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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #14. Opera

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Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'oeuvre de la Hammer, que des pépites cinéma bis transalpin en passant par les slashers des 70's/80's; mais surtout montrer un brin, la richesse d'un cinéma fantastique aussi riche qu'il est passionnant à décortiquer.
Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !


#14. Opéra (Terreur à l'Opéra) de Dario Argento (1987)

Nous sommes le soir d’Halloween, la nuit commence à tomber à Haddonfield. Tom Carpenter et Alice Bava marchent depuis plusieurs minutes à la recherche d’une station-service. En effet, leur voiture est tombée en panne. La jauge d’essence est descendue d’un claquement de doigt. La pluie commence à s’abattre sur eux. Ils décident de courir pour éviter d’être trop trempés. Tom s’inquiète, car il croit s’enfoncer petit à petit dans les ténèbres. Alice, quant à elle, n’a pas envie de tomber sur un maniaque tout droit sorti d’un film d’horreur. Mais pourquoi avoir eu l’idée de sortir ce soir ? Tom venait de gagner deux places pour voir Faust dans un petit Opéra. S’engouffrant dans une forêt dépourvue de lumières, Alice trébuche et s’écroule sur le sol boueux. Tom la relève et un coup d’éclair éclaira un château. Quelle chance, ils vont pouvoir trouver un refuge pour la nuit.
Ils rentrent dans ce beau château du début du XVIIIème siècle. Bien que ce dernier soit immense, la décoration est sobre et poussiéreuse. Le seul bruit que l’on peut entendre est le crépitement du feu de la cheminée. Le couple regarde autour d’eux, Tom crie à plusieurs reprises mais personne ne répond. Ils décident d’avancer et de trouver le propriétaire du lieu. Avec un peu de chance, ce château était abandonné.
Ils traversent un long couloir assez sombre, mais au bout, Alice aperçoit la forme d’une porte qui se dessine. Elle regarde Tom avec insistance, ce dernier comprend qu’il va devoir l’ouvrir. Sa main touche la poignée couverte de toiles d’araignées. Le grincement de la porte créé un écho dans le couloir. Une lumière s’intensifie et éclaire la pièce. Ils y pénètrent et visualisent un homme devant une cheminée. Un aristocrate avec une canne pour se tenir debout et un costume en tweed. Ce dernier entend les respirations des deux jeunes gens. Il se retourne, leurs sourit et d’une voix d’outre-tombe leurs dit «Je vous attendais, depuis très longtemps…». La porte se ferme brutalement derrière eux
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Bonjour cher(e)s lectrices et lecteurs de Fucking Cinéphiles et bienvenues dans mon monstrueux monde. Un monde avec des tueurs en série, des crimes affreux et bien évidemment des hommes qui s’habillent en tweed. Je sus Vincent Price, votre humble serviteur et je ne savais pas comment introduire ce billet. J’ai demandé à mon meilleur ami, Le Gardien de la Crypte et c’est lui qui m’a encouragé à vous raconter une courte histoire. Bien évidemment, je n’ai pas eu le temps de la terminer. Toutefois, j’ai une excuse. Effectivement, j’ai dû venir au secours de mon ami Jason Voorhees, qui s’est coupé le tendon de la main gauche avec un sécateur. Il était de corvée de jardinage.
Bien, revenons à nos moutons et découvrons ensemble un film pour Halloween, c’est d’ailleurs pour cela que vous avez cliqué sur le lien. Vous connaissez Opéra ? Non ? Ça tombe bien, je vais vous en parler.
Dario Argento maîtrise le Giallo comme personne, mais ses heures de gloires sont assez lointaines. Pour ma part, Opéra reste son dernier grand film. Et pourtant, il n’est pas dénué de défauts. Voyez-vous, après un Phenomena qui s’est pris des critiques assez violentes, le bougre revient dans ce qu’il s’est faire de mieux, le Giallo. 

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Après s’être fait évincer de la mise en scène de l’adaptation de Rigoletto de Verdi, il décide de faire son propre film musical et se sert de Macbeth pour introduire ce dernier. Malheureusement, pour lui, rien ne va aller comme prévu et il va subir ce film jusqu’à sa libération dans les salles de cinéma. Dario Argento le considère comme la pire expérience de sa vie.
Bien évidemment les nombreuses réécritures et les remontages à foison se font ressentir dans le rythme du long-métrage. C’est totalement déséquilibré et le spectateur s’y perd un peu. D’autant plus que ce n’est pas le jeu des comédiens qui vont aider à rendre le film plus intéressant. Honnêtement, je me suis dis qu’Argento avait laissé les acteurs en roue libre ou bien il ne savait pas les diriger en commençant par Cristina Marsillach qui ne sait pas trop comment appréhender son personnage. 
Enfin, la pauvreté du budget se dévoile dans un final à la limite du nanar. La version intégrale avec la dernière séquence en Suisse laisse un goût d’inachevé et on se croirait dans un Jean Rollin. Toutefois, malgré un twist final dévoilé après 15 minutes de visionnage, je dois avouer qu’Opéra reste un grand film de par sa mise en scène et mises à mort très bien recherchées et filmées. De plus, ce côté sadomasochiste entre le tueur et l’héroïne est à la fois machiavélique et très sexualisé. Le tueur force cette dernière à regarder les différents meurtres, ce qui fait naître un lien assez fort entre eux. 

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Encore une fois, Argento sublime avec sa lumière et ses plans particuliers qui ont fait de lui le grand réal qu’il est aujourd’hui. Puis, un Argento sans Claudio Simmoneti n’est pas un véritable Argento. Et ce dernier, nous pond une bande-son assez mineure par rapport à celle dans Phenomena, mais toutefois efficace.
Bref, vous risquez d’être agréablement surpris avec cet Opéra, ou bien le contraire, mais il vous fera quelque chose, c’est certain.
Bien maintenant, vous vous demandez ce que je suis en train de faire avec cette cire, rappelez-vous de la fin de l’histoire. Nous quittions Tom et Alice, enfermés dans ce Château. J’ai besoin de modèles pour mon nouveau musée et je les attendais depuis très longtemps.
Joyeux Halloween les amis.


Jason