[ENTRETIEN] : Entretien avec Marjane Satrapi (Étrange Festival 2020)
© Fred Ambroisine Photography/Étrange Festival |
Nous avons rencontré, à l'occasion de l'Etrange Festival, la cinéaste (anciennement autrice de bande dessinée) Marjane Satrapi. Celle qui est devenue célèbre grâce à sa création et sa propre adaptation de Persepolis a récemment sorti Radioactive, un film consacré au parcours de Marie Curie. Marjane Satrapi a pu bénéficier, dans le cadre de l'Etrange Festival, d'un carte blanche. Elle avait alors choisi cinq films : Hamburger Film Sandwich de John Landis, La Nina De Fuego de Carlos Vermut, Milla de Shannon Murphy, Prince Ehtejab de Bahman Farmanara et Tommy de Ken Russell. Ce sont des choix aussi éclectique que son travail. Elle nous explique ici comment est-ce qu'elle les a effectué, nous raconte son amour pour Paris et ses diverses expériences...
© Fred Ambroisine Photography. |
Que signifie l’Etrange pour vous ?
L’étrange c’est quelque chose qui m’inquiète un peu. Je trouve ça très beau quelque chose d’un peu inquiétant. Par exemple, les gens que je trouve les plus beaux ont un truc qui m’inquiète un peu, un truc étrange. Il y a aussi toujours une petite peur dans l’étrange.
Donc vous associez la beauté à la peur ?
Forcément, parce que c’est subjuguant la beauté, vous avez un peu peur quand vous êtes subjugué par quelque chose.
Votre film The Voices a été primé à l’Etrange Festival. Qu’est-ce que ça vous fait d’y revenir ?
Beaucoup de bien. Ce n’est pas seulement parce que mon film a été primé à l’étrange festival que je viens, c’est aussi parce qu’il y a ici des films qu’on ne pourra pas forcément voir en salles et moi j’adore voir les films en salles. C’est un festival que je connais donc prix ou pas prix, je le côtoie pour voir des films. Je trouve que c’est un super festival donc ça me fait plaisir.
Qu’est-ce que vous avez vu dans les éditions précédentes ? Vous avez vu des films qui vous ont marqué ?
Il y en avait un qui s’appelait Jeeg Robot (NDLR : On l’appelle Jeeg Robot, réalisé par Gabriele Mainetti, grand prix Nouveau Genre à l’Etrange Festival en 2016). C’était un film de science-fiction réaliste italien qui a eu tous les prix pour l’équivalent des César italiens mais je crois qu’il n’est même pas sorti en salles en France. J’ai trouvé ça incroyable, je me suis dit qu’ils avaient fait un film de science-fiction avec très peu de moyens, qu’il y avait quelque chose d’extraordinaire dans ce film.
Ce n’est pas un film de superhéros ?
Oui c’est un superhéros, c’est un type qui tombe dans une potion et qui devient superhéros mais tout semble plausible, c’est un film de superhéros réaliste, j’ai trouvé ça incroyable.
Comment est-ce que vous avez choisi les films que vous avez présenté cette année à l’Etrange ? Votre sélection est aussi éclectique que votre filmographie, est-ce un choix de votre part ?
Je suis éclectique de façon générale. Je n’aime pas un genre particulier. Je pense qu’il y a des mauvais films et des bons films et ça c’est complètement indépendant du genre. Vous avez des films d’auteurs qui sont nul à chier, vous avez des films d’auteurs qui sont supers, vous avez des films de superhéros qui sont horribles, d’autres qui sont géniaux. Un grand blockbuster peut être un chef d’œuvre comme un film d’auteur peut être de la merde et vice-versa. Ce n’est pas le genre qui détermine. J’ai vu Spiderman 4 ou 3, je ne sais plus, les bras m’en sont tombés tant que c’était mauvais mais Deadpool est un super film. Je choisis les films en fonction de ceux qui restent avec moi. Beaucoup de films disparaissent lorsque vous tirez la chasse après avoir été faire pipi après la séance. Et il y a des films qui restent avec vous, auxquels vous pensez, que vous avez envie de revoir. Ces cinq films sont un peu le reflet de ceux qui m’ont marqué et que j’avais envie de revoir.
Comment est-ce que vous avez procédé au choix ? Est-ce que vous avez une shortlist que vous avez dû écrémer ou c’est arrivé plus naturellement ?
Je me suis allongée, j’ai pensé à des films et ce sont les cinq premiers qui me sont venus à l’esprit. C’était très facile.
Il y en a d’autres après qui sont revenus ?
Oui, c’est comme quand on vous demande la liste de vos cinq films préférés, je n’ai pas cinq films préférés, j’ai cent films préférés. Mais s’il y a ça qui me vient en premier ça veut dire qu’ils sont un peu plus préférés que les autres.
On peut avoir les titres des films qui vous sont venus après ?
Maintenant non. Je ne pourrais pas vous le dire puisque c’était il y a un mois que j’ai fait ça donc j’ai oublié.
Pourquoi est-ce que vous avez choisi d’adapter la vie de Marie Curie dans votre dernier film ?
Ce n’était pas vraiment la vie de Marie Curie parce que le film s’appelle Radioactive et c’est autant sur l’histoire de la radioactivité que sur Marie Curie. Après, j’ai grandi avec le mythe de Marie Curie mais quand mon agente m’a dit qu’elle allait m’envoyer un scénario avec la vie de Marie Curie, je me suis demandé à quoi bon. Depuis les années 40 il y a eu tellement de films, de séries, de documentaires… Tellement de films ont été fait, je me suis demandé ce que je pouvais faire qui n’avait pas été dit avant... Quand vous avez un personnage féminin dans un scénario, elle est toujours liée à quelqu’un. C’est la femme de quelqu’un, c’est la fille de quelqu’un… Puis elle devient la fiancée, l’épouse puis l’épouse trompée puis la grand-mère qui fait des petits gâteaux, elle est toujours liée à une personne. Marie Curie était, dans tout ce que j’avais lu, la muse de Pierre Curie. Or elle était autant sa muse à lui que lui était sa muse à elle. Il y avait aussi une histoire scientifique, l’histoire d’une découverte et son impact sur le monde puisque la radioactivité a changé la face du monde. C’est comment nous, les êtres humains ont découvert ce qu’on en faisait. Je trouvais le sujet super actuel. C’était ce mélange qui m’intéressait, ce n’était pas seulement un biopic. Moi, j’ai envie de faire, comme je veux, treize films dans ma vie. Je veux que ces treize films soient aussi différents les uns des autres, j’avais envie de faire un grand film historique, sérieux. Le scénario était parfait.
Pourquoi treize films ?
Je ne sais pas, j’ai décidé. J’aime bien le chiffre treize. Une douzaine plus un.
Et pas un de plus si vous changez d’avis ?
Non, je ne veux faire que treize films. Si j’arrive à faire treize films.
J’ai entendu dire que vous étiez passionnée par la parfumerie…
Des fois on me fait des propositions un peu insolites et j’y vais toujours parce que quand c’est quelque chose que je n’ai jamais, je veux voir ce que ça fait. On m’a proposé de faire un parfum. J’ai donc travaillé avec un nez, une fille très bien qui est créatrice de parfum. On a élaboré un parfum, c’était super. C’était l’expérience la plus incroyable de ma vie. Vous vous retrouvez à sentir cette molécule et celle-ci... Et à imaginer laquelle va avec celle-ci… C’est un monde complètement à part et l’odorat est un sens qui est, je pense, pour tous les êtres humains… En français vous dîtes « je ne sens pas quelqu’un », qui veut dire « je ne l’aime pas » mais ça veut aussi dire « je n’aime pas l’odeur de cette personne ». L’odeur de quelqu’un est très importante. Quand je sens une odeur ça me ramène directement à un souvenir. Par exemple l’odeur de gomme je rappelle à côté de qui j’étais assise sur un banc et ce que cette personne portrait comme vêtements. Je sais que si je n’aime pas l’odeur de la peau de quelqu’un, ça ne va pas marcher. Dans ma vie, à chaque fois que je n’aimais pas l’odeur de la peau de quelqu’un, c’est parti en couilles à un moment donné. C’est quelque chose d’important et une super nouvelle expérience que j’ai faîte.
Quelles sont les odeurs qui vous inspirent ?
J’aime beaucoup l’ambre, j’aime beaucoup l’odeur du cuir. Je n’aime pas les choses épicées, je n’aime pas les choses sucrées. Je n’aime pas l’odeur de la rose. J’aime bien la fleur mais pas l’odeur. J’aime bien la poudre, j’aime bien les odeurs clean. J’aime bien quand c’est propre.
Vous avez des parfums préférés ?
Oui, j’aime bien L’Eau d’ambre de l’artisan parfumeur, j’aime bien L’Ambre d’or d’un italien qui s’appelle Christian Provenzano. J’aime bien le parfum que je viens de créer qui s’appelle Ambre à lèvres... Il y a des parfums que j’aime beaucoup mais il faut que je les trouve. Et quand je les trouve, ils ne sont pas exactement comme je veux donc je les mélange moi-même.
Est-ce qu’un jour vous pensez mêler cinéma et parfumerie ?
Ce ne sera pas possible. Je pense que le parfum est quelque chose de très intime. Vous savez, les gens qui portent des parfums très ostentatoires ou des parfums très à la mode alors que ça ne leur va pas du tout… Ca dit beaucoup de choses sur les gens. C’est comme les vêtements. On dit que l’habit ne fait pas le moine mais bien évidement que l’habit fait le moine. La façon dont vous vous présentez en dit long sur vous. Je juge beaucoup les gens sur leur extérieur parce que ça montre forcément quelque chose.
Vos arts ont beaucoup voyagé et vous parlez plusieurs langues ? Où est-ce que vous voudriez situer vos projets futurs ?
En ce moment, je suis en train de travailler sur un film qui va se passer en Angleterre. C’est une comédie anglaise mais avec du kung-fu. J’adore. Après, je suis en train d'écrire un scénario qui se passe à Paris, en langue française mais pas que. Parce qu’à paris il n’y a pas que des gens qui parlent français, c’est très cosmopolite et c’est pour ça que j’adore Paris. Je peux travailler un peu partout mais je ne peux vivre qu'à Paris. C’est comme si on m’insultait quand les gens me disent qu’ils n’aiment pas Paris, que Paris est sale. Je le prends très mal.
C’est votre ville préféré ?
C’est la plus belle ville du monde. La magie de Paris n’existe nulle part ailleurs. Après toutes ces années passées en France et même si j’ai la nationalité française, je ne peux pas dire que je suis une française. Mais je peux dire que je suis parisienne.
Quels sont vos quartiers préférés ?
Quand je suis arrivée à Paris j’ai trouvé, par le plus grand des hasards, un appartement dans le Marais. Personne ne voulait me louer un appartement puisque je n’avais pas de garants, je ne connaissais personne. Un monsieur m’a demandé ce qui allait lui assurer que je paierai bien le loyer et je lui ai répondu « ma parole ». Il m’a cru et j’ai toujours vécu dans le Marais. Le Marais a beaucoup changé aujourd’hui, maintenant il y a un grand magasin de fringue mais j’y connais tout le monde, il y a beaucoup de passages mais aussi de vrais habitants. J’adore ce quartier. Puis j’aime bien le 1er, le 2ème. J’habitais dans le centre même à Téhéran. Je suis très urbaine, j’ai toujours vécu dans de grandes villes, j’ai grandi dans une capitale… Je n’aime pas du tout la campagne, je m’emmerde en journée et j’ai peur le soir, ça ne sert à rien. J’aime beaucoup la ville et le cœur de la ville, plus il y a de monde, plus il y a de passage et plus j’aime ça. J’aime le stress de la ville et c’est pour ça que j’ai eu beaucoup de mal à vivre le confinement. J’avais du mal à faire quoique ce soit parce que je trouve toute mon inspiration dans ce cœur de la ville. Je vois les boucles des cheveux d’une fille, je vois des jambes… J’entends des bribes de conversation… Tout ça me donne des idées, tout ça me donne envie de raconter quelque chose. Je ne peux pas regarder de l’asphalte, des immeubles, c’est beau mais qu’est-ce que vous voulez que des pierres me donnent comme émotions ? Je n’ai fait aucune création pendant le confinement, ça n’a été que trois mois de frustration.
Vous êtes membre des créatrices de bande-dessinées contre le sexisme, qu’avez-vous ressentis à l’arrivée du mouvement me too ?
Non, je ne le suis pas, je ne sais pas d’où ça sort, je ne suis membre d’aucun collectif. Je ne lis rien sur moi-même donc je ne sais pas qui a écrit ça. Je suis solitaire et très individuelle donc je ne fais partie d’aucun collectif, aucun groupe, aucun parti politique.
Pour me too, je trouve ça super. Evidemment qu’il y a aussi des excès mais l’excès a tellement été dans l’autre sens que pour parvenir à un équilibre il faut qu’il y ait aussi des excès dans ce sens-là. Il y a des choses que des femmes ont vécu, des situations que j’ai dû moi-même vivre trois ou quatre fois mais j’ai mon caractère. Je peux très facilement me battre physiquement avec quelqu’un, ça ne me fait pas peur. J’ai été élevée comme ça. Mais plein de filles, surtout jeunes, n’osent pas. On ne peut pas dire « je m’en suis sortie alors ces autres filles le seront aussi », on n’est pas ces autres filles. Personne ne doit imposer quelque chose à quelqu’un. On ne peut pas reprocher à quelqu’un de ne pas savoir se défendre, ce serait grotesque, il faut surtout se dire qu’il y a une offense. Il ne faut pas dire que comme une fille ne s’est pas défendue elle l’a bien cherchée, je déteste ça. Après je me rappelle qu’il y a deux ou trois ans de ça, un producteur m’a dit que maintenant on allait donner tous les films aux femmes médiocres pour faire des films médiocres. Je lui ai répondu que pendant cent ans ils ont donné des films à des hommes médiocres, pour faire des films médiocres. Il y a eu des films médiocres comme de très bons films, ce sera la même chose avec nous. La libération de la parole est toujours une très bonne chose. Après ça ne doit pas devenir une chasse à l’homme. Je ne dois pas dire que mon voisin m’a mis un doigt dans le cul uniquement parce que je ne l’aime pas. Les hommes ne sont pas tous des salauds et des prédateurs sexuels. Mais je pense qu’il faut être du côté du plus faible. Si on était des amazones je serais du côté des hommes. Je ne défends pas les femmes parce que je suis une femme mais c’est parce que c’est l’oppressé qu’il faut défendre.
Est-ce que vous pensez avoir été un exemple pour les petites filles avec Persepolis ?
Je n’en sais rien parce que je ne connais pas de petites filles, je n’ai aucune vie mondaine. Je suis très contente de ma propre compagnie. Si c’est le cas tant mieux mais je n’en sais rien.
C’est un film qui a été montré très largement. Je ne sais pas s’il a été montré dans les écoles…
Je pense parce que parfois je reçois des invitations. Je ne sais pas si cela peut donner des vocations à des petites filles… C’est une bonne chose si elles peuvent croire à leur propre puissance mais je n’ai rien fait pour donner exemple. Je ne pense pas avoir ce genre de statut, je pense qu’il ne faut prendre exemple sur personne, le plus important étant de penser par soi-même, d’avoir une pensée personnelle et des choix personnels. La seule chose que je veux enseigner aux personnes plus jeunes c’est que rien n’est gratuit dans la vie. Les choses ont une valeur et un prix. Il faut être préparé à recevoir des coups mais tout le monde n’a pas les mêmes muscles au même endroit. Ça ne fera pas mal de la même façon.
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Ça fait longtemps que vous n’avez pas fait de bande-dessinée…
Je n’en ferai plus.
Pourquoi ?
Je n’ai plus envie. La création artistique est liée au désir. Je suis à la fois obsédée par rien et par tout. Quand je le faisais j’étais contente de le faire puis je suis passée à autre chose qui me plait plus. Je n’ai, avec un métier comme le mien, aucune sécurité dans la vie. Je n’ai pas de salaire régulier ou de congés payés… Quitte à n’avoir aucune sécurité, je veux la liberté la plus totale. Si je n’ai pas de sécurité et que je me comporte comme un employé de banque, je perds tout, ma liberté et ma sécurité, ça n’a aucun sens. Ça peut paraître arrogant mais dès ma première bande dessinée j’ai eu tous les prix du monde. Au bout d’un moment, c’était un truc que je savais faire. Je ne pouvais pas l’expliquer, il n’y avait pas de formule magique mais je savais le faire. Un truc que je sais faire ne m’intéresse plus, je veux apprendre. Je vais mourir donc cela ne sert à rien mais j’aurais toujours eu le plaisir d’avoir appris des choses. Le cinéma dépend de la technique, de toute une équipe, j’aime avoir une notion de surprise, c’est différent de la BD. Si je quitte un garçon pour en sortir avec un autre je ne vais pas revenir vers ce garçon. C’était une histoire d’amour formidable mais c’est maintenant terminé.
Vous avez été membre du jury de plusieurs festivals dont Cannes, qu’est-ce que vous retenez de ces expériences ? Est-ce qu’il y en a une qui vous a particulièrement marquée ?
Normalement je ne suis pas sérieuse dans la vie, j’aime bien déconner mais lorsque je suis membre du jury, peu importe le festival, ma vie en dépend. Si j’aime un film je me bats jusqu’à la dernière goutte de sang pour que ce film ait quelque chose. Je sais que sur la carrière d’un cinéaste, surtout c’est un jeune cinéaste indépendant, ça change du tout au tout. Ça peut lui ouvrir un grand chemin comme lui fermer toutes les portes. C’est une affaire sérieuse. Vous êtes en train de jouer avec l’avenir de quelqu’un donc je prends ça très au sérieux. Ce qui est incroyable c’est que c’est un point de vue subjectif mais ce n’est pas mon boulot. J’ai beaucoup de mal à défendre mon propre boulot parce que je ne vais pas dire que je suis super, ce serait indécent, mais lorsqu'il s’agit du travail de quelqu’un d’autre je peux mettre toute ma passion dedans. Même si je descends un film que je n’aime pas il faut que je sache précisément pourquoi je ne l’aime pas, il faut que j’aie un vrai raisonnement intellectuel. Mais c’est très intéressant, j’aime bien faire partie des jurys, vous êtes dans une bulle, vous discutez, c’est super intéressant.
Aujourd’hui quelles sont les œuvres qui vous inspirent ?
Beaucoup de choses. Ce sont des films, des peintures, de la musique, même de la poésie. Mais je crois que ce qui m’inspire le plus ne sont pas les œuvres mais les gens. C’est la vie de tous les jours qui m’inspire. Si vous voulez me trouver dans la ville soit je suis à une terrasse de café où j’observe les gens, je peux faire ça pendant 6h de suite ça ne m’ennuie jamais, ou je suis soit je suis dans une salle de cinéma… Ce sont à peu près mes deux grandes activités de sortie, de m’asseoir à une terrasse de café de préférence seule pour vraiment regarder les gens et trouver la véritable inspiration qui vient de la vraie vie. Et à Paris on est relativement bien servi. La ville est très compacte, il y a une très grande densité. C’est les gens ma véritable inspiration.
Je vois, vous êtes vraiment une personne citadine…
Je ne sais jamais quoi faire quand je suis à la campagne, je n’aime pas du tout. J’aime bien la ville. J’aime bien tout ce que les autres n’aime pas dans la ville, j’aime bien les embouteillages. J’ai l’impression de vivre.
Quels sont vos films préférés ?
Le problème c’est que j’ai 100 films préférés. Ça va de La Poursuite impitoyable d’Arthur Penn jusqu’au Bruno de Sacha Baron Cohen, en passant par Autant en emporte le vent, Le Tombeau des lucioles, Rocco et ses frères, Pink Flamingo de John Waters... C’est très large.
Toujours aussi éclectique…
Des films très différents, oui.
propos recueilli par Manon Franken, le 10 septembre 2020