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[CRITIQUE] : La Voix du Succès


Réalisatrice : Nisha Ganatra
Avec : Dakota Johnson, Tracee Ellis Ross, Kelvin Harrison Jr., Ice Cube,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Musical, Romance, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h54min.

Synopsis :
Grace Davis est une superstar de la musique à l’ego surdimensionné mais proportionnel à son talent. Son assistante personnelle, Maggie, s'affaire à des tâches ingrates alors qu’elle rêve depuis qu’elle est enfant de devenir productrice de musique. Lorsque le manager de Grace lui fait une proposition qui pourrait transformer sa carrière, elle et Grace élaborent un plan qui pourrait changer leur vie pour toujours.




Critique :



L'été est là, et même si la pandémie du Covid-19 a sévèrement bousculé notre retour en salles et la distribution hexagonale avec qui elle va de pair, la tradition des séances légères et aussi vite vu qu'oubliées elle, à su résister à ce chamboulement massif dont on a pas encore pu réaliser toute l'ampleur des dégâts.
Après les arcanes d'un talk show US - le sympathique Late Night -, Rinesh Gatra enchaîne cette fois avec les coulisses de l'industrie musicale pour La Voix du Succès, qui dénote un brin des productions simplistes usant du même cadre.




De la pureté artistique aux sessions en studio en passant par la complexité des contrats d'enregistrement, The High Note en V.O, gagne en clarté en ne se focalisant simplement sur une wannabe productrice en herbe, au lieu d'un auteur-compositeur-interprète sérieux ou d'un groupe en quête de célébrité; une héroïne portant une opinion juste et réelle sur la façon dont les disques doivent sonner pour fonctionner, et doublé d'une culture musicale proche de l'encyclopédie Deezer - mais confiné sur les deux décennies 60's/70's.
Vissé sur l'alchimie et la complémentarité entre une star du business mature et à un carrefour décisif de sa carrière, et une nouvelle venue pleine de fraîcheur mais inexpérimentée, le tout embaumé dans une atmosphère romantico-dramarique au coeur d'un monde de strass et de paillettes - et d'une Californie solaire et cotonneuse -; Ginatra calque le même mojo narratif so " The Devil Wears Prada " de son précédent essai, à ceci près qu'il fait ici bien plus mouche dans son pendant romcom, grâce à la partition solaire de Kelvin Harrison Jr, mais surtout grâce à la faculté de Dakota Johnson à joliment osciller entre l'effacement de soi et l'insouciance.
Deux performances qui donnent du répondant au charisme génial d'Ice Cube (parfait en impresario popote et embourgeoisé), mais surtout à celui incendiaire de Tracie Ellis Ross, qui transcende les contours d'un personnage haut en couleurs, mais aux dilemmes existentielles sculptés avec une truelle ébréchée.




Satire (volontairement) survolée et superficielle du milieu, que ce soit dans le traitement indigne des talents passé un certain âge (proche de ce qu'il se fait dans le septième art, même s'il loupe le coche d'un regard féministe plus pertinent), ou la présence apathique/opportuniste des proches collaborateurs, La Voix du Succès, mis en boîte sans ambition ni ampleur, ne se regarde alors que pour ce qu'il est : un feel good movie tendre mais oubliable, un instantané de saison qui, même s'il le voudrait vraiment, ne pourrait jamais prétendre à incarner plus.


Jonathan Chevrier 




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