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[CRITIQUE] : Spenser Confidential


Réalisateur : Peter Berg
Acteurs : Mark Wahlberg, Winston Duke, Alan Arkin, Ilisa Schlesinger, Bokeem Woodbine,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Policier, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
Spenser, un ancien flic, replonge dans les bas-fonds de Boston lorsqu'il découvre la vérité sur un complot retors et un meurtre qui a défrayé la chronique. Malgré des menaces répétées, Spenser décide de prendre l'affaire en main pour prouver que personne n'est au-dessus des lois.




Critique :



On aura beau dire ce que l'on veut, mais Mark Wahlberg aura toujours su mener sa carrière d'une main de maître depuis ses débuts, et si beaucoup encore doutent de son réel talent face caméra, difficile en revanche de ne pas admettre qu'il aura réussi la prouesse de tourner devant la caméra de plusieurs des meilleurs cinéastes actuels, de Martin Scorsese à Peter Berg en passant par David O. Russell, Paul Thomas Anderson ou encore James Gray; mais c'est certainement avec le papa de Battleship, que le bonhomme a le plus dévoilé toute l'étendue de son talent.
Après le puissant film de guerre Du Sang et des Larmes, le B movie nerveux 22 Miles et les drames follements mésestimés Deepwater et Traque à Boston (tous inspirés d'histoires vraies), le duo nous revient en cette fin d'hiver ciné plus que maigre en péloche burnée - et encore plus avec le report de Mourir Peut Attendre -, avec un actionner furieusement alléchant : Spenser Confidential, qui marque le premier passage du tandem du obscur de la force Hollywoodienne, Netflix, qui nous avait déjà régalé durant les fêtes avec la dernière folie de tonton Michael Bay - 6 Underground.



Copyright Netflix

Élevé à la bonne école, Peter Berg opère autant de retours aux sources que de remises en question perpétuelle de son cinéma, et s'il est évident que la figure de Michael Mann (dont la patte si unique marque quasiment toutes ses péloches) plane toujours comme une ombre tutélaire au-dessus de son oeuvre (certes décemment moins ici, comme pour Battleship qui épousait pleinement le cinéma régressif du roi du Kaboom Michael Bay), c'est plus vers le cinéma limpide et énergique de feu le regretté Tony Scott, que son style tend de plus en plus ces derniers temps, entre expérimentations graphiques - volontaires ou pas -, une rage de filmer communicative (ou les idées et les sensations se bousculent dans un chaos jubilatoire), des personnages attachants et finement croqués (même s'ils incarnent des stéréotypes faciles) et un constant shoot d'adrénaline pur qui semble parfois le déstabiliser.
S'il avait vite été dépassé par les facultés physiques d'Iko Uwais dans son dernier essai (quitte a passablement les réfréner, ce qu'il ne faut absolument pas faire quand on a un tel talent à sa disposition), il revient ici vers une brutalité plus rugueuse et réaliste (appelant directement ses précédents essai, Le Royaume en tête), fleurant bon le bitume Bostonien, plus facile à canaliser et donc plus directement, à rendre jouissif et lisible à l'écran.
Adaptation couillue et expurgée de toute noirceur d'un des romans de la saga littéraire signée Robert B. Parker, au pitch plutôt banal mais accrocheur (un ancien flic
dont le code d'honneur juste ne convenait pas à la BPD, déchu de son badge et condamné à cinq ans de prison pour avoir agressé son capitaine, sort de taules et retrouve les bas fonds de sa ville chérie en enquêtant, aidé d'un combattant MMA et de son ancien mentor, sur le dit meurtre de son ancien capitaine), Spenser Confidential transpire de tous ses pores le B movie bourrin, radical et mature, autant dans sa volonté de proposer un divertissement solide aux accès de violences marqués (emballé avec une mise en scène nerveuse juste ce qu'il faut), qu'un propos prenant renouant avec une certaine idée du buddy movie/polar nerveux et old school des 80's/90's.


Copyright Netflix

Méchamment efficace, bien campé et un brin méta donc, même si porté par une formule mécanique et attendue (le film ne révolutionnera pas le genre, et n'est pas forcément conçu pour non plus), le Berg nouveau, véritable produit nostalgique façon exutoire de luxe pour les amateurs de cinéma d'action, place continuellement son spectateur sous pression (quitte à, peut-être, l'épuiser un brin... ou pas) et va continuellement à l'essentiel, sans forcément toujours se prendre au sérieux - et heureusement.
On pourra décemment lui trouver quelques défauts (comme pour toute série B hein), mais ce serait franchement pinailler au vu du plaisir certain qu'il procure, et ce sans la moindre réserve.
Netflix, nouveau terrain d'accueil pour les bisseries musclées d'antan qui flaire bon la poudre, le sang et la sueur ?
On en a déjà des étoiles plein les yeux...


Jonathan Chevrier



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