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[CRITIQUE] : Jeune Juliette


Réalisateur : Anne Émond
Acteurs : Alexane Jamieson, Léanne Désilets, Robin Aubert,...
Distributeur : Nour Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Québecois.
Durée : 1h37min.

Synopsis :
Juliette est effrontée, malicieuse, un peu grosse et menteuse. Elle n’est pas vraiment populaire au collège, mais c’est pas grave : c’est tous des cons ! Juliette a 14 ans et elle croit en ses rêves. Pourtant, les dernières semaines de cours se montreront très agitées et vont bousculer ses certitudes sur l’amour, l’amitié et la famille…



Critique :


Les teen movies peuvent être profondément attachants quand il s'échine à nous conter les aléas d'adolescents vrais dans un quotidien qui l'est tout autant, pas retouchés par de multiples réécritures en faisant presque soit des caricatures absurdes, soit des sommets de réflexions existentielles à la cohérence toute relative.
Plus les personnages sont brut de décoffrages et laissent entrevoir leurs failures et défauts, que ce soit ceux qui les habitent ou qui rythment leurs quotidien, plus l'identification et l'empathie sont là.



Et force est d'avouer que ses deux procédés sont bien réels à la vision de Jeune Juliette, quatrième long-métrage de la cinéaste québécoise Anne Émond, petite dramédie pop et légère, sur une ado rouquine rebelle aussi bien à la recherche d’amour que d'attention et de reconnaissance.
Irrévérencieuse juste ce qu'il faut (et même un peu plus histoire de bien déborder dans son humour plutôt bien maîtrisé), la gamine est le terreau parfait pour la cinéaste, qui tranche littéralement avec l'aspect sombre et dénué d'espoir de ses précédents essais, pour croquer un portrait véridique de l'adolescence dont l'aspect totalement désinvolte et décomplexé de la mise en scène (split-screen, facture volontairement vintage et plusieurs effets visuels léchés), ne fait qu'appuyer l'universalité de son propos : le mal-être intime de l'adolescence et le désoeuvrement de la jeunesse, entre joug terrible du dictat physique (le poids terrible du regard des autres, la grossophobie,...), de la solitude (aussi bien sociale que familiale, avec les rapports conflictuelles avec les adultes) et des premières découvertes sentimentales (souvent douloureuses).



Une gravité dans le propos constamment contrecarrée par l'humour, qui fait de Jeune Juliette autant une chronique générationnelle réfléchie sur la différence et l'acceptation de soi, qu'une fantaisie douce-amère mais positive sur une héroïne haute en couleur et fière de ce qu'elle est (superbe Alexane Jiameson).
Un beau, charmant et tendre teen movie à l'énergie solaire, rien de plus mais, surtout, rien de moins.


Jonathan Chevrier 



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