[CRITIQUE] : In Search of Darkness
Réalisateur : David A. Weiner
Avec : John Carpenter, Heather Langenkamp, Joe Dante, Jeffrey Combs, Greg Nicotero, Barbara Crampton, Bill Moseley, Tom Holland, Sean S. Cunningham, Caroline Williams,...
Distributeur : - (Shadows)
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Américain.
Durée : 4h24min.
Synopsis :
Une exploration des films d'horreur des années 80 à travers le point de vue des acteurs, réalisateurs, producteurs et artisans SFX qui les ont réalisés, et leur impact sur le cinéma contemporain
Critique :
Sur le papier, force est d'avouer que le cinéaste David A. Weiner était incroyablement ambitieux en décidant d'affronter tête baissée une décennie - entière - aussi riche que les merveilleuses 80s, sans doute la période la plus transitoire dans l'histoire du cinéma horrifique.
Véritable odyssée à la (re)découverte de ce qui a forgé notre cinéphilie tout autant que notre amour du cinéma de genre, In Search of Darkness est une expérience profondément grisante et jouissive, une oeuvre fleuve (4h20 au compteur, quand on kiffe, on ne joue pas la montre) qui transpire la passion de l'horreur sous toutes ses formes, de celle qualitative à celle qui tâche - volontairement ou pas -, et dont chaque bord de la pellicule embrasse tous les excès pour mieux démontrer combien le paysage sociopolitique délétère couplé à une société oppresive, furent le terreau de frustration parfait pour qu'une pluie de talents se libérent et renouvellent le septième art, et encore plus un genre honteusement snobé (et qui l'est toujours encore un peu aujourd'hui).
Itération (un poil mécanique mais nécessaire) année après année du riche catalogue de la décennie, le documentaire, bien aidé par une pluie d'intervenants directement concernés (réalisateurs, scénaristes, auteurs, rédacteurs, maquilleurs, comédiens, techniciens,... et cela fait quelque chose de revoir les recettes Tobe Hooper, Larry Cohen et même Stuart Gordon, qui nous ont quittés bien trop tôt), le film fourmille de détails et d'anecdotes proprement géniales (et ne soufflant pas que des flatteries, bien au contraire), enrobé dans un nuage de nostalgie et d'enthousiasme qui ne rend que plus formidable ce balayage éclairé et loin d'être uniforme (tous les types de bandes sont abordés, du fantastique sobre aux envolées gores et dégoulinantes), prouvant autant la crédibilité que la diversité d'approches de ses auteurs.
De la démocratisation des sacro-saintes (surtout à Hollywood) franchises à l'explosion démesurée de la VHS (avec ses possibilités économiques nouvelle), de l'opposition/complémentarité improbable entre le côté expérimental de la salle obscure et révolutionnaire de la consommation maison (accentuant tout statut de culte d'un film sur un simple effet de bouche à oreille), de la créativité bricolé - voire parfois férocement artisanaux - à la débrouillardise grandiose (les CGI n'étaient qu'à leurs débuts, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme, certains efforts arrivant même aujourd'hui, à résister aux affres du temps), de l'opportunisme craspec (les franchisations à outrance, la 3D balbutiante usé comme une gimmick souvent foireuse) au sentiment excitant de dévorer une oeuvre pour ce qu'elle invoque à notre imaginaire (de la magie des affiches/couvertures toutes plus créatives et aguicheuse que les autres, à l'idée de braver les interdits parentaux)... In Search of Darkness n'oublie rien ni personne (et encore moins ses intervenantes féminines, d'autant plus sur le sujet de l'avènement de la " final girl "), et retranscrit le délire intense et - souvent - viscéral qui muait l'horreur sur cette courte mais intense période.
Hommage sincère et vibrant sur une époque vénérée même dans ses imperfections fâcheuses (un manque de lumière pour les comédiens/comédiennes issues des " minorités ", un problème qui n'a pas totalement été résolu depuis), ou l'expression créative était soutenu des deux côtés (industrie comme spectateurs), ou le partage d'une oeuvre était résolument plus enthousiaste (et donc génial) mais surtout ou chaque artisans comprenaient un minimum le cinéma de genre pour mieux le transcender (ils se comptent sur une main méchamment amputée aujourd'hui); In Search of Darkness est une lettre d'amour aux 80s absolument essentielle pour ceux qui en sont raide dingue... comme nous.
Jonathan Chevrier
Avec : John Carpenter, Heather Langenkamp, Joe Dante, Jeffrey Combs, Greg Nicotero, Barbara Crampton, Bill Moseley, Tom Holland, Sean S. Cunningham, Caroline Williams,...
Distributeur : - (Shadows)
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Américain.
Durée : 4h24min.
Synopsis :
Une exploration des films d'horreur des années 80 à travers le point de vue des acteurs, réalisateurs, producteurs et artisans SFX qui les ont réalisés, et leur impact sur le cinéma contemporain
Critique :
Hommage sincère sur une époque charnière vénérée même dans ses imperfections, ou le partage d'une oeuvre était bien plus enthousiaste, #InSearchofDarkness est une lettre d'amour aux 80s et au cinéma de genre absolument essentielle pour ceux qui en sont raide dingue... comme nous. pic.twitter.com/MaMjw2DgYO
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) January 24, 2021
Sur le papier, force est d'avouer que le cinéaste David A. Weiner était incroyablement ambitieux en décidant d'affronter tête baissée une décennie - entière - aussi riche que les merveilleuses 80s, sans doute la période la plus transitoire dans l'histoire du cinéma horrifique.
Véritable odyssée à la (re)découverte de ce qui a forgé notre cinéphilie tout autant que notre amour du cinéma de genre, In Search of Darkness est une expérience profondément grisante et jouissive, une oeuvre fleuve (4h20 au compteur, quand on kiffe, on ne joue pas la montre) qui transpire la passion de l'horreur sous toutes ses formes, de celle qualitative à celle qui tâche - volontairement ou pas -, et dont chaque bord de la pellicule embrasse tous les excès pour mieux démontrer combien le paysage sociopolitique délétère couplé à une société oppresive, furent le terreau de frustration parfait pour qu'une pluie de talents se libérent et renouvellent le septième art, et encore plus un genre honteusement snobé (et qui l'est toujours encore un peu aujourd'hui).
Itération (un poil mécanique mais nécessaire) année après année du riche catalogue de la décennie, le documentaire, bien aidé par une pluie d'intervenants directement concernés (réalisateurs, scénaristes, auteurs, rédacteurs, maquilleurs, comédiens, techniciens,... et cela fait quelque chose de revoir les recettes Tobe Hooper, Larry Cohen et même Stuart Gordon, qui nous ont quittés bien trop tôt), le film fourmille de détails et d'anecdotes proprement géniales (et ne soufflant pas que des flatteries, bien au contraire), enrobé dans un nuage de nostalgie et d'enthousiasme qui ne rend que plus formidable ce balayage éclairé et loin d'être uniforme (tous les types de bandes sont abordés, du fantastique sobre aux envolées gores et dégoulinantes), prouvant autant la crédibilité que la diversité d'approches de ses auteurs.
(Promotional release poster by Graham Humphreys) |
De la démocratisation des sacro-saintes (surtout à Hollywood) franchises à l'explosion démesurée de la VHS (avec ses possibilités économiques nouvelle), de l'opposition/complémentarité improbable entre le côté expérimental de la salle obscure et révolutionnaire de la consommation maison (accentuant tout statut de culte d'un film sur un simple effet de bouche à oreille), de la créativité bricolé - voire parfois férocement artisanaux - à la débrouillardise grandiose (les CGI n'étaient qu'à leurs débuts, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme, certains efforts arrivant même aujourd'hui, à résister aux affres du temps), de l'opportunisme craspec (les franchisations à outrance, la 3D balbutiante usé comme une gimmick souvent foireuse) au sentiment excitant de dévorer une oeuvre pour ce qu'elle invoque à notre imaginaire (de la magie des affiches/couvertures toutes plus créatives et aguicheuse que les autres, à l'idée de braver les interdits parentaux)... In Search of Darkness n'oublie rien ni personne (et encore moins ses intervenantes féminines, d'autant plus sur le sujet de l'avènement de la " final girl "), et retranscrit le délire intense et - souvent - viscéral qui muait l'horreur sur cette courte mais intense période.
Hommage sincère et vibrant sur une époque vénérée même dans ses imperfections fâcheuses (un manque de lumière pour les comédiens/comédiennes issues des " minorités ", un problème qui n'a pas totalement été résolu depuis), ou l'expression créative était soutenu des deux côtés (industrie comme spectateurs), ou le partage d'une oeuvre était résolument plus enthousiaste (et donc génial) mais surtout ou chaque artisans comprenaient un minimum le cinéma de genre pour mieux le transcender (ils se comptent sur une main méchamment amputée aujourd'hui); In Search of Darkness est une lettre d'amour aux 80s absolument essentielle pour ceux qui en sont raide dingue... comme nous.
Jonathan Chevrier