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[CRITIQUE] : Unplanned


Réalisateurs : Cary Solomon et Chuck Konzelman
Avec : Ashley Bratcher, Emma Elle Roberts, Robin DeMarco,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame, Biopic.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h49min.

Synopsis :
L'histoire vraie d'Abby Johnson, l'une des plus jeunes directrices d'une clinique approuvée par le Planning familial américain pour pratiquer des avortements. Un événement va la faire basculer dans l'autre camp, celui des " pro-life ".



Critique :


Petit carton dans les salles US au printemps 2019, adoubé par la politique gerbante de ce bon vieux Donald, Unplanned de Chuck Konzelman et Cary Solomon (et produit par Pure Flix, firme habituée aux productions évangélistes mais surtout bas du front), est un put*** d'outil propagande irritant et détestable emballé avec la plus grande platitude qui soit, et qui peut même s'avérer être une oeuvre profondément irrespectueux de la santé des femmes, dont les droits sont toujours aussi opprimés malgré les années qui passent.
Biopic totalement partisan d'Abby Johnson, une directrice de planning familial devenue militante anti-avortement (en termes simples, l'activiste anti-avortement a TOUJOURS raison, et quiconque pense le contraire a tort et devient de facto l'un des nombreux responsables de la «déshumanisation» de la société moderne), autant que pur nanar de compétition comme on en a rarement vu (même dans les tréfonds de la VOD), le film questionne clairement sur comment une propagande religieuse et politique aussi malveillante et potentiellement dangereuse a pu aussi facilement se frayer un chemin dans les salles obscures et les télévisions mondiales.

(Michael Kubeisy / Pure Flix)

S'il ne faisait que prêcher aux convertis - comme c'est le cas des autres titres «religion et famille» de son distributeur Pure Flix -, alors ce ne serait qu'une petite nuisance gênante voire même totalement inoffensive, mais le film cherche et voit plus loin en diffusant mondialement un tissu de mensonges qui pourraient mettre en danger la santé des femmes.
Dans un climat où les droits des femmes sont sensiblement et constamment bafoués (et où le vice-président américain pouvait, à l'époque de sa sortie, être suffisamment confiant pour pouvoir tweeter son soutien à un film anti-avortement), le film se sent particulièrement armé pour faire mal, notamment au planning familial caricaturé comme l'organisation du diable sur terre, aussi avide que particulièrement lucrative.
Dans plusieurs États américains, les gouvernements s'efforcent de restreindre l'accès à l'avortement et y parviennent (comme en Alabama, ou même les grossesses résultant d'un inceste ou d'un viol ne peuvent pas être légalement interrompues) et avec Unplanned, ces lois sont glorifiées par la puissance indéniable du médium cinématographique, prêtant un triomphe moral et sans nuance au mouvement anti-avortement que la loi seule ne peut pas fournir sur ses pancartes (alors qu'il nie les innombrables vies ruinées et même terminées par ces lois rétrogrades).

(Michael Kubeisy / Pure Flix)

Dans un sens, le public devrait pouvoir accéder librement à Unplanned, ne serait-ce que pour voir à quel point ce type de cinéma - majoritairement évangélique - est devenu confiant (logique, ces films sont applaudis par ceux qui ont le pouvoir de changer la loi), tant il refuse toute la complexité de la rhétorique pro ou anti-avortement, tout en affirmant lourdement, à travers la fiction et la manipulation, que la cruauté se cache derrière l'acte d'avortement.
Reste que le film a au moins réussi à mettre en exergue une vérité indéniable et terrifiante : À Hollywood, pour peu qu'on puisse en faire du profit, les droits des femmes sont très, très faciles à ignorer.


Jonathan Chevrier



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