Breaking News

[C’ÉTAIT DANS TA TV] : #4. Who's The Boss ?

Photo by Bob D'Amico/ABC Photo Archives/Getty Images - © 1984 American Broadcasting Companies, Inc.

Avant de devenir des cinéphiles plus ou moins en puissance, nous avons tous été biberonnés par nos chères télévisions, de loin les baby-sitter les plus fidèles que nous ayons connus (merci maman, merci papa).
Des dessins animés gentiment débiles aux mangas violents (... dixit Ségolène Royal), des teens shows cucul la praline aux dramas passionnants, en passant par les sitcoms hilarants ou encore les mini-séries occasionnelles, la Fucking Team reviendra sur tout ce qui a fait la télé pour elle, puisera dans sa nostalgie et ses souvenirs, et dégainera sa plume aussi vite que sa télécommande.
Prêts ? Zappez !!!
 
 

#4. Madame est Servie/ Who's The Boss ? (1984 - 1992)


À une heure ou la parité des sexes dans le monde du travail est un combat aussi bouillant que nécessaire, on peut avoir une petite satisfaction, relative certes, à l'idée de voir qu'au cœur d'années 80 résolument tournées vers les muscles (tontons Sly et Arnold ♡) et l'innocence de l'enfance (Amblin ♡), il était possible de découvrir un show franchement populaire, ou la réussite professionnelle était gentiment inversée avec un homme à tout faire/papa tendre, embauché et logé par une femme à la carrière brillante, élevant seule son fils et, dans un sens, également une mère résolument porté sur le mojo de profiter de la vie par tous les moyens possibles.


Photo by ABC Photo Archives/ABC via Getty Images - © 2010 American Broadcasting Companies, Inc.

Clairement moderne tout autant qu'elle était furieusement ancrée dans son époque, Madame est Servie aka Who's The Boss (tout est dans le titre) est une merveille de sitcom racée et désopilante, faisant la part belle à ses personnages, finement scriptés et allant bien plus loin que les clichés habituels.
Tony Micelli, ancien baseballeur des Cardinals de Saint-Louis, vit aussi bien dans la nostalgie de son passé que dans un présent ou il doit tout faire pour offrir à la prunelle de ses yeux - qu'il élève seul depuis le décès brutal de son épouse -, un avenir serein.
À Brooklyn, même au cœur d'un quartier italien qui le considère comme un membre important à part entière, il ne peut pas voir plus loin qu'un quotidien sans job et à la précarité certaine pour sa fille, qui doit souvent jouer des points dans la cours de récré - ce qui ne l'embête pas le moins du monde pourtant.
Alors, quand une offre d'emploi certes inédite mais immanquable s'offre à lui, celui d'un homme à tout faire chez une femme aux moyens aisés, au cœur d'un Connecticut définitivement plus agréable, il saisit la balle au vol et part à la rencontre d'Angela Bower.

Photo by ABC Photo Archives/ABC via Getty Images - © 2010 American Broadcasting Companies, Inc.

Angela est une femme qui a réussit dans le monde cruel et misogyne de la publicité, non sans s'être battue pour prouver qu'elle était plus qu'une simple belle blonde.
Encore marqué par un divorce difficile et un ex-époux qui avait une furieuse tendance à découcher sans le moindre complexe, elle tente tant bien que mal d'élever comme il faut son fils aux goûts résolument singuliers, plus ou moins bien aidé par sa mère, pétillante et séduisante quinquagénaire qui aimerait que sa fille se dévergonde un peu.
Si elle est réfractaire à l'idée d'embaucher un homme et de le loger (elle préfère les femmes, et vient justement de virer une nurse plutôt flippante), le fait qu'il soit papa attentionné et qu'il pourrait incarner une figure masculine solide pour aider son môme à grandir, elle décide de suivre son instinct... et, spoilers alert, malgré des débuts un brin conflictuel et quelques fracas, elle ne regrettera pas sa décision.
Le public non plus, tant durant ses huit saisons et pas moins de 196 épisodes, Madame est Servie aura su charmer son spectateur en articulant son histoire autour du rapprochement inéluctable entre Angela et Tony (qui prendront VRAIMENT leur temps pour s'avouer leurs sentiments), mais surtout autour d'un alliage pas toujours subtil mais juste entre humour et émotion, le tout saupoudré d'une morale certes un brin puritaine, mais qui ne fait jamais tâche avec la direction qu'à constamment prit la série.


Photo by ABC Photo Archives/ABC via Getty Images - © 2010 American Broadcasting Companies, Inc.

Faisant grandir ses personnages au fil des saisons (littéralement pour les deux enfants Samantha/Alyssa Milano, dont on est tous tombé amoureux, et Jonathan/Danny Pintauro), même de manière subtile (Tony reste un papa TRÈS obsessionnel, mais il évolue en tant qu'homme au contact d'Angela, il reprend ses études,...), arrivant toujours à faire rire avec des punchlines géniales (toutes réservées ou presque, à feu la merveilleuse Katherine Helmond), le show est une pépite d'humour et d'humanité qui réchauffe par sa bienveillance et sa bonne humeur communicative.
Terminée de la manière la plus parfaite possible (un final « miroir » avec le premier épisode : ou l'on rejoue avec émotion la première rencontre entre Tony et Angela), Madame est Servie nous manque aujourd'hui, à une heure ou les revivals pullulent comme des champignons sur un plat avarié (coucou Hollywood).
On ne serait pas contre un retour, surtout qu'au fond, et c'est bien notre nostalgie qui parle, cette petite famille recomposée ne nous a jamais vraiment quitté...


Jonathan Chevrier