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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #78. Semaine du 19 au 25 janvier 2020



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.




Semaine du 19 Janvier au 25 Janvier



Dimanche 19 Janvier. 
Split de M.Night Shyamalan sur TF1.

Kevin a déjà révélé 23 personnalités à sa psychiatre dévouée, la docteure Fletcher, mais l’une d’elles reste enfouie au plus profond de lui. Elle va bientôt se manifester et prendre le pas sur toutes les autres. Poussé à kidnapper trois adolescentes, dont la jeune Casey, aussi déterminée que perspicace...

Split fut pour M.Night Shyamalan l’œuvre de la renaissance, après une succession de proposition aux qualités plus que mince – La Jeune Fille de l’eau, Le Dernier Maitre de l’air, After Earth, le cinéaste opérait une sorte de retour aux sources au travers d’un film aussi déstabilisant que passionnant. Car, il faut bien reconnaitre que l’inquiétude est de mise dans un premier temps face à une intrigue d’une grande simplicité. Mais, Shyamalan aime travailler ses ambiances pour peu à peu faire émerger une œuvre bien plus riche, complexe et exaltante que ce qu’elle laisse penser. Split, derrière son impeccable thriller lorgnant vers un sens du suspens hitchcockien en diable, est un grand film sur les traumatismes et comment chacun tente de gérer l’ingérable. Une thématique qui vient rejoindre celle d’un autre long-métrage du cinéaste pour offrir un twist qui faut absolument taire pour se trouver totalement hypé.

La soirée continue... TF1 propose après Split, Seven de David Fincher à 23 h 20. Un film dont l’image s’imbibe d’un glauque sirupeux. S’il épouse les codes du thriller à la perfection, le réalisateur va aller plus loin, car dans Seven on autopsie une Amérique pourrissante, celle qui vieillit, celle dont les idéaux deviennent de vastes souvenirs. Dans un autre temps, le cinéaste joue avec la fascination la morbide pour ses serials-killers aux allures de rock-star. Et soudain, ça apparait, l’enquête, les autopsies, les fausses pistes, tout cela n’étaient qu’un squelette visant à rassurer le spectateur pour mieux le déstabiliser par la suite.



Lundi 20 Janvier. 
Gorilles dans la brume de Michael Apted sur Arte.

Dans les années 1960, Dian Fossey assiste à une conférence du professeur Leakey sur les gorilles de montagnes. Elle décide de se rendre au Zaire pour étudier cette espèce menacée d’extinction. Dans ce pays ravagé par la guerre civile, elle rencontre Sembagare, qu’elle engage comme pisteur.

Michael Apted avait, pour ce film, demandé l’autorisation de Dian Fossey, qui voyait pour sa part l’opportunité d’impacter le public avec son combat. Malheureusement, Dian sera tuée peu de temps après chamboulant le projet de base qui s’est muée en une adaptation d’un de ses bouquins, mais aussi en une sorte d’hommage. Œuvre percutante, qui décrit avec réalisme et sincérité la vie de cette anthropologue, le récit bouleverse face au combat de cette femme. Le cinéaste parvient à nous plonger dans une vraie atmosphère, avec cette jungle luxuriante aussi magnifique qu’inquiétante, qui trouve en son sein une Sigourney Weaver d’une grande justesse.

Mais aussi... TMC propose Oblivion de Joseph Kosinski. Malmené par le public, le long-métrage de Kosinski n’est certes pas parfait, mais s’avère être une vraie proposition. C’est avec une certaine lenteur que Oblivion pose son univers, sans jamais rien presser — malgré sa fin, le film parvient a donner corps a ses personnages afin de créer un attachement avec le public afin de provoquer des émotions.



Mardi 21 Janvier. 

La Planete des Singes : les origines de Rupert Wyatt sur C8.

Will, un scientifique, mène des expériences sur des chimpanzés. Lors de l’une de ses présentations, une femelle est abattue. Will récupère chez lui son bébé. Huit ans plus tard, ce dernier, César, montre les signes d’une intelligence rare. Mais après un accès de colère, il est enfermé dans un sordide refuge.

Après la purge Burtonienne, la saga La Planete des Singes semblait devoir mourir. C’était sans compter sur le désir des studios de se faire du fric sur une franchise culte. Mais, alors que ces fameuses origines auraient pu être une relecture navrante du mythe, elles donneront naissance à une des trilogies des années 2010 les plus excitantes qui soient. Véritable blockbuster, le film de Rupert Wyatt est un dédale malin, qui au travers de ses effets visuels ahurissants parvient a offrir un grand spectacle d’aventure tout en permettant à l’émotion de se frayer un chemin. Car c’est bien là que se cache la vraie surprise du long-métrage, sa densité dramatique mise en exergue par la finesse de son scénario donnant à cette cascade de révolution numérique une réelle âme.

Mais aussi... W9 propose Prince of Persia : les sables du temps de Mike Newell. Un petit plaisir coupable ? Certainement. Si je ne mettrais pas le long-métrage dans les échecs de Disney qui méritait mieux – comme The Lone Ranger ou John Carter; Prince of Persia est un pur plaisir récréatif, devant lequel il faut éviter de trop réfléchir pour profiter d’un film d’aventure à l’ancienne offrant ce qu’on attend de lui.

La soirée se poursuit... Sur 6Ter à 22 h 25 avec Le Premier Jour du Reste de ta Vie de Remi Bezançon. Fresque familiale, sorte de prequel à la française de la série This Is Us, Le Premier Jour du Reste de ta vie dissèque, analyse, observe les effets du temps qui passe au sein de cette cellule familiale. De manière toujours sobre, le réalisateur parvient à faire des Duval une famille universelle, au travers de leurs vies les personnages deviennent des échos à nous-mêmes.


Thibaut Ciavarella 

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