[SƎANCES FANTASTIQUES] : #12. House of Wax
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Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'oeuvre de la Hammer, que des pépites cinéma bis transalpin en passant par les slashers des 70's/80's; mais surtout montrer un brin, la richesse d'un cinéma fantastique aussi riche qu'il est passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !
#12. La Maison de Cire de Jaume Collet-Serra (2005)
Si Robert Zemeckis a vraisemblablement toujours su porté l'adhésion des cinéphiles sur ses réalisations, en revanche niveau production, le bonhomme a majoritairement eu le nez creux, produisant un bon lot de bousins horrifiques indéfendables avec sa bien nommée Dark Castle; seul un solide remake de The Grudge, un sympathique Esther et... La Maison de Cire d'un Jaume Collet-Serra qui commençait joliment à faire son trou, avant de se perdre un brin dans les actionners produit à la gloire du papounet énervé Liam Neeson.
Et il en fallait un minimum de corones, pour rendre divertissant et même plus que prenant, une relecture modernisé du classique d'André De Toth - porté par feu l'immense Vincent Price -, avec un casting de séries TV (Elisha " 24H Chrono ", Chad Michael " One Tree Hill " Murray, Jared " Supernatural " Padalecki,...) et une wannabe actrice tout droit sortie de la planète people (Paris Hilton).
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Ça ne sentait absolument pas le miracle sur le papier et pourtant, sous l'oeil averti de son clippeur de cinéaste - dont c'était le premier long -, House of Wax réussit la prouesse non négligeable de damner le pion à toutes les productions régressives de l'époque, en incarnant une pure bande horrifique jouissive et suffocante, à l'ambiance gothique savoureusement old school, sorte d'héritière plus ou moins volontaire des classiques de la Hammer et même, du cinéma baroque transalpin.
Ne faisant jamais de son héritage esthétique et visuel - particulièrement minutieux et léchée -, une fin en soi, respectant scrupuleusement tous les codes du slasher (tension sexuelle surprésente, boogeyman typé, cadre désolé perdu dans le trou du cul du monde, teenagers gentiment idiots et/ou inconscients,...), quitte à en épouser tous les travers (prévisibilité, écriture légère et jumps scares facile à la clé), le film transpire une certaine radicalité pour une production calibrée (c'est gore et un chouïa pervers), s'offrant même une mythologie plutôt maline (la famille Sinclair, creapy mais dont l'histoire est très bien amenée, en opposition avec les moins bien croqués jumeaux Nick/Carly) et quelques mises à mort bien brutale : comme celle d'Hilton, hallucinante de maniérisme, ou au moment de se donner à son copain (petite mort, dont une réelle a fait sa renommée), elle rencontrera in fine la grande faucheuse (la mort, tout court) dans un fracas plus que sanglant.
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Alors certes, on pourra logiquement taper sur le cabotinage de certains membres de son casting (pas aidé par une caractérisation fragile et une mise en place plus que laborieuse) ou une angoisse littéralement aux abonnés absents, mais l'inventivité de ses effets - tous quasiment en dur, pas un cadeau avec la cire -, la générosité de son final et sa propension à faire graduellement grimper la tension (superbe score de John Ottman en prime), en font un solide slasher légèrement déviant, qui revendique pleinement son héritage.
Et puis elles sont rares, les péloches horrifiques US récentes, à ne pas être écrasées par le spectre imposant du cinéma bis rital, terrain sinueux sur lequel énormément ce sont cassés les dents...
Jonathan Chevrier