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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #114. Semaine du 15 au 21 novembre 2020


Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques
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Semaine du 15 Novembre au 21 Novembre



Dimanche 15 Novembre.

SOS Fantômes de Ivan Reitman sur Gulli.


Renvoyés par le doyen de leur faculté, trois experts en parapsychologie fondent une agence destinée à chasser les revenants. Sur un simple coup de fil, ils accourent pour éliminer les spectres menaçants. Rapidement, le standard de l’agence menace d’exploser : les fantômes déferlent sur toute la ville de New York.

Né dans l’esprit de Dan Aykroyd et John Belushi, SOS Fantômes est dès lors habité par l’humour du Saturday Night Live — émission dont émanent Aykroyd et Belushi. Doté d’un scénario bourré d’esprit et de précision, SOS Fantomes s’inscrit dans une époque de totale liberté pour les blockbusters, loin de la rigidité actuelle des studios. Dans la même veine que Retour Vers le Futur, le film de Ivan Reitman est impeccablement rythmé, drôle, spectaculaire et furieusement cartoonesque dans ses outrances visuelles et la créativité du cinéaste. Mais surtout, le boulot que fait SOS Fantomes il le fait humblement, sans vouloir se prétendre être autre chose et parvenant a insuffler une indéniable spontanéité. Tout cela explique en grande partie l’échec du reboot féminin de 2016 et fait atteindre la véritable suite du film de Ivan Reitman par son fils Jason Reitman avec appréhension — et un tantinet d’excitation.

La soirée continue avec... Panic Room de David Fincher à 23 h 35 sur France 2. Un Fincher qui étire la notion même du huis-clos et s’offre un véritable exercice de style qui — loin d’être vain — apporte toute l’épaisseur dont le film aurait pu manquer. Ainsi, au travers de la pure mise en scène, le cinéaste vient titiller un style très Hitchcockien, misant sur l’harponnage du spectateur afin de mieux le secouer dans tous les sens.

Mais aussi... à 23 h 50 TF1SeriesFilms propose 21 Jump Street de Chris Miller et Phil Lord. Les deux réalisateurs, derrière le génial La Grande Aventure Lego, parviennent a capté le ton juste, le long-métrage vogue entre respect de la série originale et émancipation de cette dernière lui permettant d’exister par lui-même. Ainsi, Miller et Lord impose leurs pattes, 21 Jump Street vient adroitement se nicher au carrefour entre un Edgar Wright de la trilogie Cornetto et un Adam McKay époque Very Bad Cops. Autrement dit, un film foutrement extravagant, déjanté le plus souvent, parvenant a se faire habilement burlesque et doté d’une réalisation ébouriffante de créativité.




Mardi 17 Novembre. 

X-Men Le Commencement de Matthew Vaughn sur C8.

Avant que les mutants n’aient révélé leur existence au monde, et avant que Charles Xavier et Erik Lehnsherr ne deviennent le Professeur X et Magneto, ils n’étaient encore que deux jeunes hommes découvrant leurs pouvoirs pour la première fois. Avant de devenir les pires ennemis, ils étaient encore amis, et travaillaient avec d’autres mutants pour empêcher la destruction du monde, l’Armageddon.

Après une période peu reluisante pour la saga X-Men, entre une fin de trilogie ratée et un Wolverine boursoufflé, ce prequel vient remettre la licence sur la bonne voie. En remontant le temps, Le Commencement vient également ressusciter un certain cinéma. En effet, Matthew Vaughn laisse planer une ambiance naviguant entre les James Bond des 60’s et certaines séries télé telles que Mission Impossible, cela donne à l’ensemble une patine vintage délicieuse. Mais plus encore, le film vient jouer avec l’Histoire, chose qui sera le cœur même de Days of Future Past, avec force et fun. Car, X-Men Le Commencement est autant un objet pop, aussi léger que cocasse qu’il n’est un drame mettant en son centre des questionnements autour de l’identité, le sentiment d’exclusion ou la violence.




Jeudi 19 Novembre. 

Zodiac de David Fincher sur TF1SeriesFilms.

Zodiac, l’insaisissable tueur en série qui sévit à la fin des années 60 et répandit la terreur dans la région de San Francisco. Prodigue en messages cryptés, il semait les indices comme autant de cailloux blancs, et prenait un malin plaisir à narguer la presse et la police. Robert Graysmith, jeune et timide dessinateur de presse, se lança corps et âmes dans ce qui deviendra, l’enquête de sa vie.

Alors que le cinéaste s’apprête à faire son retour après 6 ans d’absence avec Mank — sur Netflix en décembre, pourquoi ne pas replonger dans ce qui fait figure — pour moi — de meilleur film de David Fincher ? En effet, Zodiac opère une bascule dans le cinéma de son auteur, la mise en scène luxuriante de ses débuts laisse place à une épuration qui ne sera que décuplée dans des œuvres telles que Millenium ou Gone Girl. Dans un certain sens, on pourrait dire que Zodiac fait figure de film somme, on se fait envelopper dans une ambiance de thriller qui va peu à peu gratter la surface pour laisser apercevoir autre chose. Car ici, la chasse d’un serial killer est — presque — un gadget qui sert a émulsionné l’humain. C’est bel et bien une quête journaliste et l’obsession qui en découle que Fincher décortique, c’est là que ce cache les vies bousillées pour savoir. Dans cette histoire sans point, le cinéaste signe l’une des œuvres les plus fascinantes du cinéma américain des années 2000

 

Thibaut Ciavarella