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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #16. Miss Muerte

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Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'oeuvre de la Hammer, que des pépites cinéma bis transalpin en passant par les slashers des 70's/80's; mais surtout montrer un brin, la richesse d'un cinéma fantastique aussi riche qu'il est passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !


#16. Le Diabolique Docteur Z (Dans les Griffes du Maniaque) de Jesus Franco (1966)

Ah Jess (Jesús) Franco...
Tout amoureux du cinéma de genre, s'est déjà laissé aller à mirer une bande résolument barré de ce qui reste l'un des cinéastes les plus prolifiques du giron horrifique - plus de 200 péloches à son actif -, une frénésie filmique à en faire pâlir les faiseurs de rêves les plus actifs, mais aussi et surtout, à masquer le peu de ses pépites par un nombre incalculables de bisseries à (très) forte tendance Z sur les dernières années.
Car si Jess Franco n'a peur de rien, la peur sur pellicule elle, à décemment peur de lui...
Capable de tout et clairement du pire et du plus indéfendable qui soit (c'est souvent à cela qu'on le reconnait), le bonhomme a pourtant démarrer sa carrière sur quelques bandes arrivant sans peine à se classer dans le haut du panier de l'horreur de leur époque, comme la très prisée simili-trilogie L'horrible Dr. Orlof, Le Sadique baron Von Klaus et Les Maîtresses du Dr. Jekyll (clairement le moins bon du lot), ou encore... Miss Muerte, aka Le Diabolique Docteur Z dans l'hexagone.

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Reprenant avec habileté le thème du savant fou ridiculisé par ses confrères (une théorie sur l'influence du bien et du mal dans le corps humain), jusqu'à ce que mort s'en suive (littéralement, le doc Zimmer décédera d'un arrêt cardiaque), pour mieux le pervertir avec une vengeance accrocheuse (la fille du doc, qui reprend les mêmes expériences sur des cobayes humains transformés en robots, va se venger des scientifiques s'étant moqués de son cher papounet), et presque venue d'outre-tombe, le film, enveloppé dans un sublime noir et blanc (et une gestion des ombres tout aussi folle), y va franco (pardon) dans le délire gentiment morbide, appuyé par un humour noir maîtrisé et des dialogues d'une redoutable efficacité - avec la plume de Jean-Claude Carrière, collaborateur régulier à l'époque, de Buńuel.
Référencé (on pense souvent aux Yeux sans Visage de Franju, Franco en cornaquera d'ailleurs un remake officieux dans les 80's : Les Prédateurs de la Nuit), baroque et surréaliste (la scène de danse lascive de la fameuse Miss Muerte/Nadia, campée par la sculpturale Estella Blain), jouant constamment d'inventivité pour masquer ses moyens limités, et n'ayant même pas peur à l'idée de se laisser aller à un érotisme torride (pour les 60's); Le Diabolique Docteur Z est une petite pépite hantée de l'horreur hispanique, et une preuve qu'en des temps bénis, feu Jesús Franco était bien un solide faiseur de rêves.


Jonathan Chevrier



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