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[FUCKING SERIES] : Lupin - Partie 1 : Superbe imitateur


(Critique - avec spoilers - de la première partie de la mini-série)


Sur le papier, il y avait quelque chose d'assez casse-gueule à l'idée de voir Netflix, pas toujours finaude dans ses productions hexagonales, se lancer dans un rafraîchissement 2.0 du mythe d'Arsène Lupin, en essayant de s'inscrire dans la droite lignée de la BBC avec son Sherlock.
Casse-gueule mais pas moins alléchant, puisque mué par une envie d'incarner plus une vraie variation qu'une adaptation classique au coeur du Paris des années 2000 - et non de la Belle Époque -, avec un Omar Sy au sommet de son charisme en vedette.
Quoiqu'en diront les mauvaises langues, qui avaient déjà condamnés la série dès l'annonce de sa production, Lupin, estampillée second gros rendez-vous série de l'année 2021 pour la plateforme (la saison 3 de Cobra Kai est sorti il y a à peine une semaine), est une excellente surprise, qui fait du héros né de la plume de Maurice Leblanc, le porté étendard d'un show malin et grisant, pas si éloigné d'un autre mythe de la littérature - Le Comte de Monte-Cristo.

Copyright Emmanuel Guimier/Netflix

À l'adolescence, la vie d'Assane Diop a été tragiquement bouleversée lorsque son père est décédé en prison, peu de temps après avoir été accusé et condamné pour un vol qu'il n'a pas commis.
Grandissant dans le désir féroce d'offrir justice son père, quitte à gentiment mettre de côté sa vie de famille de côté, l'informaticien surdoué littéralement obsédé par les aventures sur papier d'Arsène Lupin, va justement trouver dans les récits de LeBlanc, les éléments majeurs pour accomplir sa vengeance personnelle : laver l'honneur de son père et le venger pour de bon...
Entre braquages/inflitrations de haut vol (toujours sous la figure tutélaire de Lupin, gentleman voleur aux méthodes imaginatives et surprenantes), enquête policière et regard touchant sur l'amour filial, la série plus ou moins audacieuse de George Kay (Criminal) et François Uzan (Family Business) joue à fond les ballons la carte de la proposition ludique et enthousiaste, avec une mise en scène assurée - même dans l'action -, et un rythme aussi fluide que son écriture est maligne (avec une narration entre passé et présent, via des flashbacks n'alourdissant jamais l'intrigue, et quelques rebondissements vraiment haletant), flanquée au basque d'un copycat rebelle mais férocement attachant dans sa détermination à mener son entreprise à bien.
Un parti pris payant de bout en bout, sublimé autant par une exploration de thèmes importants et d'actualités (l'immigration, le racisme, les inégalités entre les classes sociales et l'abus de privilèges) que par la partition quatre étoiles d'un Omar Sy totalement conscient d'être fait pour le rôle (élégant, charmeur, énergique et totalement crédible, il s'éclate dans ses mille et une fourberies, et son plaisir est contagieux).

Copyright Emmanuel Guimier/Netflix

Dynamique même si peu original - pas forcément un souci en soi - ni exempt de quelques petits défauts dommageables (la profondeur fragile des seconds rôles, un jeu parfois superficiel de certains comédiens ou encore un petit ventre mou en cours de route, dès les deux épisodes de Marcela Said en gros), mais suffisamment riche en rebondissements et en humour accrocheur, Lupin est un divertissement honnête qui vaut décemment son pesant de pop-corn et incarne un client plus que potentiel pour vos prochains soirées/week-end de binge-watching intense (et qui ne cherche jamais, modestement, à être plus que cela).
Vous ne le regretterez pas, et on a tous clairement envie de voir la suite.


Jonathan Chevrier



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