'on en a tous fait l'un de nos meilleurs plaisirs coupables... pardon Sly.


Jonathan Chevrier



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