[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #45. I Come in Piece
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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !
#45. Dark Angel de Craig R. Baxley (1990)
À la différence des nombreux action men des 80's/90's ayant eu droit à leur plus ou moins imposante, heure de gloire, le géant suédois Dolph Lundgren a toujours eu le cul coincé entre deux chaises pendant cette hype folle du divertissement régressif et burné, tant le bonhomme a beau eu aligner en masse les productions avec sa propre musculature saillante en vedette, ce sont finalement les péloches ou il campait aussi bien des vilains que des seconds couteaux de luxe, qui auront pleinement eu l'appréciation des amateurs du genre : Universal Soldier et, surtout, Rocky IV.
Dommage, tant le bonhomme n'est pas le plus inexpressif des squatteurs de séries B - coucou Steven " Saumon Agile " Seagal -, ni même le plus maladroit au moment de donner des mandales et des coups de tatanes.
Pas forcément habile dans ses choix (en même temps, rien ne dit que les bonnes propositions pleuvaient dans sa boîte aux lettres), il nous aura tout de même offert quelques bandes bien grasses pour occuper nos samedis soirs de galères : Les Maîtres de l'Univers (Musclor pour une production cheap de la Cannon, comment ne pas sentir l'embrouille...), The Punisher (toute fois moins dégueulasse que la version de Jonathan Hensleigh avec le tout aussi mesestimé Thomas Jane) ou encore Dark Angel, thriller d'action SF fourre-tout pillant gentiment tout ce qui bouge.
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Mélange alambiqué entre Futur Immédiat, The Hidden ou encore Alien Nation, louchant sur des vilains bodybuldés " Terminator-esque ", le film de Craig R. Baxler (Action Jackson, véhicule de starification manqué pour Carl " Apollo Creed " Weathers, dont la carrière ne s'en relèvera pas), accumule tous les clichés faciles du genre : héros badass, trafic de drogue, tandem de flics diamétralement opposés, alien indestructible (le flippant Matthias Hues), répliques mal torchées et distanciatrices, explosions, gunfights et courses-poursuites à gogo,...
La bande coche toutes les (bonnes) cases pour divertir son auditoire, et se permet même un petit twist non négligeable pour se démarquer de la concurrence, en faisant de son vilain majeur, un extraterrestre " venu en paix " (il le répète souvent, ça tombe bien, I Come in Piece est le titre V.O.), un dealer de l'espace, lui-même suivi par un superflic venu d'ailleurs !
C'est simple, s'il est venu foutre le boxon à Houston, c'est pour récolter un fluide extrêmement rare, que l'être humain secrète dans son cerveau après une forte consommation de drogues (grosso modo de l'endorphine pure quoi).
Le plus fun dans tout ça, c'est que son arme favorite est un lance disque meurtrier (des compact death... ultra fun) et qui font autant de ravages que ceux de Jul pour des oreilles normalement constituées.
Aux mauvais endroits aux mauvais moments, Lundgren incarne le flic des stups Jack Caine, qui tombe sur les visiteurs et a du mal à persuader quiconque de le prendre au sérieux (on le comprend, on galère un peu aussi).
Du coup il va tenter de s'occuper lui-même de son trafiquant yuppie, avec l'aide par un étouffant agent du FBI, et endiguer la longue liste de cadavres étranges qui pullulent chez sa copine médecin légiste.
Spoilers alert : there can be only one, et si ce n'est pas Totoff Lambert, on imagine mal un cousin d'E.T se faire la peau de Musclor...
Humour sec, action bien emballée et chasse à l'homme intersidérale, Dark Angel n'a pas pris une ride et fleure bon les bis de l'époque (ah les films Orion...), même s'il n'arrive décemment pas à la cheville de la quasi-totalité des fleurons du genre.
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Et vous allez vous demander pourquoi recommander un film moyen, dont la prévisibilité et la rusticité évidente n'a d'égal que la futilité et le ciselé de ses dialogues foireux ?
Faut bien un bruit de fond pendant les soirées pizza, pas vrai ?
Alors autant le faire avec une bonne péloche qui vous mettra un petit sourire en coin, et vous rappellera au bon souvenir du géant Dolph, avant qu'il ne soit cantonné à une galerie de DTV de luxe pas toujours recommandables, même quand il les met lui-même en scène...
Jonathan Chevrier